_Chapitre 1_

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Suis-je possédé ?

Très bonne question, moi-même je l'ignore. Je n'ai ni famille ni ami, je possède seulement ce nom qui me suit depuis mon arrivée dans ce sinistre orphelinat sans vie : Floyd Hans.

Lorsqu'ils m'ont recueillis, je venais à peine de fêter mes cinq ans. J'ai aujourd'hui dix ans de plus, je dors et étudie dans une petite chambre étroite. On m'a très vite fait comprendre que je n'étais pas un garçon comme les autres, tous les jours, pendant des années : les enfants avaient peur de moi, d'autres se moquaient de moi à la cantine lorsqu'ils me bousculaient et que j'étais forcé de lâcher mon plateau.

Et tout cela à cause d'une marque gravée dans la paume de ma main gauche, qui d'ailleurs me vaut le mépris d'une bonne soeur de l'orphelinat. Elle me regarde comme si j'étais le digne héritier de Satan.

Et qui pourrait lui reprocher ? Cette marque ressemble à s'y méprendre à un sinistre pentagramme qui possède certaines particularités étranges que je ne peux expliquer.

En prenant l'exemple d'une colère intense, celle où nos muscles se contractent, où nos pupilles se dilatent, où nos mâchoires se crispent, dans ce cas précis, la marque me brûle. Cette sensation est si intense que j'ai l'impression de plonger ma main dans un feu de cheminée ardent.

C'est pourquoi j'ai décidé de me murer dans un silence profond, à quoi bon tenter de créer une discussion quand des personnes trop frustrées pour accepter la différence s'obstinent à te repousser.

Le seul être que je tolère, c'est Winter. Un fidèle compagnon à écailles bleues qui est animé grâce à l'amour inconditionnel que je lui porte. En effet, c'est un petit démon issu tout droit de mon imagination depuis maintenant quelques années. Ce jour-là, la directrice avait brûlé une image que je dissimulais jalousement sous mon oreiller, le visage angélique de ma mère.

J'avais pris l'habitude, après les cours de contempler cette image pendant des heures. Mais un jour, elle avait disparu et l'enfant alarmé que j'étais à cette époque m'avait conduis à me précipiter à la rencontre d'un adulte.

Bien entendu j'étais tombé sur Liséa, et son sourire narquois ne m'avait laissé aucun espoir de revoir un jour le visage de ma mère.

Le peu de bonheur qui me restait en ce monde avait littéralement volé en éclat aux grands plaisirs de la bonne soeur.

Alors j'ai retranscris cette tristesse, cette colère, cette haine, sur un dessin. Et sans réfléchir, je l'ai dessiné. Lui, le dernier membre de ma famille, Winter. Psychologiquement déchiré, j'ai fini par lui donner vie.

Aussi improbable était ce phénomène, il était assis sur mon bureau, là, à me regarder d'un air innocent.

Aussi improbable était ce phénomène, il était assis sur mon bureau, là, à me regarder d'un air innocent

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Winter ci dessus.

Ce lien qui m'unit à lui est aussi inexplicable que son apparition. Le langage n'est pas une barrière, en effet, tout comme un animal de compagnie il sait se faire comprendre quand son ventre crit famine !

Alone ~ I. Le dernier dompteur de DémonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant