XXXI.

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L'habitacle ressemblait finalement plus à une boutique ou un atelier qu'à une maison. Des tenues des hautes coutures étaient exposés dans tous les recoins de la pièce, la rendant ainsi encore plus confiné qu'elle ne l'était déjà.

La jeune femme portait une robe rouge tout ce qu'il y avait de plus modeste, drapé d'un tablier cobalt auquel était accroché toutes sorte d'instruments de mesures, d'aiguilles, probablement même de quelques bobines et bout de tissus. Elle avait hasardeusement plaqué sa crinière d'ébène en arrière en la rassemblant dans ce qui devait être un ruban inutilisable pour ses créations.

- Quelqu'un pourrait nous expliquer ce qu'il se passe ? interrogeait Tacha très sceptique.

- Je vous présente Ellma, s'approchait Kalhan. C'était une domestique de ma maison, quand j'étais enfant.

Kalhan portait déjà un costume tout de noir qui avait pour seul contraste une chemise blanche et de gros boutons d'argent sur des gros boutons d'argent sur le veston. Fut un temps, porter une tel tenue de cérémonie faisait partie de son quotidien. Mais depuis qu'il avait finalement quitté la riche vie de scientifique de ses parents pour rejoindre la famille de Moïra, il avait dû s'adapter aux codes bien plus modestes. En comparants son costumes à celui de Kalhan, Reven remarquait que le même lui avait été attribué. La seule variante était la couleur ébène qui avait été remplacé, pour lui, par un brun beaucoup plus sablé qui rappelait ses fins cheveux.

- Grâce à Ellma, nous allons avoir de véritables costumes pour passer inaperçu parmi les invités, et ainsi entrer dans le palais pendant la cérémonie, expliquait fièrement Kalhan.

- Sauf que comme tu le dis si bien, il faut des invitations pour entrer au Palais, protestait toujours Tacha.

- Justement ! J'ai mis Simka sur le coup, elle nous attend sur place.

Tacha n'était définitivement pas convaincu par cette idée. Mais Victorine avait fini par réussir à lui faire l'accepter. Il était vrai qu'en arrivant ainsi, la princesse de Phalène n'allait pas passer inaperçu et les complications s'enchaineraient probablement.

Dans leurs mains, les tenues avaient été conçu avec des tissus de grande qualité. Victorine dépliait une robe tout à fait modeste pour quelqu'un de son statut, à la couleur plus bleue que le ciel ne le sera jamais. Décoré par des détails en froufrou et coupé sur des épaulettes. La robe s'évasait dès la taille jusqu'aux chevilles où un tissus blanc venait contraster le bleu clair.

Quant à Tacha, elle avait hérité d'une robe richement garnit qu'elle n'arrivait même pas à trouver son sens. A première vuen la création était superposée de plusieurs tissus qui présentaient le dégradé d'un vert de feuilles d'arbre, vers le noir de la nuit. Elle devait sans aucun doute être magnifiquement bien décoré, mais impossible de le deviner tant que Tacha persistait à la retourner pour en connaître le sens.

- Il y a deux cabines dans l'arrière-boutique, et le dernier n'a cas se changer derrières les mannequins. Hop, hop, hop, il n'y a plus de temps à perdre ! les pressait Ellma.

- Quoi ? Non, non, non, il est hors de question que je mette un truc pareil, protestait vigoureusement Tacha. Qu'est-ce que c'est sencé être d'ailleurs ?

- Ceci est une robe, se vexait Ellma. Et sans, il vous sera impossible d'entrée au palais.

Sans laissé le temps à Tacha de manifester d'avantage son mécontentement, Ellma l'avait enfermé avec Victorine dans l'arrière-boutique avec leurs prestigieuses robes. Tandis qu'en revenant dans la pièce principale, la détermination de son regard avait suffi pour convaincre Reven de s'habiller sans rechigner.

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