Savannah

Chapitre 17

Malik déposa Savannah au lycée le lundi matin, après un passage éclair chez elle pour y déposer son sac de vêtements et y récupérer celui de cour. Il trouva une place de parking, descendit et fit le tour afin d'aider la jeune femme à descendre du gros 4 x 4 qui lui servait de véhicule. Une fois sur la terre ferme, elle le remercia pour tout ce qu'il avait fait pour elle.

- Je ne fais que mon travail, signala-t-il en balayant ses excuses d'un geste de la main.

Savannah déposa un baiser sur la joue de son chauffeur et s'éloigna de lui le cœur et le corps lourd.

Sur son passa les murmures augmentèrent au fur et à mesure de la matinée, à l'inverse, Judith resta silencieuse. Ses regards en coin lorsqu'elle pensait que Savannah ne la voyait pas commençaient sincèrement à exaspérer la jeune femme. À la pause déjeuner, Savannah n'y tint plus. Elle se plaça devant son amie dans l'intention d'obtenir des réponses.

- Qu'est-ce qui se passe ? Tu m'as à peine adressé la parole depuis ce matin.

- Rien, j'me suis disputé avec Chris.

Savannah se radoucit.

- Pourquoi ?

- Des bêtises. Il...

Tim choisit ce moment pour s'incruster. Il embrassa Ju sur la joue et Savannah sur le front. Il s'écarta les sourcils froncés.

- Tu sens le chalet.

Sa voix sonna comme une accusation.

- Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Lança-t-il véhément.

- Ce n'est rien d'important.

Tim balança son sac dans un mouvement de colère, shoota dans une porte attirant sur lui quelques regards désapprobateurs. Il se passa les mains dans les cheveux, respira vite et fort. Il ne parvenait pas à se contrôler.

Hector s'approcha lentement dans le flux d'élèves curieux qui se rassemblaient déjà autour du trio. Hector trouva ça étrange de la part de son capitaine, toujours d'un tempérament plutôt calme.

- Tu m'emmerdes Savannah, Louise, John. Quand vas-tu enfin comprendre que tout ce qui te concerne est important. Tout ! cria-t-il. Tu ne peux pas me cacher ce genre d'infos, c'est... Putain ! Bien sûr que c'est important. Tu es importante. Je t'ai déjà dit de ne pas chercher à me garder à distance. Tu es ma vie, bordel ! Je ne suis rien sans toi. J'ai besoin de toi, ma belle.

- Ne te mets pas dans cet état, ce n'est pas grave.

- Tu dois y retourner quand ?

Il leva la main lorsque Savannah ouvrit la bouche dans le but de protester.

- N'y pense même pas. Si tu dois y aller, nous y allons, un point c'est tout. Nous sommes une équipe, ma belle, dit-il plus doucement, et une équipe se sert les coudes. En toutes circonstances.

- Tu ne peux pas venir, ma mère va m'y accompagner.

- Tu le lui as dis ?

- Oui.

- Tu sais le mal que ça me fait de savoir que tu m'as caché cette information ?

- Ce qu'on ne sait pas, ne peut pas faire de mal, murmura la jeune femme.

- Putain, Savannah, sais-tu ce qui me fait mal ? Toi. Toi et tes mensonges. Toi et ton désir d'indépendance. Toi et ton entêtement à tout vouloir gérer seule. Voilà, ce qui me fait souffrir.

- Et moi ! S'écria Savannah. Tu penses à ce que je ressens ? Te voir te torturer pour moi, jour après jour. Lire la culpabilité chaque fois que tu plonges ton regard dans le mien.