Chapitre 1

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Savannah ouvrit ses rideaux, un ciel bleu éclatant orné de quelques nuages seulement et un soleil resplendissant l'accueillit. Elle n'avait pas encore mis le nez dehors, que déjà la chaleur de l'extérieur couvrait sa peau d'une fine pellicule de sueur. Dans son petit pyjama de satin bleu électrique, elle alla faire une croix sur son calendrier. Quatre septembre, premier jour de sa dernière année de lycée.

Elle descendit les marches quatre à quatre et entra dans la cui­sine, tout sourire. Suzanne, sa mère, préparait le petit-déjeuner. S'arrêtant sur le pas de la porte, Savannah observa cette femme si différente d'elle physiquement et pourtant si semblable par d'autres côtés. Elle mesurait à quelques centimètres près, la même taille. 1m65pour elle, 1m60 pour sa mère. Elle était blonde, là, où sa mère était brune. Elle était pâle, sa mère arborait un teint hâlé. Elle avait les yeux bleus, tandis que ceux de sa mère étaient noisette. Savannah avait hérité son physique de son père.

Suzanne était comme à son habitude, habillée, coiffée et ma­quillée. Dans son jean délavé, son top rayé dans un camaïeu de crème et chocolat, sa veste en simili cuir marron, ses escarpins du même coloris et ses cheveux relevés en une simple queue de che­val, elle ne faisait pas ses trente-huit ans.

Savannah n'avait jamais vu sa mère descendre en pyjama un jour de semaine. Cette dernière courait sans cesse après le temps. elle avait beau lui répéter de ralentir, que la vie était bien assez courte comme ça et qu'il fallait profiter de chaque instant, rien n'y faisait, Suzanne était toujours sur des charbons ardent.

– Bonjour, maman ! lança-t-elle tout en l'embrassant sur la joue.

– Bonjour, ma chérie. Comment vas-tu aujourd'hui ? Bien dor­mi ? Tu as faim ? J'ai préparé ton petit-déjeuner. Installe-toi.

– Merci maman. Je peux toujours compter sur toi. Je vais bien. Comme toujours lorsque je reviens du chalet. Et je n'ai pas très bien dormi, il me manquait Tim. Quand nous revenons de week-end, j'ai toujours du mal à me réhabituer à dormir seule.

– Je sais que ce n'est pas facile pour toi, et je ne remercierai ja­mais assez ton ami de te consacrer autant de son temps. Si tu veux, je peux t'y emmener moi, au chalet le mois prochain.

– Tu sais quoi ? Nous en reparlerons le moment venu, proposa la jeune fille.

– Ta manière à toi de me faire comprendre que tu préfères y aller sans moi ?

– Voyons maman, ce n'est pas mon genre !

Elles s'esclaffèrent, il était tout à fait le genre de Savannah de prétexter remettre à plus tard afin de ne plus aborder le sujet. Mais c'était sans contexte sous-estimé sa mère qui reviendrait à la charge à ce dit moment. Les deux femmes bien que différente physiquement, se ressemblaient énormément dans leur comportement. Toutes deux étaient exigeantes, têtues et obstinées. Cela ne les empêchait pas d'être à l'écoute d'autrui et de toujours chercher à rendre leur entourage heureux.

– Très bien, nous remettrons donc cette question au goût du jour le mois prochain, céda Suzanne. Sinon, prête ?

– Pour ?

– Pour le lycée.

– Oh ça ! Oui tout à fait prête, enfin... Fit-elle en baissant les yeux sur son pyjama, quand, je me serai habillée.

– Je ne vois pas le temps passer.

– Normal ! Tu lui cours après.

Nouveaux rires.

– Très juste. Il n'empêche que je me souviens très bien du jour de ta naissance. Tu étais le plus beau bébé du monde, ta petite main pouvait à peine faire le tour de mon index. (Elle lui mit sous le nez). Tu imagines à quel point, tu étais petite ? Avec ton père, nous t'admirions pendant des heures sans jamais nous lasser.

SavannahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant