XXI.

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Quassis n'avait à première vue, rien de très exceptionnel. Pour une des quatre villes de Phalène, elle dégageait cet esprit de villages conviviaux et chaleureux. Les premiers bâtiments de Quassis étaient des maisonnettes à colombages entourés de très peu de terrain. Il n'y avait pas beaucoup de monde dans les rues, mais l'agitation se faisait déjà ressentir, et s'intensifiait au fur et à mesure de la progression, dans la ville, de Reven et ses compagnons. Les rues devenaient de plus en plus étroites et de plus en plus peuplé. Jusqu'à en devenir bondées.

Les personnes se bousculaient nonchalamment, sans se préoccuper de la présence d'autrui. Ils allaient et venait de boutiques artisanales en épiceries, poissonneries, boucheries, en tavernes. Quelques enfants se donnaient en spectacle en rivalisant de leurs dons d'agilité, mais personne n'y prêtait vraiment attention. Les adultes semblaient tous plus pressés les uns que les autres. Leurs visages ne semblaient pas très heureux, la lassitude s'y lisait et leurs vêtements n'avaient rien de très gaies.

Quassis ressemblait à une ville que l'on aurait enfermée dans le corps d'un village de campagne. Elle avait l'apparence, mais ne possédait aucune once de son charme.

- Je n'aime pas cet endroit, précisait Tacha qui, d'habitude si intrépide, restait bien près des membres de son groupes.

- Tu m'étonne, ça doit en faire des flux à analyser, lui avait répondu Reven, sans se rendre compte de l'importance de ses mots.

Des flux, Tacha en ressentait bien plus que ce dont quiconque n'imaginait. Elle n'en avait jamais côtoyé autant, et la tension qu'ils dégageaient tous la rendait nerveuse. Ici, elle comprenait qu'elle allait devoir se détacher du confort de son pouvoir, auquel elle tenait pourtant tant.

Mais Tacha n'était pas la seule à ressentir un malaise dans cette ville. Reven n'avait pas non plus l'air bien, aux yeux de Victorine qui le faisait discrètement remarquer à Kalhan. Les deux campagnards, n'avaient visiblement jamais dû séjourner en ville, et il est vrai, que le changement peu avoir quelque chose de déstabilisant.

De son côté, Victorine trouvait que Simka était très observatrice, elle suivait des personnes du regard, avant de passer à d'autres. Il n'y avait aucune animosité dans ses regards. Ou plutôt, il n'y avait même aucune émotions, et la princesse ne savait pas vraiment si il fallait également s'inquiéter pour elle. Peut-être qu'elle non plus, ne c'était jamais retrouvé dans l'agitation d'une ville, même si, cela l'étonnait tout de même. Simka n'avait pas vraiment l'air d'aller mal, du moins, pas plus que d'habitude. Mais Victorine la trouvait fatigué. Malgré ses efforts pour ne rien laisser paraître, la princesse remarquait cette façon qu'elle avait de se tenir, comme si elle essayait de dépenser le moins d'énergie possible. Une attitude que Victorine trouvait très surprenante de sa part, et qui la laissait en même temps perplexe. Pourquoi serait-elle aussi fatigué, alors que, de toute leur traversé pour arriver à Quassis, elle était bien la seule qui n'avait rien fait pour aider les troubadours. Ressentirait-elle, peut-être, seulement maintenant, les effets secondaires de son important don de sang à Molly ?

- Et si nous allions dans un coin plus tranquille ? suggérait Kalhan. Si mes souvenirs sont bons, il y une taverne peu fréquenté par là-bas.

- Tu es déjà venue ici ? l'interrogeait Tacha, surprise.

- Il y a longtemps oui, je ne sais pas si la taverne existe toujours.

- Mais comment pas-tu pu revenir ici si tu savais à quoi t'attendre ? répliquait Reven dans la même perplexité que son acolyte blonde, comme s'ils partageaient tous les deux les mêmes sentiments à l'égard de Quassis.

ArthaclanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant