Broken - Tome 1 ( En réécriture )

Chapitre 2

Alexie

— Ma chérie, réveille-toi, tu es en retard.

Je suis réveillée en sursaut par la voix de ma mère. « En retard ». Deux mots qui donnent l'impression d'être sous les feux des projecteurs. « En retard », ça veut aussi dire que je ne pourrai même pas siroter mon café préféré, tout en prenant le temps de m'éveiller doucement.

Paniquée, je me lève brusquement de mon lit, accroche le câble de mon téléphone qui vient de glisser sous ma couette, et le précieux appareil tombe lourdement sur le sol.

Le bruit attire l'attention de ma mère qui entre d'un air réprobateur dans ma chambre. C'est elle qui paie les factures, alors je ne peux rien dire. Mais si je continue ainsi, mon téléphone finira par rendre l'âme, et je ne pourrai plus faire marche arrière.

Je ramasse l'appareil sous son regard agacé qui me lance une mise en garde :

— Si tu le casses, tu n'en auras plus.

Je lève les yeux au ciel en soupirant, alors qu'elle quitte ma chambre d'un pas pressé. Je prends une grande inspiration et me dirige vers la salle de bain.

Je réalise qu'il est temps que je trouve un travail pour mettre fin aux remontrances incessantes de ma mère. Je ne supporte plus de dépendre d'elle pour tout.

Je me glisse dans un vieux jean et un pull bleu poudré, que j'affectionne un peu trop et qui sont devenus mon uniforme habituel. Avant de sortir, je passe devant le miroir et brosse mes cheveux bruns, cette couleur naturelle que ma mère remercie le ciel de ne pas avoir touchée. Je tire une grimace de douleur en arrachant un nœud récalcitrant, qui me donne l'impression qu'on me tire la tête.

Je maugrée intérieurement et continue de répéter mon rituel quotidien tout en jurant entre mes dents à chaque petit nœud.

— Alexie! Hurle ma mère, depuis le rez-de-chaussée.

Je lève les yeux au ciel et soupire en laissant tomber la brosse. Je me précipite dans la salle de bain pour me brosser les dents à toute vitesse. Puis, j'attrape mon sac et descends rapidement l'escalier sous le regard fatigué de ma mère qui attend dans le hall.

Je comprends à quel point ma mère est exténuée. Tout le week-end, elle a travaillé sans relâche sur son projet de photographie pour le mariage de ma cousine Léna, qui aura lieu dans moins de deux mois. Et comme si cela ne suffisait pas, maman est également responsable de l'organisation de l'événement. Elle travaille déjà dans l'immobilier et elle doit tout gérer, de la décoration à la planification de l'horaire, en passant par les photos.

— Tu voudras que je t'aide à choisir les bouquets pour le mariage? Demandais-je, d'une petite voix.

En temps normal, c'est la mariée qui choisit les fleurs, mais Léna a insisté pour que ce soit sa tante qui s'en occupe. Elle connaît l'expertise de ma mère dans ce domaine, et elle lui fait confiance aveuglément. Elle veut être surprise et c'est la plus grande angoisse de ma mère. Elle a peur de tout gâcher et que les jeunes mariés ne soient pas satisfaits de leur mariage. Mais j'ai confiance en elle, elle a l'expérience nécessaire pour que tout se passe bien. Je suis prête à l'aider de toutes les manières possibles.

— Tu serais adorable... souffle-t-elle, en poussant la porte d'entrée. Mets tes chaussures et rejoins-moi dans la voiture.

Je me précipite pour enfiler mes chaussures et rejoins rapidement maman dans la voiture. Nous sommes prêtes à relever tous les défis et à faire de ce mariage un jour inoubliable pour Léna.

Ma mère ne m'accompagne au lycée que très rarement, seulement les jours comme aujourd'hui où elle doit partir plus tôt pour le travail ou lorsqu'elle a une réunion du personnel. Prendre le bus ne m'enthousiasme guère, alors la plupart du temps, je préfère y aller à pied. Mais je me dis que si je trouvais un travail, cela me permettrait d'acheter ma propre voiture et de quitter le petit confort de la Mazda de ma mère.