Indomptable [EXO - Lay]

9. Hae Won

J-225

Honnêtement, j'ai eu de la peine en les voyant tous pleurer à l'aéroport. Même mes frères étaient pas dans cet état quand je suis partie (et pourtant dieu sait qu'ils ont la larmichette facile ces blaireaux). Dans l'avion, j'ai pu réconforter un peu Tao avant qu'il s'endorme comme un loir mais discuter avec lui m'a permis de réaliser que ce qui les uni tous les 12, c'est loin de s'arrêter à quelque chose de simplement professionnel, au contraire. En même temps, ils vivent ensemble, bossent ensemble, voyagent ensemble... Ça vaut plutôt mieux pour eux qu'ils s'entendent aussi bien, sinon il y aurait de quoi péter un plomb rapidos.

Contrairement à mes frangins, je trouve que ces garçons sont plutôt... attendrissants. Tao m'a bien faite rire avec son chaton dans la gorge et dans l'ensemble, j'ai l'impression d'être entourée de gamins de 12 ans. J'aime pas les enfants mais là ça va parce qu'ils savent prendre sur eux quand même et qu'ils ont l'air très pro. Quand je me suis levée pour aller pisser, j'ai dû rassurer Luhan qui nous faisait une mini crise d'angoisse à cause de l'altitude et j'ai poussé le vice jusqu'à poser une couverture sur Chen et Lay qui dormaient comme des bébés (enfin poser... disons plutôt que je l'ai balancée et qu'elle est retombée plus ou moins correctement sur eux). Comme quoi, on peut se surprendre soi-même parfois.

Allongée dans le grand lit double de ma chambre d'hôtel, je regarde le plafond et je me fais chier. On est arrivés hier à Pékin et de ce que j'ai pu en voir depuis la vitre du van qui m'a amenée ici, la ville est plutôt sympa. Bon, forcément je parle pas chinois donc je suis vraiment larguée par moment, mais dans l'ensemble je suis plutôt contente d'être ici. J'ai déjà préparé la présentation de mon rapport du mois, tous mes papiers pour le programme de la semaine des garçons sont triés avec plein de post-it et de notes et j'ai la flemme de bosser mon chinois pour le moment. Depuis que Kris m'a mise sur cette affaire, j'ai pas arrêté une seconde et je veux faire une petite pause là. Mais encore une fois, toute seule dans ma chambre d'hôtel je m'emmerde méchamment.

Je roule légèrement sur le côté pour regarder l'heure qu'il est : 14 heures 16. Putaaaain c'est tout ? Et je peux même pas harceler Kris de messages débiles parce que sinon je vais pourrir mon forfait et je suis pas assez cruelle pour le déranger pendant qu'il est avec sa famille. Je souris en me remémorant le moment où Tao s'est jeté sur Luhan, Kris et Lay pour leur annoncer que j'avais réussi à leur négocier quelques jours chez eux. Je crois que même mes frangins ne m'avaient pas étouffée à ce point de câlins. Luhan a même versé une larmichette. Homme sensible. Avant qu'ils ne s'en aillent tous les quatre, je leur ai donné quelques consignes, histoire qu'ils fassent pas planter le plan avant même de le commencer. Ils ont donc promis de rester à carreaux sur les réseaux sociaux, afin de faire monter lentement mais sûrement la pression chez les fans qui doivent probablement déjà se demander ce qu'il se passe chez les EXO. Je lâche un vieux gloussement de mégère. Si elles savaient les pauvres.

Bon, je peux pas rester plantée là plus longtemps sinon je vais devenir cinglée. J'vais faire un tour, ça va me détendre un peu. J'enfile rapidement un jean et le vieux sweat trop moche que mon frère Chung Su a absolument voulu que je prenne avec moi pour pas l'oublier (comme si c'était possible, il m'a déjà appelée 3 fois sur Skype depuis que je suis en Chine, ce mec a pas de vie sans déconner), j'attrape mon sac et mes clés et sors de ma chambre en claquant la porte derrière moi. A partir de maintenant, ça va être la grande aventure : je sais pas lire un mot de chinois et je m'apprête à partir en escapade toute seule dans les rues de la capitale. Je peux pas m'empêcher de me dire que c'est vraiment débile et que je vais me perdre mais je trouve que c'est assez excitant en même temps alors je poursuis mon chemin.

Je sors mon portable de ma poche et lance l'appli GPS pour voir si il y a pas un petit parc pas loin où je pourrai me poser. Quoique... Je vais encore me faire chier si je fais rien de concret donc nan, c'est une idée nulle. Je soupire, figée devant l'entrée de l'hôtel. Putain, qu'est ce que je vais bien pouvoir faire pour me changer un peu les idées avant de commencer à vraiment taffer comme une malade ? La réponse me vient tout de suite : rien. Parce que je pense continuellement au taffe. Bon, bah j'ai trouvé ma destination : je vais profiter de mon temps libre pour m'entraîner à aller toute seule jusqu'au dortoir des garçons. Moi qui voulais faire autre chose que bosser, c'est réussi...