PROLOGUE

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Le vent faisait virevolter les feuilles dans les airs pendant que le soleil brillait de mille feux. Aujourd'hui était une magnifique journée. Le ciel avait rarement été aussi bleu en ce début de février.

Au bord de la falaise en pointe, un petit garçon faisait paresseusement basculer ses jambes dans le vide. Quelques gouttes salées rencontraient par moment son épiderme. Mais il n'y prêtait pas attention. Le regard fixé sur l'horizon que lui offrait l'océan, quelques mèches de ses cheveux d'ébènes se faufilaient hors de son épais bonnet gonflé comme une montgolfière, qui encadrait l'innocent visage triste.

- Enfin, je te mets la main dessus. Qu'est-ce que tu fais ici ?

Le jeune garçon tournait sa tête vers la voix masculine qui venait de s'adresser à lui. Le contre-jour le forçait à plisser les yeux. Mais malgré ce contraste, l'enfant reconnaissait la haute silhouette de son grand-frère.

L'arrivant s'était installé aux côtés de son petit frère. Plus détendue que ce dernier, il laissait son corps s'affaler sur ses bras tendue vers l'arrière. La lumière du soleil dessinait des traits strictement prononcé, bien que détendues sur le visage de l'individu pendant que l'air nourrissait sa peau pâle. Un sourire de tranquillité adoucissait son image tandis que son aura dégageait quelques choses de sécurisant.

- Maman te cherche partout tu sais, lui avait-il calmement dit.

- Elle ferait mieux de s'inquiéter pour sa fille, lâche le garçon en ramenant ses genoux contre sa poitrine.

- Oh mais elle s'inquiète. Elle s'inquiète, souffle le grand-frère.

- J'te crois pas. Quand on s'inquiète pour quelqu'un, on le protège. On fait ce qui est bien pour lui.

- Et c'est ce qu'elle fait. Maman comprend et respecte les motivations de notre sœur. Si tu prenais le temps d'observer les autres au lieu de te morfondre sur ton sort, tu verrais à quel point maman souffre. (enfin, l'aîné venait de réussir à captiver toute l'attention de son jeune frère) Et c'est précisément parce qu'elle fait, ce qui est bien pour nous, qu'elle ne le montre pas, qu'elle continue de souffrir en silence.

Le garçon se sentait terriblement honteux. Il n'y avait que son grand-frère et ses sœurs qui parvenaient à lui faire éprouver un tel sentiment. Aucune sagesse n'égalaient la leurs, si bien qu'autant par respect que par admiration, le dernier de la bande qui avait toujours le dernier mot, ne défiait jamais ses aînés.

- Elle me manque, avait-il murmurait en tentant de retenir des sanglots.

- Je sais, l'avait réconforté son aîné en le prenant chaleureusement dans ses bras. Mais elle va revenir. Elle est toujours revenue et elle continuera à revenir. Peut-importe après combien de temps nous partons, nous rentrons toujours...

- Nous n'avons qu'un seul point de retour, avait complété le plus jeune, c'est notre maison.

Le grand-frère regardait son cadet avec fierté. Ce petit avait bien des qualités, mais néanmoins, il restait terriblement jeune et inconscient. Mais il ne doutait pas de lui. Son jeune frère deviendrait bientôt quelqu'un d'aussi brillant qu'eux. Il ne lui manquait que quelques désastreux échecs pour comprendre ce monde dans lequel il vivait. Souvent, l'aîné se disait que le petit dernier de la famille était trop protégé. Lui-même et ses plus jeunes sœurs c'étaient montrés, naturellement, particulièrement précoces. La vie ne leurs avaient rien épargnés. Mais ensemble, ils étaient parvenus à tout surmonter pour se hisser en haut de l'échelon. Il était tout à fait naturel qu'ils cherchent à protéger leur jeune frère des souffrances qu'ils avaient endurées pour en arriver là.

- N'oublie jamais que quoi qu'il arrive, nous serons là, avait solennellement dit l'aîné. La distance entre des personnes peut être aussi éloignée que l'infinie, l'union de nos âmes resteras à jamais intacte.

Le jeune garçon c'était relevé. Et même dans cette position, il dépassait à peine son immense grand-frère. Désormais déterminé à affronter le monde entier, il fixait l'horizon en inspirant si profondément qu'il en était à ce demandé si c'était la dernière fois qu'il profitait de l'air pur et frais de la côte.

- Où vas-tu ? se laissait surprendre l'aîné.

- Si je ne peux pas vous aider. Il ne me reste plus qu'à m'entraîner jusqu'à ce que je devienne aussi fort que vous.

Puis, toujours dans le même élan d'intense détermination, le garçon au bonnet de montgolfière prenait congé de son frère pour rejoindre le petit regroupement d'habitation qui était derrière eux.

Et tout en admirant son frère s'éloigner, il ne pouvait dissimuler son sourire remplit de fierté. Yoko était le seul de la famille qui n'avait pas pu profiter de la bienveillance de leur tendre père. Dès le départ, il n'avait pas eu les mêmes avantage qu'eux, ses aînés et pourtant, malgré tout, le petit dernier de la famille était parvenue à déjouer tous les sinistres pronostiques qui avaient été fait à son sujet. Et même après en avoir épaté plus d'un, il continuait à trouver la force de s'entraîner avec acharnement sans prendre en considération ses lacunes de départ.

Et malgré toute la fierté et l'admiration qu'il éprouvait à l'égard de son jeune frère, les pensées de l'aîné avait fini par se tourner vers leur chère sœur. Nul doute qu'elle était la mieux qualifiée de la prestigieuse famille pour faire ce travail. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher d'également s'inquiété pour son sort.

- T'auras une sacrée surprise à ton retour frangine. Tu n'imagines pas à quel point notre frère est en train de grandir... Alors dépêche-toi de revenir en un seul morceau pour profiter de ses derniers moments d'innocente insouciance.




***

non, non, vous ne rêvez pas, j'ai finalement craqué et dérogé à ma règle de finir la réécriture avant de poster à nouveau. Voilà donc, vous vous souvenez de ce bonus ? C'était le tout premier ! Et bien maintenant c'est le prologue. Simplement car de tous les bonus, il est mon préféré et à mon sens, c'est une scène importante pour la suite.

ArthaclanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant