XVIII. (2)

61 7 24
                                    

Le petit groupe marchait depuis déjà plusieurs heures sans s'être arrêter. Victorine ? Tacha et Kalhan c'étaient déjà servi de l'eau que leur avait glissé le grand-père dans un sac remplit de provisions pour leur voyage jusqu'à Quaciss. Entre eux, il avait été décidé que Kalhan et Reven se relaient pour porter le bagage. Victorine étant déjà assez affaiblit par tant d'activité, Tacha étant trop occupé à scruter les alentours pour prévenir d'une éventuelle menace et Simka, ne s'étant même sentit concerné.

Il n'était pas encore midi et pourtant, Reven commençait déjà à ressentir la fin le tirailler. Il la gardait pourtant encore secrète, par peur de les ralentir. Alors que pourtant, la seule personne ici qui les ralentissait, c'était bien Victorine et sa fatigue. Peinant à maintenir le rythme, Reven ne remarquait même pas qu'il était en train de s'éloigner d'elle jusqu'à ce qu'elle trébuche sur une racine d'arbre enfouit qui traversait la route. S'écrasant contre le sol dure, elle n'avait même pas ressentit la douleur, tant la fatigue la dominait.

- On va faire une pause, déclarait Reven en la soutenant.

- On ne peut pas se le permettre, lui relançait Simka qui avait tout de même daigné s'interrompre.

- Elle tombe de fatigue et je pense que son père souhaite que tu la ramène en un seul morceau.

Reven et Simka se défiaient du regard sans qu'aucun des deux ne soit près à baisser les yeux. Une énergie électrisante se dégageait de leur tension palpable. Lorsque soudain, tous les sens de Tacha se mirent en alerte. Instinctivement, elle pointait une flèche dégainée, avec son arc, vers la direction qu'ils suivaient. Aussitôt, elle avertissait ses compagnons de l'approche d'un groupe de cavalier. Reven dégainait son sabre en oubliant le début de querelle avec Simka. Kalhan l'imitait dans sa mise en garde avec son bâton de bois, mais la blonde les interrompit aussi sec en leur précisant que leur nombre était bien trop important. Tous se précipitaient alors entre les arbres pour se camoufler parmi les ombres. Le silence tombait brutalement comme s'ils n'étaient jamais passés par ici, puis, la panique les gagnait lorsqu'ils remarquèrent que l'un d'entre eux n'avait pas quitté la route royale.

Le fracas des sabots galopant se faisait désormais entendre de tous. Reven sentait la tension de l'adrénaline lui contacter ses muscles. Simka allait tous les faires repérer. Si ses intentions n'étaient pas mauvaises, elle faisait en tout cas tout pour prouver le contraire. N'y tenant plus, Reven s'apprêtait à réagir lorsqu'il la distinguait faire ce mouvement avec ses mains. Un geste précis qui témoignait du nombre de fois qu'elle avait dû le réaliser. Reven s'immobilisait en essayant de voir plus distinctement que sa vue ne le lui autorisait, en vain.

Le Chaperon Bleu poursuivait son avancement sur la route royal d'un pas lent et maladroit. Au fur et à mesure de sa laborieuse avancé, ses pas se faisaient lents et toujours plus hasardeux. Reven reconnaissait la marche d'une personne âgée. Sa silhouette se courbait à la forme d'une bosse sur son dos. La curiosité de Reven le piquait, mais à cette distance, impossible de distinguer quoi que ce soit.

Bientôt, la cavalerie allait la rencontrer. Malgré leur élan, les cavaliers parvinrent de justesse à s'arrêter avant de l'écraser. Un épais rideau de poussières les camouflaient au milieu des hennissements et des piétinements des chevaux fougueux, tandis que les cavaliers grognaient de quoi les calmer, ou leur mécontentement d'avoir été ainsi interrompu.

- Il s'agit de la garde royal, chuchotait Tacha à ses camarades.

- Alors nous pouvons...

- Ni pense même pas Vic, la coupait Kalhan. Par ici, il n'y a rien de plus normal que de voir des brigands se faire passé pour eux afin d'abuser des pauvres passants. Il vaut mieux que nous fichions le camp.

- On ne bouge pas, protestait fermement Reven.

- Je n'ai aucune confiance en cette fille.

- Tu n'as confiance en personne, de toute manière, rajoutait Tacha.

Ils avaient encore dû attendre quelques secondes avant que le fracas des sabots ne retentaient à nouveau. Tous les quatre retenaient leur respiration. C'est à cet instant qu'ils allaient savoir si oui ou non, Simka les avaient trahit. Mais le groupe de l'armée royal les dépassaient sans mes les voir. A son expression, Reven devinait que Kalhan était le plus surprit.

Un cheval au bout des rênes qu'elle tenait, Simka caressait lentement l'animal agité par le départ de ses congénères. Avec prudence, Reven, Tacha, Kalhan et Victorine sortaient de leur cachette pour regagner la route. Au contact de Simka, le cheval apeuré se calmait aussitôt. D'un brusque mouvement de tête, il basculait la capuche du Chaperon Bleu en arrière, lui dégageant ainsi le visage.

- J'espère que son altesse sait tenir sur un canasson, parce que je ne perdrais pas plus de temps, crachait-elle à Reven en lui lançant les rênes.

Il les attrapait de justesses, tout en retenant un juron sanglant à son égard. Cette dernière avait immédiatement repris la route d'un pas visiblement agacé d'être accompagnée par temps de monde. Elle devait surement avoir hâte d'arriver à destination et de se débarrasser de cette mission.

- Alors là, je suis bluffé, disait Tacha avec toute l'admiration du monde dans sa voix. Comment tu t'y es pris ?

- De la même façon que tu les as entendue arriver.

- Je me disais ça s'entait le Qiew... Mais alors, le tiens te permet de contrôler les gens ? Ce n'est pas très rassurant.

- A ce sujet, enchainait Kalhan comme si de rien. Victorine est la princesse d'Arthaclan. Tacha une Jurdienne, Reven un mec un peu pommé, et moi, je suis originaire de Nidor. Tu viens de Ferbord, c'est ça ?

- Pas vraiment. Mais je suppose qu'on peut dire que oui quand même.

- Avec des réponses aussi évasives, tu ne vas pas vraiment nous aider à te faire confiance, tu sais, lui faisait remarquer Kalhan, sincèrement déçus.

Simka c'était retournée pour sonder le jeune scientifique d'un regard que personne ne savait comment interpréter. Elle avait cet air satisfait sur le visage, ce sourire de supériorité, celui qui montrait que, comme toujours, c'était elle qui menait la danse. Comme toujours, Simka maîtrisait la situation et Reven se rassurait en remarquant qu'il n'y avait pas que lui qui en tremblait de rage. Les membres tremblants de l'archère blonde trahissaient le même sentiment.

- Elle ne veut pas qu'on lui fasse confiance, les interrompait Reven qui tenait toujours la monture de Victorine. Je me trompe ?

- Pas le moins du monde.



*

Hé coucou ! Comment vous portez-vous ? Après cette semaine apocalyptique (tant au niveau du travail que de la météo), j'espère bien avoir du temps pour réussir à écrire dans les jours à venir. J'espère en tout cas que vous aurez passez un bon moment en lisant cette fin de chapitre (fignolé il a 5 minutes, comme la dernière fois...). Je voulais d'ailleurs vous remercier pour votre présence, on ne dirait pas, mais elle raisonne en moi comme nu véritable moteur.

ArthaclanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant