25. Hae Won

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J-152

J'ai rencontré les Shinee en 2008, lorsqu'ils ont fait leurs débuts. A l'époque, mon père était leur chorégraphe et en voyant ces cinq jeunes garçons sur le point de faire leurs premiers pas dans le monde impitoyable de la kpop, il a décidé de leur présenter ses enfants. C'est comme ça que mon frère Chin et moi on a atterrit à la SM dans la salle de repos du groupe qui allait tout rafler peu de temps après.

Chin avait 17 ans comme Key et Minho donc ça collait plutôt bien au niveau de l'âge, mais moi j'avais que 13 ans et je comprenais pas trop ce que je foutais là. J'étais déjà plutôt mature comme gamine et mon passe temps favori c'était déjà de recadrer mes frangins, mais je savais pas trop si c'était vraiment ce que mon père attendait de moi avec ces types que je connaissais pas du tout.

Rapidement, Chin et Onew se sont rapprochés au point de devenir de très bons potes. Aujourd'hui encore, ils sont extrêmement proches et je compte même pas le nombre de fois où JinKi est venu squatter à la maison quand il était pas en tournée ou à faire la promotion des albums du groupe. Moi c'est de Taemin dont je me suis rapprochée au début. Sûrement parce qu'il était pas beaucoup plus vieux que moi et qu'on partageait la même passion : faire en sorte d'éradiquer une bonne fois pour toute nos aînés. Par contre, il y en a un avec qui ça a pas pris du tout. Et ce mec, c'est KiBum.

Dès les premières minutes où on s'est retrouvés tous les deux, c'est parti en couille. Il a commencé par me regarder de haut comme si j'étais la sous merde d'une sous merde, puis il m'a demandé avec un ton tellement condescendant que je l'entends encore 7 ans après :

« Tu veux un autographe gamine ? »

Et là, j'ai vu rouge. Même mon père osait pas me parler comme ça, c'était pas un petit connard plus maquillé que ma mère qui allait commencer. Je l'ai observé de haut en bas avec tout le dédain que j'ai pu rassembler – et y'en avait un paquet – et j'ai répondu :

« T'es qui ? »

Je savais qui il était, mon père m'en avait assez parlé pour ça, mais au moins Key était mis au parfum : si j'étais là, c'était pas pour lui parce que clairement, j'en avais mais alors rien à s'couer de sa pomme. Et j'ai cru – enfin espéré – qu'il allait s'étouffer d'indignation.

Ça a posé les bases de notre relation : on se détestait et on se le rendait bien. Taemin était un bon allié dans ma petite guerre contre Kibum. Lorsque j'assistais aux entraînements des Shinee, je faisais tout ce qui était humainement possible pour le déconcentrer et lui s'arrangeait pour me sortir les pires vacheries de l'histoire dès qu'on avait le malheur de se croiser.

Mais malgré l'animosité qu'on pouvait avoir l'un pour l'autre, il y avait un moment où on était forcés de collaborer : pendant les soirées.

Lorsque j'ai eu 15 ans, j'ai commencé à participer de plus en plus aux fêtes organisées par les membres de la SM. Chin les fréquentait déjà depuis un moment, mais mon père estimait que j'étais trop jeune avant ça, et j'avais pas particulièrement cherché à aller contre son avis. Et encore heureux, parce que quand j'ai été la première fois avec mon frère à l'une des teufs organisée par l'un des producteurs des SNSD, j'ai compris que c'était un monde totalement différent de celui que j'avais l'habitude de côtoyer avec mes potes du lycée. Alcool illimité, parties de jambes en l'air dans les piaules, tout ce que je pensais strictement interdit dans l'univers des idols était réuni dans un seul appartement plein à craquer de célébrités et ça ne semblait choquer personne.

Comme je ne connaissais réellement que les Shinee, je suis restée avec eux la plupart du temps et j'ai pu assister à ce qui allait s'avérer être le schéma classique d'une soirée avec ces cinq crétins : Taemin qui finit totalement bourré et s'endort n'importe où alors qu'il est même pas minuit, Chin et Onew qui s'amusent à faire des cocktails ultra forts et à les distribuer à tout le monde en se marrant comme des cons, JongHyun qui se la joue DJ Khaled après s'être plaint pendant une heure que la musique est nulle, Minho qui va pécho tout ce qu'il est humainement possible de pécho et Key et moi qui passons derrière. Jamais avant ça je n'aurai pu imaginer que m'occuper d'un Taemin déchiré me rapprocherait de ce type. Je compte même plus le nombre de fois qu'on s'est relayés pour faire vomir le maknae en enfonçant nos doigts à nous dans sa bouche – et en manquant au passage de tout dégueuler aussi.

Indomptable [EXO - Lay]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant