Le Labyrinthe - [Emma]

23 - Première course et mauvaise humeur

Quelqu'un m'effleura le bras. Sursautant, je me levait d'un bond.

« Détends toi, ma jolie, dit une voix que je reconnaissais immédiatement. Finalement, on te laisse une journée de répit avant que tu puisses venir avec moi dans le Labyrinthe. C'est ton pote Thomas qui va m'accompagner aujourd'hui.
- Génial. Pourquoi tu me réveilles, alors ?

Il m'offrit un grand sourire.

- Parce que par conséquent, à toi l'honneur d'aller au gnouf. T'as de la chance, dans ma grande bonté, je suis allé te chercher à bouffer. La journée va être longue. Amènes toi.

Dans un grognement, je me levais, quittant avec regret la chaleur de mon sac de couchage. Minho m'emmena dans la petite prison, qui ne m'avait pour tout dire, vraiment pas manqué.

- C'est vrai que tu es une petite habituée de la maison, rigola-t-il. Bon, j'ai pas que ça à faire moi. Prend ça (il me tendit un sandwich), ça te fera la journée. Salut.
- Merci. »

Il me sourit une dernière fois, puis parti en trottinant en direction de la porte est où l'attendait Thomas.

J'avais vraiment hâte que ce soit mon tour. Malgré la peur que j'avais ressentit durant la nuit coincée avec les griffeurs, les couloirs m'attiraient toujours plus.

* * *

La journée passa lentement. Le soir, Minho vint m'apporter à manger, et m'avait regardé manger jusqu'à la fin, prétextant ne pas vouloir avoir à me trainer dans le Labyrinthe si je m'écroulais pour cause de "mauvais traitement".

« Minho, si tu restes là à lui taper la discute, c'est plus vraiment une punition, avait remarqué Newt quand il avait vu le coureur près du gnouf.
- Je motive les troupes, mec !
- Franchement Newt, lui avais-je répondu, qui peut ne pas en avoir marre d'écouter ce guignol en boucle pendant des heures ? C'est sûrement pire que de rester seule, comme punition.
- Mouais, tant que Gally te vois pas, là mon pote... Sinon je peux te dire qu'il risque de péter un câble.
- J'aimerais bien voir ça, dit simplement le coureur.
- C'est quoi le problème entre vous deux ?

Minho ne répondit pas, mais Newt s'en chargea.

- Ils font les gros bras pour les beaux yeux des filles, tient.
- Je savais que Minho était jaloux, rigolais-je.

L'intéressé leva les yeux au ciel et scruta la forêt avec un peu trop d'insistance pour que ce soit naturel.

- Je te l'ai déjà dit, je serais jamais jaloux d'un type comme Gally, répondit-il enfin. »

Il se leva et partit sans un mot de plus. Je regardais Newt sans comprendre, et ce dernier leva les yeux au ciel et ricana, avant de s'éloigner à son tour. Vraiment bizarre, ces gars là.

* * *

« Debout.
- ...
- Allez, bouge toi !

J'entrouvrais les yeux. Quelqu'un ouvrait la porte du gnouf, et sauta à l'intérieur, atterrissant juste a côté de moi. Laissez moi dormir, pensais-je intérieurement. Une main se posa sur mon épaule et me secoua, ce qui me forçais à ouvrir les yeux pour de bon.

- Qu'est ce que tu veux, Minho ? Demandais-je dans un souffle.
- T'as plus envie d'aller courir ?

Courir ?
En me rappelant qu'aujourd'hui était mon jour initiation, je me relevais d'un coup, me prenant la tête du coureur. Merde, c'était une habitude chez moi.

- Désolée...
- Pouah ! Lève toi plutôt. Doucement, par contre. Viens, les portes vont s'ouvrir.

Il sortit de ma cellule et je le suivit, heureuse de pouvoir enfin sortir.
Il m'emmena non pas jusqu'à la grande porte de pierre, mais se dirigea vers un bâtiment en bois - celui où les coureurs se réunissaient souvent -.