XVII. (2)

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- A vrai dire, je ne suis pas vraiment rassuré à l'idée qu'elle nous accompagne, avouait-elle tout bas. J'ai...

Reven la coupait d'un geste réconfortant sur son épaule. Ses yeux bleus rencontraient les siens qui parvenaient instantanément à l'apaiser. Cet effet de chaleur que dégageait Reven associé à la fatigue qui l'envahissait toute entière lui demandait une véritable lutte pour ne pas flancher.

- Tu m'as l'air épuisée. Prend donc ma place et repose-toi, lui dit-il en sortant du lit. Je te promets de ne pas m'éloigner. Après ce qu'il t'est arrivé, il serait vraiment stupide de ma part de te laisser toute seule. Mais mon corps à tout de même besoin de se dégourdir un peu après avoir autant dormi.

Victorine n'avait plus force pour lutter d'avantage. En un rien de temps, elle c'était déjà plongée dans un profond sommeil. Reven restait contempler son visage serein quelques secondes avant de finalement ce décider à quitter la chambre, dans le plus grand des silences.

L'envie lui brûlait d'aller rendre visite à Molly, pour lui-même constater son état. Mais cette petite était si maline qu'en ressentant sa présence, elle risquait d'interrompre son sommeil dont elle avait surement besoin. Alors il descendait tout de suite à la cuisine en essayant de ne pas faire grincer le vieux parquet. Mais c'était peine perdus. L'odeur aromatique des herbes qui encombraient chaque étagère l'envahirent aussitôt. Si bien qu'il ne pouvait s'empêcher d'aller prendre l'air. Même s'il avait grandi dans un volcan, et que l'air n'était pas ce qu'il y avait de plus présent, Reven avait toujours poursuivit l'air frais qui rodait à l'extérieur. Alors après y avoir autant calmé, son corps ne réagissait pas bien à cet enfermement soudain.

Dehors, le soleil avait encore décliné. La brise légère faisait danser ses cheveux blonds qui avaient poussés, depuis Malko. Mais il ne les sentait pas. Ni les allés-reviens de ses cheveux, ni la brise légère propre au soirée estivale. Si la température n'était pas encore au rendez-vous, la nature annonçait déjà le retour tant attendue de l'été.

La porte était exposée à l'est. Au sol, son ombre était caché par celle imposante de la pourtant si petite chaumière. Et au sommet de son toit pointu, Reven devinait un étrange prolongement qui n'avait rien à voir avec le bâtiment.

En contournant la petite chaumière vers le nord, pour éviter de se faire éblouir, Reven rencontrait des caisses et des vieux tonneaux de bois qui l'aidèrent à se hisser sur le sol de tuiles du toit. Comme il s'en doutait, si l'ombre avait une si drôle de forme, c'était parce que les couleurs du soleil couchant se percutait de plein fouet contre le dos de Simka qui c'était assise sur le point le plus haut. Recouverte de son manteau bleu, elle n'y avait néanmoins pas enfouit son crâne et accordait ainsi la liberté à ses cheveux tresser de voguer au gré de la brise. Sans se soucier de s'annoncer, Reven s'asseyait à la gauche de la jeune femme qui n'avait encore eu aucune réaction.

- Merci d'être venue nous aider, hier, commençait-il comme s'il voulait tâter le terrain.

Mais à son désespoir, elle ne réagissait toujours pas. Déjà à leur première rencontre, Reven avait remarqué que Simka ne faisait pas partie de ses filles bavardes à n'en plus finir. Elle c'était toujours comportée de façon discrète et détaché. C'était d'ailleurs probablement ça qui lui donnait son côté mystérieuse.

- Il, faudrait qu'on parle, poursuit-il avec plus d'assurance. J'ai... un tas de question à te poser.

- C'est dure, hein ? De devoir dépendre du savoir des autres. Tu n'imagines pas à quel point j'aime ressentir cette sensation de supériorité.

- Et toi, tu n'imagines pas à quel point ça m'est insupportable.

- Peut-être, concéda-t-elle. Mais je veux bien le croire et je suis même prête à faire un petit effort pour remédier à ton problème.

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