Le Labyrinthe - [Emma]

21 - Réveil

J'ouvrais les yeux et remarquais immédiatement qu'il faisait encore nuit.

Je regardais autour de moi. J'étais allongée sur un lit de fortune, dans la hutte qui servait d'infirmerie, et, apparemment, à l'étage. Aucun son ne me parvenait d'en bas. Tout le monde devait dormir, il était sans doute très tard - ou très tôt -. En tournant la tête, je vit quelqu'un assis sur un siège, a côté de moi. C'était Minho, égratigné de partout, endormit comme une masse.

Tout me revint d'un seul coup. La nuit dans le Lanyrinthe, les griffeurs, les murs... Toutes ces pensées m'oppressaient, me donnaient mal a la tête.

« Il a dit qu'il comptait camper ici tant que tu ne te réveillerais pas.

Je sursautais. Clint était apparu sur le seuil de la porte.

- Ah.

Je n'avais rien trouvé a dire d'autre.

- Sacré exploit, ce que vous avez fait, tout les trois.
- Apparemment.

Il hocha la tête et esquissa un sourire moqueur.

- Je devrais peut être réveiller ton chevalier (je levais les yeux au ciel), il me tuera, sinon.

Il s'approcha du coureur.

- Eh ! Tas de plonk ! Dit-il en le secouant. La tocarde est réveillée.

L'autre émergea dans un grognement. Il se frotta les yeux comme un gamin, me retarda, puis se tourna vers le medjack.

- Super, dégage maintenant.
- Relax mec, je m'en vais. Pas de bêtises, ajouta-t-il avec un clin d'œil. »

Minho lui fit un geste obscène, et l'autre se tira en ricanant.
Le coureur se tourna vers moi, et personne ne dit rien pendant quelques minutes.

« J'ai dormi longtemps ? Demandais-je finalement.
- Carrément, il est quatre heure du matin.
- J'étais crevée.
- Il y a de quoi, dit-il avec un sourire. Tu t'es pas mal débrouillée, la nuit dernière.

Venant de lui, c'était un sacré compliment.

- J'avais jamais eu aussi peur de toute ma vie, avouais-je.
- Ça t'en sais rien, ta vie a commencé il y a quelques semaines.
- Tu m'as comprise.
- Ouais. C'est juste marrant de t'emmerder.

Je levais les yeux au ciel, quel idiot.

- Merci, dis-je.
- Mais de rien.

Il ne dit rien pendant quelques secondes, puis reprit.

- Pour quoi, au fait ?

Je rigolais.

- M'avoir poussé du chemin des griffeurs devant...
- La falaise ?
- Ouais.
- Je t'en devais une.
- Tu l'aurais pas fait si je t'avais pas aidé avant ?
- Va savoir, dit-il en souriant.
- Je t'aurais trop manquée.
- Rêve.
- Pourquoi t'es là, alors ?
- Pour faire chier Gally.
- Hein ?

Je ne comprenais pas tout, là.

- Ouais, Newt m'a dit que ce tocard était venu prendre de tes nouvelles pendant que tu pionçais.
- Ah.
- Du coup, je suis venu, depuis, il se pointe plus ! Dit-il, tout content.
- T'es jaloux ?
- Quoi ?
- Tu veux pas qu'il vienne me voir, parce que t'es jaloux ?
- Tu déconnes ? Jaloux de cette face de plonk ? Même les griffeurs sont plus cool et plus beaux que lui.

On ne dit rien pendant quelques minutes, puis, je reprit la parole.

- Il m'a dit que j'étais mignonne.
- Le griffeur ?

Je m'esclaffais.

- Mais non, tocard ! Gally.
- Cet imbécile.
- Il a tort ?
- Carrément. Je te l'ai déjà dit, t'es aussi mignonne qu'un joli plonk de griffeur.
- J'aime ta délicatesse.
- Merci.