Chapitre 39 : Peeter

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-Reste avec moi Faustine, je lui ordonne alors que la voiture s'engouffre dans une zone désaffectée.

J'essaie de presser sa main un peu plus fort pour lui faire reprendre conscience. Sa tête repose sur mes genoux et vacille avec les mouvements du véhicule. Sa peau est encore plus pâle que d'habitude et je me sens de plus en plus désemparé.

A chaque fois que nous progressons et réussissons à avoir le dessus sur la situation, un autre évènement vient nous abattre. Mais je ne peux pas perdre Faustine. Je préférerais mourir avec elle que de continuer à affronter cette vie dénuée de sens. Aucune victoire ne peut être savourée car le danger est partout.

En voyant Rune débouler à toute vitesse, je savais que quelque chose se tramait. Mais tout s'est passé trop vite. Il n'y a pas eu d'avertissement, pas d'explication. Rune a poignardé sa meilleure amie sans ciller. Et j'ai beau savoir que Max a le contrôle sur elle, je ne lui en veux pas moins.

-C'est encore loin ? s'impatiente Jake en vérifiant comme moi que Faustine est toujours vivante.

-Encore quelques kilomètres, répond le Sergent. J'ai prévenu une équipe qui nous attend sur place.

Au moins, sa fonction télépathique nous est utile, mais le calme qu'il affiche me rend dingue. J'ai l'impression de devenir dingue. J'aimerais qu'il accélère, qu'il nous donne des indications, qu'il prenne les choses en mains. Mais je sais que le Sergent fait tout ce qu'il peut et que je cherche seulement un coupable à blâmer.

Mais il n'y en a pas. Seulement Max, qui détient aussi Miles.

Penser à Miles ne fait qu'augmenter mon malaise et je me concentre sur Faustine.

-Tu n'as pas intérêt à me quitter, Faustine James. Je te préviens, je te suivrais où que tu ailles.

A cet instant, Faustine ouvre ses yeux et ses iris bleu se posent sur moi. Un léger sourire fatigué apparaît sur ses lèvres et mon cœur loupe un battement.

-Tu sais bien que... je fais toujours ce que je veux...

-Pas cette fois, je gronde faussement.

-D'accord, soupire-t-elle en grimaçant lorsque la voiture rebondit. Je ne vais nulle part Peeter Harrington.

Elle sait aussi bien que moi que mon vrai nom est Peeter Balder. Mais tout comme elle devrait s'appeler Faustine Greyson. Nous gardons nos anciennes identités car, malgré les révélations récentes, nous sommes toujours les mêmes.

-On y est, dit enfin le Sergent alors que la voiture ralentit.

Abby, qui se chargeait de maintenir le bandage de fortune en place, ouvre sa portière et avec l'aide de Jake, nous extrayions Faustine hors du véhicule, en essayant de ne pas trop la bouger. Malgré tout, elle pousse quelques cris de douleur que je tente d'ignorer, pour son propre bien.

Nous sommes sur un parking désert dans une zone urbaine désaffecté. Des bâtiments et des entrepôts en ruine gisent ici et là, tels des reliques d'un temps passé. Certaines enseignes ont gardé quelques lettres qui pendent lâchement et sont secouées par le vent. Le brouillard nous cache l'horizon où l'on discerne des immeubles, probablement abandonnés.

J'ignore où nous sommes, mais nous nous trouvons sûrement loin des secteurs. Ce que l'on voit ici sont des vestiges de l'Ancien Monde.

Des hommes vêtus de combinaisons blanches se précipitent vers nous avec une civière et nous déposons doucement Faustine dessus. Snowden, Jake, Abby et moi les suivons jusqu'à un minuscule bâtiment en pierre, couvert de fissures et à l'aspect insalubre. A l'intérieur se trouve déjà une table en métal avec des outils médicaux, et l'endroit sent la javel.

- Unique - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant