Hannah tirait sur le bas de son short pendant que la clim désembuait les vitres. Derrière ma provocation, j'espérais vivement qu'aucun des voisins d'Hannah n'ait assisté à notre performance. Nous pourrions être traînés en justice pour outrage à la pudeur. Ça ferait bizarre. Pire que tout, l'idée qu'un autre homme voie le corps d'Hannah me faisait monter le sang à la tête. Je n'aime pas partager. Ce qui me plaisait, c'était d'hu milier Hannah. Quand je l'avais mise à nu, et qu'elle ne savait plus où se mettre, j'avais adoré ça.
- Ça m'ennuie de te dire ça, ai-je fait remarquer en la regardant
brièvement triturer son short, mais je ne vois pas comment ce boxer pourrait protéger ta pudeur. Laisse tomber.
J'ai remonté son minuscule short en haut de ses cuisses. Ma main s'est perdue entre ses jambes, jusqu'à son minou encore gonflé d'excitation. Hannah a écarté les jambes à mon contact. Putain, j'étais prêt à recommencer, tout de suite. Encore et encore. Tout pourvu que mon corps enflammé trouve un peu d'apaisement.
- J'avais cru que j'aurais les idées plus claires après t'avoir baisée, ai-je avoué. (Je regardais obstinément droit devant tandis que je caressais son intimité à travers le tissu.) C'est raté. Tu as l'intention de communiquer avec moi dans les minutes qui viennent ? J'ai tendance à laisser les femmes sans voix mais là, c'est trop.
Je lui ai adressé un grand sourire. Elle fixait ma main. D'un geste hésitant, elle a caressé mon avant-bras du bout des doigts. J'ai serré les dents. Elle ignorait l'effet que sa main avait sur moi.
- C'est... dur, a-t-elle dit dans un soupir. Sans blague. Dur de parler avec toi si tu... me fais ça.
- Désolé. (J'ai retiré ma main pour la poser fermement sur le volant.) Voilà.
Du coin de l'œil, je voyais qu'Hannah m'observait.
- Bon, a-t-elle dit en riant, le souffle court, c'est peut-être tout simplement difficile de te parler alors que tu es juste là.
- Essaie. Je ne suis pas dans ta tête.
- Très bien. Euh... (Elle a posé le doigt sur les commandes du tableau de bord.) Sophistiqué... tu dois pouvoir voler jusqu'à la lune dans cette voiture, non ?
- Pas tout à fait, ai-je répondu en gloussant. Mais tu peux commander un massage, régler la température de chaque siège, réserver des places de cinéma et une table au restaurant, obtenir un itinéraire et... (j'ai ouvert Pandora, et « 10 Mile Stereo » de Beach House s'est répandu dans la voiture) écouter de la musique, bien sûr.
- J'aime bien. (Hannah a courbé l'échine en souriant, ce qui m'a fait sourire.) Ah, les garçons et leurs jouets !
- Eh oui, j'ai failli prendre le coupé ce soir, c'est ma voiture préférée. Pas assez spacieuse, malheureusement.
Hannah a pouffé.
- Comment ça, Matt, pas assez spacieuse ?
J'ai souri en coin et secoué la tête. C'est vrai, je m'enflammais dès que je parlais voiture mais en bavardant, Hannah reprenait vie.
- Au fait, Matt, tu as un lapin ? Dis-moi que cette adorable créature ne te sert pas qu'à attirer les filles la nuit.
- Il me sert à tout un tas de choses.
J'ai démarré en me passant la main dans les cheveux. Baiser Hannah ou conduire, c'est tout ce que je voulais. Ou les deux. Je ne pouvais pas laisser sa présence me consumer sans rien faire.
- Tu veux aller faire un tour ? ai-je proposé. Tu dois être fatiguée, mais...
- Si c'est possible, oui.
Hannah a jeté un œil par la fenêtre. J'ai vu la même chose qu'elle : le monde endormi, de jolis jardins devant des maisons plongées dans l'obscurité, et le manteau roulé en boule sur le gazon. Notre nuit.
- Allons-y, a-t-elle dit.
Je me suis éloigné du trottoir et j'ai roulé vers l'est, laissant les lumières.
de la ville loin derrière nous. La vitesse et le confort de la voiture me détendaient. Putain, j'étais tellement sur les nerfs jusque-là - même après avoir joui. Je me retenais. J'avais envie de tellement plus : de la pincer fort, de la serrer plus fort, de la fesser plus fort, de la baiser plus fort - mais je redoutais de la faire fuir en dépassant les bornes.
