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Media: Sorry - Beyoncé
Clarita ( 18 ans)
Je crois que j'aurais jamais assez de mots pour dire comment Hichem m'a fait mal ce jour là. Pourtant, je sais qui il est. C'est pas la première fois qu'il me frappe mais cette fois, ça m'a fait plus mal que d'habitude. Je ne parle pas de physiquement les filles. Non. Ça m'a fait mal au cœur.
Je suis rentrée chez moi. Grâce à Dieu, la maison était blanche. J'en ai profité pour me soigner un peu. Il devait être vers les 19h je pense. Je suis allée me coucher. Je vomissais, j'avais mal à la tête, au ventre. Je pouvais pas rester en place. Dans n'importe quel position que j'étais, je pouvais pas y rester parce que j'avais mal partout.
Je ne sais même pas à quel heure, je suis parvenue à m'endormir. J'arrêtais pas de bouger au milieu de la nuit. D'un coup, j'ai eu un sévère douleur au ventre. Puis j'ai senti quelque chose coulée entre mes jambes. Au début, je pensais que je fessais pipi sur moi. Donc, j'ai allumé la lumière et j'ai vu les draps baignés de sang. J'ai failli hurler tellement que j'étais choquée. Je suis restée au moins cinq minutes à fixer le drap. J'ai touché mon ventre instinctivement. Je ne sais pas comment vous expliquez mais j'ai senti un vide à ce moment là. C'était vraiment bizarre. Je sentais quelque chose partir en moi. Je savais que je l'avais perdu.
J'en ai pleuré. J'ai versé des tas et des tas de larmes. Je parlais à moi-même. '' Pourquoi tu pleures idiote? C'est mieux pour toi non que tu l'as perdu?''. Je me fessais des monologues pour moi-même. Nan mais sérieusement, je me répugnais à ce moment là.
Après au moins 15 minutes de pleurs et à me lamenter sur moi-même, je me suis décidée à me lever pour nettoyer ce bazar. J'ai changé les draps puis j'ai pris une douche.
(...)
Le lendemain, Vendredi, j'étais en congé encore. J'ai pas sorti un pied de mon lit. J'entendais juste quand les gens disaient qu'ils sortaient. Donc finalement, vers les 15h je pense, je me suis retrouvée toute seule dans la maison. Tout à coup, mon phone sonna. J'ai même pas regardé qui c'est, j'ai rejeté l'appel. La personne appela encore. Ça devait être important donc je l'ai pris.
- Allô?
- Clarita?
- Leila, t'as quoi?
- Il va me tuer, Clarita, il va me tuer.
- Hein? Tu parles de quoi?
- Ryad.. il sait, il sait tout putain. Je vais me faire défoncer.
J'entendais le tremblement dans sa voix même à travers le téléphone. Elle était vraiment paniquée la pauvre.
- Calme toi, Leila, t'es sa sœur. Il va pas te tuer.
- Non, tu connais pas Ryad. Il va me massacrer, je le sais.
