XIX. (1)

97 4 41
                                    

Le lendemain, la fine équipe poursuivait toujours sa route vers Quassis, dans une ambiance particulière. Tacha, Kalhan et Victorine avaient abandonnés leur interrogatoire concernant Simka. A la place, ils préféraient se raconter des anecdotes moins inquiétantes qui avaient le mérite de calmer les esprits échauffés des plus nerveux. Mais Reven restait en retrait. Comme depuis leur départ, Simka était resté en tête pour ouvrir la marche. Il ne voyait d'elle par conséquent que son dos qui n'était guère très intéressant. Pourtant, ses souvenirs de la nuit l'empêchaient de réussir à détourner le regard.

Il était incapable de dire s'il s'agissait d'un rêve, ou non, tant les souvenirs lui étaient à la fois flous et distinct. Au beau milieu de la nuit, Reven c'était brusquement réveillé après avoir sentis un acier trancher l'air, si proche de son visage que ses oreilles avaient même perçus le sifflement de l'arme. Et en effet, lorsqu'il avait ouvert les yeux, un couteau ensanglanté était planté dans un rocher, très proche de lui. S'il n'avait pas été touché, cela devait très certainement être une bénédiction de la chance.

A son réveil des plus soudains, Reven avait eu mal à la tête. Comme si cette dernière tournoyé dans le but ultime d'estomper toute trace de ses traçantes pensé avant qu'il ne puisse s'en souvenir. Ce qui s'avère être inutile puisque le jeune homme ne connait qu'une seule raison pour se réveiller avec cette étrange sensation. Imagination, ou réalité, il c'était résigné à la première proposition après avoir été victime des moqueries de ceux qui acceptaient d'entendre son étrange récit. Même la douce Maria Cassiopa n'avait pu s'empêcher d'être amusé par l'imagination débordante de l'enfant. Pourtant, même si certains détails lui échappait sans cesse, la scène qui troublait la tranquillité de son sommeille lui paraissait à chaque fois un peu plus réel.

Après avoir réussi à se défaire de ses troubles, un tout autre avait immédiatement surgit. L'obscurité éclairée par le restant des flammes de leur feu de camp, seul son crépitement se faisait entendre. Le temps c'était comme figé autour de Reven, lorsqu'il posait ses yeux sur la silhouette de Simka. La respiration haletante, elle faisait face à la ténébreuse forêt avec une attitude qui ne correspondait pas à l'image qu'il connaissait d'elle. Un couteau dans chaque main, son corps n'était pas aussi calme que d'habitude. Avec la faculté de son Qiew, impossible de savoir si le sang sur la lame planté dans le rocher, était le sien. Mais ce dont Reven était certain, c'était que malgré toute sa mauvaise foi, Simka les avait protégés d'un danger près à les cueillir pendant leur sommeil.

- Alors ça se permet de roupiller pendant son tour de garde ? lui avait-elle sarcastiquement lancé après s'être détendue.

Autour d'eux, tout le monde était paisible. Les ronflements de Tacha se faisaient entendre à l'unisson avec les grimaces de Kalhan qui devait surement subir un sommeille perturbé par ces derniers. Tandis qu'à leur côté, Victorine n'avait encore jamais semblé aussi paisible à Reven.

- Qu'est-il arrivé ? s'était empressé de l'interroger le jeune homme affolé.

- Rien, une branche qui m'a effrayé en tombant, lui répondit Simka en s'asseyant les jambes en tailleur.

Effrayé par le craquement d'une branche ? Reven n'était définitivement pas convaincu, mais il n'avait pas pour autant chercher à lui sortir les vers du nez. De toute façon, si elle ne lui dit rien maintenant, elle ne lui dira rien plus tard non plus.

- Dis-moi, avait soudainement engagé Simka, pourquoi as-tu décidé de l'accompagner ?

Cette question avait fait mouche dans l'esprit de Reven. Jamais il ne c'était imaginé l'entendre lui poser une question de façon aussi directe. Il lui avait fallu du temps pour trouver une réponse digne de l'effort qu'avait fourni le Chaperon Bleu.

ArthaclanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant