XIII.

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La brise fraiche de la journée avancée venait frapper leurs visages fatigués par le voyage. Les chevaux n'avaient ralentis le pas uniquement lorsque Kalhan avait suggéré de s'arrêter pour les laisser boire.

Bientôt, la forêt qu'ils traversaient depuis plusieurs heures déjà, acceptait de disparaître pour laisser les champs cultiver tapisser le nouveau paysage. La présence humaine rassuraient Victorine qui n'en pouvait plus de cette interminable chevauché. Le village de Ferbord ne devait plus être très loin maintenant. Encore un peu, et les premières maisons allaient pouvoir enfin être découvertes.

Les voilà, les plus hautes toitures. Enfin. C'était avec encore plus d'ardeur que les chevaux avaient accéléré le rythme, comme si eux aussi n'attendaient qu'une chose : arriver. L'entrée de pierre se dessinait comme pour souhaiter un chaleureux accueil aux voyageurs. Les couleurs chaudes du soleil descendant coloraient le ciel.

Kalhan forçait à réduire l'allure alors que personne n'en avait réellement envie. Les chevaux tremblaient de l'effort qu'ils venaient de fournir. Ils perlaient de sueur à en remplir le bassin d'une fontaine.

La soirée avait déjà commencé à Ferbord. Ne vivant qu'au rythme du soleil, les paysans avaient déjà déserté les ruelles. Même les hurlements des forêts alentours se faisaient déjà entendre, mélangé à l'agitation qui venait d'une taverne encre bien éveillé. A l'opposé, une grange également ne semblait pas encore être endormie. La lumières de lanternes éclairait les silhouettes équines qui faisaient claquer leurs dents derrière le nuage de poussière que dégageait le foin sec.

- Vous venez laisser vos chevaux pour la nuit ? surgissait un garçon d'écurie lorsque le petit groupe c'était approché.

- Tout dépend du prix, lui répondait Kalhan comme s'il s'apprêtait à négocier.

- Bah, l'patron n'est pas là et ce n'est pas quatre chevaux qui me donneront plus de travail. Donnez les moi, je vais bien m'en occuper.

- Merci l'ami, le quittait Reven en lui laissant une tape sur l'épaule. Tu sais où nous pourrions passer la nuit ?

- J'ai peur qu'il n'y ait que l'auberge du vieux Cruz. C'est celle juste de l'autre côté de la place.

Le garçon d'écurie n'avait pas besoin d'en dire plus, pour faire comprendre que cette taverne était loin d'être la meilleure. Rien qu'à regarder sa façade obscurcit, Reven percevait déjà l'aura néfaste qu'elle dégageait.

A l'intérieur il faisait tellement chaud qu'un épais nuage rendait l'auberge étouffante. Des serveuses peu vêtues faisaient circuler les choppes de bières ou les assiettes richement garnis. Une odeur nauséabonde empestait. Reven avait instinctivement mis sa main sur le manche de son sabre, près à dégainer. Tacha avançait avec un semblant de décontraction. En tout cas, aucun détail ne lui échappait. Attentive au moindre mouvement de flux, elle avait déjà identifié les lieux. Après un simple coup d'œil de Kalhan, Victorine avait compris ce qu'il voulait lui faire comprendre. Alors, elle dissimulait sa tête sous la capuche d'un manteau que Moïra lui avait donné, juste avant leur départ. Elle ne pouvait s'empêcher d'être inquiète, cette auberge n'avait rien de rassurant et son instinct lui disait que bientôt, il allait y avoir un problème.

- Qu'est-ce que je vous sers ? grognait l'aubergiste.

- On voudrait quatre lits pour la nuit, répondait Kalhan, le plus amène à négocier.

- Ouais, c'est 400 Talis.

- Ce n'est pas un peu cher 100 Talis pour un lit ? s'osait Tacha.

- J'espère pas parce que c'est 400 le lit, lui répliquait aussi l'aubergiste

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