Loco amor

Quatre.

Media: Le monde ou rien - PNL

Clarita. ( 17 ans)

 Je dors à poing fermé jusqu'à ce que je sens de l'eau versée sur ma face. Je sursaute de mon lit en regardant partout. La face de Andie est devant moi, il a l'air en colère. Mais c'est moi qui dois être en colère dans l'histoire. 

- Je ne vais même pas gaspiller ma salive avec toi, Andie. 

   Je me lève de mon lit, je ne lui adresse même pas un regard. Si son but, c'était que je le déteste encore plus, eh bien, il a réussi son coup. 

- J'ai pas fini avec toi, meuf. Genre, ma sœur se dispute avec des mecs de tess maintenant?

- Déjà, toi et moi, on est pas frère et sœur. Et de quoi tu parles?

- Des potes m'ont dit que tu t'es disputée avec Hichem, là. Genre, le gars allait te sauter et tout. Je vais pas passer par quatre chemins avec ça Clarita. Tu vois ce gars là? Je le connais pas, mais j'ai entendu des choses pas très beau à son sujet, donc ta grande bouche, tu le fais pas avec lui. C'est clair?

- Ouais. 

   Il y a des fois où je ne m'engueule pas avec lui. Il vient d'arriver ici, comment il sait tout ça sur ce gars? Je vais dans la salle de bain pour me brosser les dents et me doucher.

Je me retrouve, plus tard, dans la cuisine en train de préparer à manger avec Safira. On se parle, elle me questionne et j'en fais autant. Même moi, je suis surprise de me trouver ici. Personne est à la maison, comme je voyais qu'elle galérait toute seule à la cuisine, je l'ai offerte mon aide. Quand on finit, on mange ensemble, elle a préparé quelque chose de basique parce que nous, on n'est pas congolais. 

Vers les 22h, je me retrouve seule à la maison. Ça m'étonne pas qu'aucun des gars ne soient pas là, mais d'habitude, Hawa, est présente. En plus, j'ai encore faim et un grec ne me ferait pas du mal. Mais j'ai pas envie de sortir. Pourtant, avant j'aimais tellement sortir. Toute ma vie, je la passais dans la rue. Mais je ne sais pas, cet endroit ne me donne pas envie. Malheureusement pour moi, ce n'est pas mon jour. Je faufile rapidement des Adidas dans mes pieds et me couvre d'une veste de Christian.   

Le Grec est rempli de mec, mais je m'en fous complètement. Je passe ma commande puis je l'attends. Je me retourne en soufflant quand je tombe pile dans les yeux noirs de Hichem. Je ne sais pas pourquoi, mais un sentiment bizarre est passé dans ma poitrine. Un mélange de joie, de surprise et de nervosité. Le monsieur me donne ma commande et avant de sortir, je file la langue à Hichem pour le taquiner. Je le vois qui sort les poings quand je sors. Je ne peux pas m'empêcher d'exploser de rire.   

Sur le chemin, je marche vite pour rentrer. Je tiens à ma vie. Il est presque minuit et cet endroit me fait un peu peur. Mon cœur fait un bond à l'arrière quand j'entends des pas derrière moi. L'envie de me retourner est plus fort que moi, mais je ne vois personne. Je repense à tous les films que j'ai regardé et cette scène est un classique. Je souffle un bon coup et avance plus vite. Soudain, des mains m'attrapent et quelqu'un me tient par les hanches. Sans comprendre, je fait tomber mon grec et je commence à donner des coups à mon agresseur. Mes yeux fermés, je frappe cette personne sur le torse sans arrêt. Une grosse voix éclate de rire, j'ouvre mes yeux et voit Hichem qui se tient le ventre en rigolant. 

- Tu fais moins la maligne là, hein?

- Tchiip, tu me veux quoi, toi?

- Bah voilà, tu recommences à faire la grande gueule. Quand t'es effrayée, t'es plus mignonne. 

- Ah bah , la mignonne est partie et la grande gueule est de retour. 

- Dommage. J'aimais bien la mignonne.