Perfect school

Chapitre 57

La routine du défilé c'est gentiment encrée en moi. C'est comme si tout ça n'était devenu qu'un vulgaire cours; on se prépare, on marche, on sourit, et on repart. Je n'ai plus cette boule au ventre qui me faisais tanguer sur mes échasses ainsi que ces  tremblements. Aujourd'hui le thème est la mise en valeur du jean. Il faut qu'on est au minimum un élément dans notre tenu en cette matière. Que ce soit robe, chemise, ou pantalon il faut que le jean puisse se fondre dans une tenue classe et sophistiquée. Parmi les propositions d'habille qui m'étais destiné, il y avait un short. J'ai tout de suite sélectionné ce dernier que j'ai associé à un t-shirt blanc en soie avec un collier couleur or. Sans oublier les collants, bien évidemment. Enfin quelque chose qui me ressemble un peu plus, bon le haut un peu moins mais si j'avais un pair de ciseaux mes collants pourraient peut-être se révéler intéressant...

Pour l'instant mon unique problème c'est que j'ai une envie folle d'aller aux toilettes. Je me faufile entre les filles et pars à la recherches de celles-ci. Une voix qui m'est familière m'oblige à freiner avant de tourner au dernier angle du couloir. Je n'arrive pas vraiment à saisir les propos de ses phrases mais je parierai qu'il s'agit de Rose. En curieuse que je suis, je me sens obligée de passer la tête légèrement de l'autre côté pour en savoir un peu plus. Je ne vais surement pas avancer avant de savoir avec qui elle discute. Je les connais ça pourrait encore se retourner contre moi.

J'aperçoit la chevelure d'Amy. Quel hasard dis-donc! Par contre elles ne sont pas seuls, pas du tout même. Je dirai qu'ils sont cinq ou six. En revanche je ne reconnais aucun d'entre eux. Comment ça se fait qu'elles soient là d'ailleurs ? Elles devraient être entrain de se pouponner, enfin non pas Rose, si vous voyez de quoi je parle. Elle a été éliminée. C'est pas beau de ce moquer, mais c'est tellement plaisant avec certain.

Etant donné que je n'entend absolument pas ce qu'ils se racontent et que si je reste plantée ici je vais me pisser dessus, j'avance doucement, ni-vu, ni-connu vers eux. Ils sont regroupés juste devant la porte des toilettes ce qui est légèrement gênant. Dès que ce cher groupe m'entend arriver et qu'ils ont identifié le fouteur de trouble -en l'occurrence moi- ils s'arrêtent de parler, net. Tout ça ne me laisse pas de marbre. Je ne sais pas ce qu'ils trafiquaient mais à mon avis, sachant que Amy et Rose en font parties ça ne doit pas être tout rose.

- Pardon.

Aimablement, comme à mon habitude, je leur demande de "déguerpir" le terrain pour éventuellement pouvoir accéder à la porte.

- Qu'est ce que t'as ?!

Amy dans toute sa splendeur. Gentille, polie, aimable, amicale, sympathique, charmante, aimante, et bien plus encore.

- Je crois que ce n'est pas assez voyant. Vous voudrez bien me faire l'immense honneur de libérer la porte des toilettes.

Je vois sa poitrine se soulever d'une façon exagérée ce qui fait référence à son degré d'énervement envers moi. Excusez moi d'être polie, aimable, charmante... Bon j'arrête avec les adjectifs après ils n'auront plus une si grande importance s'ils sont trop utilisés. Ce seraient dommage d'ailleurs, je ne pourrais plus qualifier Amy avec. Je ne sais pas si c'est le fait que ma mère est acceptée le voyage en Angleterre qui me mets de si bonne humeur mais je suis plutôt joueuse ce soir, même dans ma tête. Ce qui fait encore une fois montrer que je suis folle.

Ceux qui gênaient le passage se décale légèrement, pas de quoi faire passer un fauteuil roulant en tout cas. Je joue des coudes pour passer parce que, pour changer, en tant qu'emmerdeur, ils ne se sont pas mis tous du même côté. Je tombe en dernier nez-à-nez avec Aaron. Je ne comprend pas, je croyais qu'il était bien. Bon okay on ne juge pas sur les fréquentations mais quand même. Toujours un peu sous le choc je tire sur la calanche. L'entrebâillement de la porte me laisse à peine entrer. Je vais me faire une joie de leur claquer le bout du nez en ressortant.