Indomptable [EXO - Lay]

49. Hae Won

J-14

Je ne me souvenais pas que les cours pouvaient être aussi chiants. Je ne me souvenais pas non plus à quel point les autres étudiants pouvaient être aussi casse couilles d'ailleurs. J'ai repris la fac depuis à peine deux jours et déjà je réalise à quel point le monde du travail peut me manquer. Le théorique me fait chier. Je veux retourner à la pratique. Malheureusement, après ce qu'il s'est passé à la réunion de clôture de mon stage, le taffe de manager c'est fini pour moi. Enfin jusqu'à l'obtention de mon diplôme évidemment.

J'aurai aimé pouvoir mettre ces 6 derniers mois de ma vie dans un coin de ma tête et l'oublier pour rendre les choses un peu moins douloureuses, mais c'est plus compliqué à faire que ce que j'avais prévu. Déjà parce qu'à la fac, tout le monde sans exception est au courant que je suis restée avec les EXO et qu'on me harcèle littéralement de questions toutes plus connes les unes que les autres du type « Tao il est aussi mignon en vrai qu'en photo ? » « C'est vrai que Chen ne porte que des caleçons rouges le dimanche ? » « J'ai entendu dire que j'avais exactement le profil de la femme des rêves de Lay, est ce que tu penses que tu pourrais nous présenter ? » Autrement dit, des questions auxquelles j'ai absolument pas envie de répondre.

Mais y'a pas que ça. Les étudiants sont pas les seuls à me tenir la jambes : malgré ce que je leur ai dit le jour de la réunion, les EXO aussi n'arrêtent pas de m'envoyer des messages. Entre Tao qui m'appelle au mois 6 fois par jour pour me laisser des messages larmoyants sur mon répondeur dans lesquels il s'excuse en me suppliant de pas jeter le collier qu'il m'a offert et les autres qui vont jusqu'à appeler ma mère pour avoir de mes nouvelles, je sais plus où donner de la tête.

Je les avais prévenus pourtant que je voulais plus entendre parler d'eux. Alors je les ignore. En effaçant tous les messages. En ne répondant à aucun appel. En restant plongée dans mon mutisme.

En sentant mon portable vibrer dans ma poche, je soupire sans prendre la peine d'y jeter un coup d'œil. C'est sûrement encore un message d'un des mecs pour me demander pardon ou n'importe quel autre baratin pour me caresser dans le sens du poil. Je me dirige donc vers la sortie de la fac pour aller prendre un truc à manger dans le café du coin avant de commencer les cours de l'après midi. Mais plus je m'approche de la sortie de la fac, plus je suis interpellée par des conversations que j'entends ici et là.

« Tu penses que c'est une idole ?

- Je sais pas mais il est super beau apparemment, la moitié des élèves sont déjà allés voir...

- Il paraît qu'il est là pour Nam HaeWon...

- Celle qui a fait son stage avec les EXO ? »

Je me fige une seconde, le temps de gérer la montée de colère qui menace de me faire grogner de rage. J'espère que y'en a pas un qui a eu l'idée de venir me chercher jusqu'ici. Parce que sinon je jure de faire un massacre. Putain mais qu'est ce qu'ils comprennent pas dans la phrase « Foutez moi la paix » ?!

D'un pas furieux qui doit laisser deux ou trois cratères sur mon passage, je fonce vers la grille de l'entrée de la fac où plusieurs étudiants sont regroupés et chuchotent entre eux. Sans la moindre délicatesse, je les pousse de mon chemin pour finalement me retrouver face à...

Dewei. Mon frère.

Là, je suis confuse. D'un côté je suis un peu soulagée. Et de l'autre je crois que c'est encore pire que ce soit lui qui ait décidé de ramener son cul jusqu'ici. Avec lui, c'est limite pathologique : dès qu'il ouvre la bouche, je suis prise d'une furieuse envie de lui foutre un coup de boule. Or être violente comme ça avec autant de témoins autour, c'est compliqué.