XXIV.

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- Papa ! Papa, j'ai peur ! crillait une petite fille.

Tout était noir et obscure autour de lui, comme si il regardait le monde à travers des paupières fermées. Pourtant, Reven était certain d'être éveillé, même s'il n'arrivait à établir aucune connexion avec ses membres. Il ressentait cette atmosphère suffocante propre à Malko, alors, il ne paniquait pas, au moins il savait où il se trouvait. Néanmoins, son immobilité le dérangeait. Impossible d'ouvrir les yeux, de sentir ses membres bouger, d'entendre son cœur battre, où d'entendre le hurlement qu'il essayait d'extérioriser.

Il n'y avait que la voix de cette petite fille apeurée que Reven ne reconnaissait pas. Ou peut-être que si. Il ne l'avait jamais vraiment entendue, mais il avait l'impression que sa conscience la connaissait. Sa conscience, mais pas sa mémoire. Reven entendait les larmes déformé sa voix apeurée. Cette petite fille était terrifiée, mais pourquoi ?

- Papa, qui c'est ? Papa j'ai peur ! Papa détache-moi ! S'il te plait !

Un bruit d'acier s'entrechoquant fit frémir le cerveau de Reven. Il ne ressemblait pas au fracas de deux lames en train de s'affronter, les matériaux n'étaient pas assez lourds. Reven pensait plutôt à l'agitation de petites pièces. Peut-être des chaînes ? Oui c'est ça, plus le bruit raisonne et plus il arrive à l'identifier. Il s'agit là de chaine, et solidement fixé à un matériau plus lourd, probablement de la pierre. Même de la roche volcanique, puisqu'ils se trouvent à Malko.

Reven aimerait tellement pouvoir ouvrir les yeux.

- Maître, nous devons lui faire perdre connaissance ! s'exclamait une femme paniqué.

Une voix douce et rappeuse que Reven reconnut immédiatement. La belle, douce et tendre Maria Cassiopa. Au fond de lui, il était persuadé de se débattre avec la même férocité qu'un fauve qu'on essayerais d'enchaîner. Mais aucun signe de mouvement de la part de son corps. Il appelait sa mère jusqu'à ne plus avoir d'air, en vain. Il n'entendait rien. Rien d'autre que, Maria, la petite fille, et cet homme.

- Pas question, protestait-il strictement. Qui sait si son Qiew restera en activité une fois qu'elle aura perdus connaissance ? Nous ne pouvons pas prendre ce risque.

- Mais maître...

- Silence, Maria !

L'homme et Maria semblaient bien se connaître, mais Reven avait beau se torturer, il n'avait aucun souvenir du son d'une voix sonnant aussi grave. Il ne se souvenait pas non plus avoir un jour assisté à une Maria aussi docile, particulièrement envers un homme qui lui imposait son opinion. Cette scène n'était-elle que le fruit de son imagination ?

La petite fille ne criait plus, elle avait fini d'agiter les chaines qui devaient surement la tenir immobile. Elle essayait de se faire discrète, peut-être même oublié, mais dans le silence d'une nuit, Reven l'entendait toujours sangloter toute la peur qui l'animait.

- Papa... arrivait-elle à peine à articuler.

- Ca va aller mon trésor, lui récitait-il avec une soudaine tendresse paternelle. Tu auras un peu mal, mais je sais que tu es une petite fille très courageuse. Le monde a besoin de personnes prêtent à se sacrifier pour l'avenir du monde.

Le père c'était étonnement montré bienveillant. De la brute autoritaire, il était soudain devenue plus tendre, peut-être même fragile. Néanmoins, le père n'avait pas réussi à calmer sa petite fille qui continuait à sangloter avec le plus de discrétion possible.

L'atmosphère était tendue, et Reven n'arrivait toujours pas à reprendre le contrôle de son corps. A vrai dire, il ne savait pas non plus comment s'y prendre.

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