Chapitre 63

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Je réfléchis encore à ce que je vais bien pouvoir faire pour lui faire cracher la vérité sans que je pète un câble avant. Je sens que je vais craquer et tout lui balancer. 

Je monte les escaliers la boule au ventre. J'ai une irrésistible envie de vomir. Je me sens pas bien. Mon cœur s'accélère à mesure où j'approche de sa chambre. Cette chambre qui me fait remonter de nombreux souvenirs à la surface. Je pousse la porte et entre avant que je ne change d'avis et m'enfuie. Alerter par le bruit de la porte Hugo se retourne la main sur la fermeture de sa valise. 

- Hey ma belle, qu'est ce que tu fais déjà là ? 

Je bute un instant sur le surnom. Mes larmes menacent de faire surface. Je me reprend avec difficulté. Je me jette dans ses bras me laissant une dernière fois en ignorant ce que peut bien être la vérité. Je me rattache au sentiment que je ressens quand je suis dans ses bras; la sécurité, l'amour. Je m'imprègne de ce qui sera le dernier touché que j'aurai avec lui. J'ai le cœur qui menace de lâcher, les poumons en feu, le ventre qui n'attend que le bon moment pour ressortir tout son contenu. Je suis tout simplement en train de lui faire mes adieux. Moi qui avait prévu d'être forte et d'attendre ses explications et bien c'est tout le contraire. Il me rend faible.

Je prend son visage entre mes mains et l'embrasse. Je laisse passer tout les sentiments accumulés dans ce baiser. Il est intense et pour moi déchirant. Je me sens coupable de faire ça sachant ce qui suivra mais après tout lui ne s'est pas senti coupable du mensonge sur lequel est formé notre relation. Ses souvenirs de nouveaux présents dans mon esprit, j'agrippe ses cheveux et enroule mes jambes autour de sa taille. Il place ses mains sous mes fesses et me plaque contre le mur. S'il savait pourquoi on en est là à l'heure actuelle. Je chasse cette pensée et essaie de retenir tout ce qui se passe. Ses mains, sa bouche sur la mienne, dans mon cou, le goût de ses baisés, de sa langue se mêlant à la mienne, tout. Je sens mes larmes se frayer un chemin sur mon visage. Hugo doit le remarqué car il s'arrête aussitôt. 

- Qu'est-ce qui se passe ? Nina tu vas bien ? 

Non, non rien ne va en ce moment. Tu as ruiner notre relation. Tu m'as fait tombé amoureuse de toi pour les mauvaise raison. Et tu sais ce qui est le plus malheureux dans l'histoire ? C'est que je serai prête à tout te pardonner tellement je me suis accroché à toi, tellement je suis dépendante de toi, tellement je t'aime tout simplement. 

- Oui, ce n'est rien... Juste l'émotion. 

Je n'ai pas eu le courage de lui dire le fond de ma pensée. J'ai la trouille. J'ai peur que si je passe outre cette trahison il ne recommence comme bon lui semble. Je n'ai pas suffisamment confiance ne moi pour lui accorder une confiance aveugle. 

- Je sais que tu mens, je te connais. 

J'aimerai pouvoir en dire autant. Il peut voir quand je lui ment et moi je n'ai même pas été capable de voir ses intentions. Je suis vraiment naïve. 

- Je sais tout. 

- De quoi tu parles ? 

Je le regarde droit dans les yeux espérant qu'il comprenne. Il est déstabiliser au début ne sachant pas à quel point je sais ce qu'il se passait autour de moi. Voyant la profondeur de mon regard je pense qu'il comprend où je veux en venir. Une partie de moi avait espéré qu'il nierait ou du moins qu'il essaierait de s'expliquer et le fait qu'il ne réagisse pas me brise un peu plus le cœur. 

- Nina... Je sais que tu me pardonnera sans doute pas ce que j'ai fait et je comprend entièrement mais s'il te plait prend en compte le fait que je n'ai pas eu le choix et que j'étais sincère dès lors où on est sorti ensemble même avant... Je t'aime sincèrement Nina. 

Je ne sais pas ce qui était le mieux qu'il ne dise rien où alors qu'il parle, parce que là c'est le désastre complet, je suis au bord du gouffre. 

Je m'approche de lui de moins en moins sûr de moi et l'embrasse une dernière fois. J'y met tout mon tout ce que j'ai au fond de moi. je finis par me reculer et lui chuchote une "je t'aime" à l'oreille avant de m'enfuir en courant.  


Les larmes ravages mes joues. Je cours aussi vite que mes jambes me le permettent à travers le dortoir. Je me faufile dans ma chambre pour récupérer mon sac. Merde, la plus part de mes affaires sont dans la valises d'Hugo. Tant pis. Je repars à la même allure ne laissant aucune marque de ma présence. 

Je cours, encore et encore laissant mes jambes me guider où bon leur semble. J'essaie de ne pas laisser mon esprit vagabonder et se perdre dans ce que je viens de perdre. La mémoire est capable de revenir dans les moindre détails au plus mauvais moment. Tout me reviens passant de la première fois que je l'ai vu... dans ce fameux groupe de six personnes qui m'apparaissaient comme des "visage d'anges", à notre fameuse nuit en Angleterre. Il restera mon premier petit-ami. Celui que j'ai aimais, celui avec qui j'avais une vraie relation sérieuse et posée. Il restera à jamais gravé dans ma mémoire. 

Je me stoppe d'un coup m'apercevant où je me trouve. Ce pont... Le pont où il a perdu son enfance, sa mère. L'endroit où il s'est ouvert à moi, l'endroit où il m'a laissé entrer dans sa vie. Je me laisse tomber sur le banc, me recroqueville sur moi-même. Je me tord en deux, secoué par mes pleures. 

Je sors mon portable. 

- Allô ? 

La voix de Josh retenti à travers le haut-parleur. 

- Viens me chercher s'il te plait. Je t'envoie l'adresse. 

- Reste calme Nina, j'arrive. 

Je raccroche. C'est un miracle d'avoir réussi à prononcer une phrase sans aucun encombre. Je ne sais pas combien de temps j'attend Josh, assis sur ce banc, à pleurer toutes les larmes de mon corps. 

Une main vient se poser sur mon épaule. Josh vient s'asseoir à mes côtés et me serre contre lui. Je me laisse aller puis me calme, ou du moins essaie de me calmer. 

- Je t'attend à la moto. 

Je me lève à sa suite les jambes flageolantes. Je jette un dernier coups d'œil au pont, détache le collier que je porte, le dépose sur le banc puis pars. 

J'ai peur. Peur de m'être trop attacher à lui, peur d'avoir fait une erreur en m'empêchant de lui pardonner, peur de le regretter. Mais c'est trop tard, maintenant je n'ai plus qu'à avancer et à aller rejoindre ceux de la Remembrance School. Je n'ai plus le choix désormais...



END




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