Chapitre 45

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Je me réveille à cause de rire. Quand j'ouvre les yeux Allie en est presque à se rouler par terre. Qu'est ce qui lui arrive.

- Excusez moi, les amoureux.

Je me tourne vers Hugo, lui aussi venant à peine de sortir de son sommeil. Devant nos mines d'incompréhension elle ajoute.

- C'est juste que vous êtes trop mignons dans cette position...

Je crois qu'elle est vraiment à cran, parce que rire d'une position... Après tout, je préfère qu'elle rigole plutôt que de pleurer. Je jette enfin un coup d'œil sous le regard moqueur d'Allie. Hum, comment dire que nos rôles sont inversés. Il est recroquevillé, collant son dos à ma poitrine. Mon bras encercle sa taille. En gros il à le rôle de la fille et moi du mec. Lorsqu'il croise mon regard il se retient de pouffer de rire. Comme s'il lisait dans mes pensées, il se retourne et fait en sorte d'échanger nos positions. Ni vu, ni connu. Allie se tord encore plus de rire et on se joint à elle. C'est tellement bon de la voir comme ça, de les voir comme ça. Insouciante et souriante. La journée commence bien en plus d'être samedi. Peut de cours nous attend et j'en ai un en commun avec Hugo.  J'ai seulement une heure de russe et une autre de français. Je ne sais pas comment mais il a rejoins le cours optionnel de russe. On se demande bien à quoi sert d'être dans le groupe des perfects, enfin bref.

Pour la première fois depuis un sacré bout de temps je prend un petit-déjeuné. Une révolution! Allie à l'air aussi bien qu'hier. Va falloir que je la lâche un peu... Je la colle et la suis du regard depuis que je sais ce qui lui est arrivé et en particulier depuis hier soir. Elle va me prendre pour une psychopathe et Hugo risque de finir par croire qu'elle m'intéresse. Ok, je crois que je ne dors vraiment pas assez ces temps ci. Chacune de mes pensées se barre en live (expression non utilisé depuis 1999). 

Après s'être séparé d'Allie, Hugo glisse de nouveau sa main dans la mienne. J'aime la facilité de ce contact entre nous. Enfin je veux dire, ça aurait pus être bizarre de passé du secret au public. Mais non. 

Evidemment il prend la place de mon ex voisin sans même lui demander son avis. C'est étonnant. Je crois que c'est le cours le plus hilarant au quel j'ai assisté. Quand Mme Oushina lui demande de lire un paragraphe en russe, la tête qu'il tire est mémorable. Et quand il se débat en essayant de prononcer l'alphabet qu'il n'a pas encore appris c'est juste tordant. La prof interroge un autre élève pour ne pas faire durer ce massacre plus longtemps. Je ne peux pas me retenir de sourire, un sourire moqueur bien évidemment.  Il me pince la cuisse pour que j'arrête mais c'est l'effet inverse qui se produit et j'explose de rire dans ma manche. J'essaie de ne pas me faire remarquer autrement c'est moi qui vais me faire interroger et se sera son tour de se foutre de moi. 

- T'arrête de te moquer de moi ? 

- Laisse moi réfléchir... non. 

- Saymon, Staylon... un peu de silence. 

J'avais jamais remarqué que nos nom de famille se ressemblait à ce point. Et ce commentaire est inutile non ? Oui. Une main posé sur ma cuisse me tire de mes pensées. Je le repousse gentillement. 

- On est en cours je te signale.

- Et alors ? 

- Ben je sais pas. 

Il remet sa main où elle était. Un frisson me parcours la colonne vertébrale comme la première fois - il y a deux minutes. J'ai l'impression de jouer au prude qui on peur de se faire grillé tandis que lui est totalement détendu. 

Respire. Expire. Doucement 

Mon bon vieux dicton me reviens en mémoire. Pendant dix bonnes minutes je reste bloqué sur son visage. Lui essaie d'écouter mais je suis sûr qu'il sait que je le regarde. Je ne le regarde je l'observe, le scrute pour détailler toutes les parties de son visage que je n'ai pas vu ou pas fais attention. 

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