Deadly Addiction - th.yg

25/ Fin de la trêve mes chéris.

Taehyung s'installa sur la moto et ferma convenablement son blouson. La neige avait cessé de tomber durant la nuit mais le froid hivernal les enveloppait et les traversait de part en part. Le brun vérifia que son sac était convenablement accroché à l'engin avant de relever les yeux vers la maison simple qui s'étalait sur le terrain.

Sur le palier, une femme serrait un garçon un peu plus grand qu'elle dans ses bras, des larmes chaudes coulant sur ses joues roses. Yoongi avait glissé ses bras autour de sa mère pour la serrer contre lui, maladroit mais aussi ému qu'elle, sans doute. Tae avait découvert une dame simple qui avait fondu en sanglots de soulagement en voyant son fils sur le seuil de la maison familiale. A ce moment-là, il avait compris à quel point l'argenté était aimé sans même s'en rendre compte... Que ce soit lui-même, Jungkook, Jimin, Hoseok, sa famille... Tous tenaient à ce bout de sucre qui se pensait seul. Enfin, jusqu'à ce qu'il comprenne que le brun comptait rester accroché à ses basques.

N'empêche, en voyant la couleur des cheveux de son rejeton, maman Min avait fait une tête si particulière que le plus jeune n'avait pu s'empêcher de rire, dévoilant un sourire rectangulaire qui avait visiblement plu à celle-ci. Son aîné l'avait présenté comme un ami qui venait aussi de Daegu et qui l'avait donc accompagné. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en quelques heures, Tae était presque devenu le nouveau fils de la mère de Yoongi. Le père de celui-ci était plus calme, plus sérieux que sa femme aimante et maternelle, mais sa bonté se sentait dans son regard.

Pour Yoongi, ce fut éprouvant et rassurant de voir ses parents. Il se sentait tellement mal de leur en avoir fait baver pendant des années, mais pouvait ainsi être rassuré sur leur état. D'autant plus que la présence de l'homme qu'il aimait le rassurait et l'encourageait à faire des efforts. C'était comme un au revoir à cette ville qui abritait un monstre tout comme le souvenir de six mois de douleur et d'efforts.
Et ils voulaient faire cet adieu ensemble, pour se préparer à la chute que serait leur retour.

Yoongi enfouit son nez dans la grosse écharpe qu'il portait et courut vers la moto, ce qui relevait d'un exploit avec la flemme qu'il avait en général. Sa mère veillait depuis la porte, faisant quelques signes vers les deux jeunes hommes quand son fils enfourcha la moto pour se tenir au plus jeune. Le coloré agita sa main un dernier instant quand Taehyung démarra, laissant disparaître peu à peu sa maison, l'antre de son enfance et de ses souvenirs. Le jeune homme plongea son visage dans la nuque de son amant, profitant de cette odeur rassurante alors qu'ils roulaient, toujours plus vite, s'habituant à la sensation grisante du vent qui venait se frotter contre eux. Les rues étaient presque vides, la neige attirant plutôt les populations dans les parcs. Les deux silhouettes en profitèrent donc pour se laisser vivre le long dans cette artère déserte, le cri empli de joie et de vie du brun arrachant presque un sourire au soleil glacé de ce mois de décembre.

Ils roulaient, abandonnant ce qu'ils avaient connu pendant six mois, mais rejoignant la gare avec une détermination nouvelle et des bagages émotionnels plus fort que jamais.

Ils avaient réussi à grimper dans le train à temps après avoir acheté les billets. La moto de Tae avait été abandonnée là, sur le parking, même pas garée. Les deux jeunes hommes en étaient descendu en courant quand ils avaient vu l'heure de départ. Encore une chose laissée à l'abandon par l'ouragan qu'ils étaient, que leurs rires provoquaient. Dans le lieu presque vide, la bécane les salua à la manière d'un objet qui symbolisait leur envol, leur liberté nouvelle. Le papillon avait rejoint le phoenix, volant tous deux de leurs propres ailes, vivant comme jamais ils n'avaient voulu vivre.

Yoongi et Tae se faufilèrent pour trouver deux places tranquilles où ils pourraient se reposer et rester dans leur paradis avant qu'il ne soit sur un fil. Une fois assis, ils se regardèrent, plongeant dans ce lien complice et passionné qui les faisait brûler depuis si longtemps. Le plus jeune semblait également être le plus nerveux en cet instant, par peur que tout dérape, une fois rentrés chez eux. Mais l'argenté n'était pas décidé à le laisser paniquer. Celui-ci attrapa la main de l'homme qu'il aimait et l'approcha un peu pour déposer tendrement ses lèvres sur les siennes dans un baiser rapide, presque invisible, timide, mais on ne peut plus adorable. Son cadet ne put retenir un sourire immense et soulagé en se détendant immédiatement.