12 - "Je t'aimais bien tocarde."

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Thomas n'était pas encore là, il est vrai que Clint m'avait fait sortir assez tôt. Je m'appuyait donc contre le mur, à quelques pas de la sortie - ou plutôt, l'entrée - du Labyrinthe. Celui ci m'attirait inexorablement, sans que je ne sache pourquoi. Newt m'avait fait comprendre qu'il ne voulait pas me voir là dedans - pauvre être faible que j'étais -, mais ce n'était pas à lui d'en décider. Je devrais donc parler à Minho. Le fait que ce soit lui n'arrangeait rien, mais il avait insisté sur le fait qu'il ne me traiterait pas "comme une princesse", et je comptais sur lui pour tenir parole.
J'entendis, plus que je ne vis Thomas s'approcher.

« Foutue journée.
- Tu l'as dit.

Je me tournait vers ses grands yeux sombres. Je n'y avait pas fait attention avant, mais je devais bien avouer que ce garçon était beau. Grand, brun, les cheveux courts et en bataille - ils avaient tous les cheveux en bataille, de toute façon -, des yeux enrôlements expressifs, les lèvres fines, la mâchoire carrée. Et bien bâtit. Et en plus de ça, il était gentil. Non mais tu t'entends ? Tocarde.

- Bon, tu voulais me dire quelque chose ?
- Ouais. Te demander, plutôt.

J'attendais quelques secondes, mais il n'avait pas l'air de vouloir continuer.

- Donc ? Insistais-je.
- Est ce que... Est ce que tu as eu une impression de déjà vu en venant ici ?

Sa question me prit de court.

- Non, rien ne me revient, pourquoi ?
- Je pensais que... Vu qu'on était arrivé ensembles, peut être que toi aussi...
- Thomas.

Silence.

- Qu'est ce que tu as vu ?

Nouveau silence.

- Répond !
- Je... Rien de spécial, c'est juste... Le premier soir, avant de m'endormir, je ne sais pas... Tout m'a parut familier, et ensuite, j'avais dans la tête que je devais devenir coureur. Et ça ne sort pas, je sais que je dois le devenir. Et puis...

Il hésita.

- Je fais des rêves...
- Encore heureux, tocard ! M'esclaffais-je.

Mais c'était un rire nerveux. Moi aussi, je rêvais.

- Pas des rêves normaux... Enfin, je ne crois pas. Je vois des hommes et des femmes en blouse blanche au dessus de moi, et toujours la même voix... "Wicked est bon".
- Je fais des rêves comme ceux là, moi aussi. Des scientifiques en blanc au dessus de moi, ils parlent mais ne disent pas ça. Je ne comprend pas ce qu'ils racontent.

Ce n'était qu'à moitié vrai. J'entendais, mais aucun lien logique ne se formait dans mon esprit. Leur paroles restaient vides de sens.

- Newt m'avait demandé de venir lui dire si je faisais des rêves, où si j'avais un sentiment de déjà vu, repris-je. Mais je ne suis pas allée le voir, je ne sais pas si c'est une bonne idée. Alby nous soupçonne déjà d'être l'incarnation du mal.

Il hocha la tête.

- Oui, je pense qu'on ne devrait rien leur dire, du moins, tant que ça n'a pas de sens. Ça ne peut pas nous aider, de toute façon. »

J'acquiesçais à mon tour.
Un coureur surgit des couloirs - je ne connaissais pas son nom - et partit en direction d'une salle, dont je ne connaissais pas l'utilité.

« Moi aussi, j'aimerai bien devenir coureur, dit-je.

C'est à ces mots que choisit le maton des coureurs pour arriver, plein de sueur, vers nous.

- Une fille, dans le labyrinthe ? Jamais on m'en avait sortit une aussi bonne. Tu tiendrais pas cinq minutes.

Une bouffée de rage me saisit.

- Je croyais que tu ne voulais pas me traiter comme une princesse ?
- Là n'est pas la question, princesse ou pas, tu partirais en pleurant au bout de trois couloirs, ricana-t-il.
- On parie ?

Dans un bruit monumental, les murs commençaient à se refermer. Une fois les deux côtés soudés, Minho reprit.

- Une autre fois, peut être. En attendant oublie cette idée, t'as pas les tripes.

Il s'était rapproché de moi, un sourire narquois collé au visage. Je lui aurai foutu des baffes.
C'est d'ailleurs ce que je fit. Ma main droite jaillit toute seule à une vitesse fulgurante, et vint s'écraser sur sa joue dans un grand claquement. Il y avait à présent une grosse marque rouge sur la joue du coureur. Le regard qu'il me lança me signifia immédiatement que j'étais allée trop loin. Je pâlit.

- Dommage, tocarde. Je t'aimais bien. Enfin, un petit séjour au gnouf ne peut faire de mal à personne. »

Sur ce, il partit en courant, et je ne prit pas la peine de regarder où. Je sentais le regard de Thomas sur mon dos, mais prit soin de ne pas me retourner. J'étais mal, très mal.

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Les chapitres sont vraiment courts pour l'instant, donc j'essaie de vous en poster assez rapidement :)

Merci pour les presque 100 vues !

Enfiiin il se passe quelque chose ! Rien d'extraordinaire encore, mais au moins ça, c'était trop calme bouahaha.

Si vous avez des idées par rapport à ce qu'il se passera, faites le moi savoir en commentaire ehe

©Ooblivion

Le Labyrinthe - [Emma]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant