Epilogue

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5 ANS PLUS TARD - HaeWon

Il fait très beau aujourd'hui. Le genre de temps dont on rêve pour une journée de remise des diplômes. Et ça tombe bien, parce que c'est exactement ce qu'il se passe ce matin.

Tout se fait très sobrement, on est loin du tapage à l'américaine avec les toges noires et les toques qui volent pendant que tous les étudiants dansent et chantent dans un beau bordel à la High School Musical. Non, ici on se contente de mettre une tenue distinguée, d'attendre de se faire remettre un bout de papier déterminant pour notre avenir avant de s'en aller sagement après s'être incliné devant tous les professeurs de l'établissement. C'est après qu'on se charge d'arroser cet événement comme il se doit.

Alors que j'écoute le directeur de l'université blablater sur la réussite de notre promotion, je repense distraitement à ces cinq dernières années. Je me souviens des débuts, de la première année pleine de promesses de réussite où tout semblait si simple. Puis du stage chez la SM avec les EXO qui aura été un moment déterminant, celui où j'aurai enfin compris ce que signifiait réellement être manager. Celui où je me dis que je voulais être plus que ça.

A partir de là, je ne me suis plus contentée de faire des études de management : j'ai poussé le vice au point d'entamer un double cursus management/gestion d'entreprise. Et c'est là que j'ai commencé à ne plus avoir de vie. J'ai dû dire adieu au petit boulot de danseuse à la SM – pas une grande tristesse – et aux week-ends entiers à jouer aux jeux vidéos – chagrin intense et inconsolable – pour accueillir une nouvelle tripotée de bouquins, de devoirs et de nuits blanches à réviser comme une malade pour espérer avoir la moyenne. Oui, la moyenne. Moi qui n'avais jamais eu l'impression de me battre réellement pour me maintenir à un bon niveau, j'ai appris où se situaient mes limites, allant jusqu'à passer durant ma troisième année par la case rattrapages pour valide deux matières foirées aux partiels.

C'était dur. J'en ai vraiment chié. Plusieurs fois, j'ai vraiment eu envie d'abandonner pour retourner à un cursus simple et retrouver ne serait-ce qu'un semblant de vie sociale. Mais systématiquement, quelqu'un était là pour me motiver à continuer : mes frères, mes parents, JinAh, mes amis... Certains étaient plus présents que d'autres forcément, mais le fait est que je ne me suis jamais sentie seule, même si mes sorties ont été plutôt limitées au cours des cinq ans passés.

J'ai dû faire des concessions. Sacrifier beaucoup de choses. Mais je l'ai toujours fait en étant persuadée qu'il s'agissait du mieux, autant pour moi que pour les personnes avec qui j'aimerais travailler plus tard. Et après tout ce chemin parcouru... Je suis fière de moi.

Je fronce les sourcils et hoche la tête... Huumm, ça aurait fait un discours plutôt cool ça si j'avais été première de ma promo... Mais bon, l'honneur revient à cette connasse de HanByul. Elle m'a rien fait de particulier mais j'ai pris beaucoup de plaisir à la pourrir dans ma tête, vu qu'elle m'a foutu un sale branlée au niveau des notes. Bon en vrai, je suis pas à plaindre. J'ai réussi à me classer 3ème de la promo malgré un passage aux rattrapages, franchement c'est honorable. Au début ça a donné un gros coup de pieds en plein dans les couilles de mon ego mais ça a fini par passer. Un peu.

« Elle a vraiment une gueule de connasse, murmure JinAh à côté de moi en lançant des regards noirs à HanByul qui entame son long monologue chiant et inintéressant. T'aurais dû être à sa place.

- T'inquiète, un jour elle travaillera pour moi, je lui réponds avec un sourire en coin que ma meilleure amie me rend en attrapant ma main dans la sienne. »

Qu'on se le dise, JinAh n'a rien à foutre ici. Sa remise de diplôme s'est déroulée il y a déjà plusieurs semaines au Japon où elle a terminé son cursus, mais ça ne l'a pas empêchée de se ramener dans ma fac pour s'installer à côté de moi l'air de rien, comme si elle faisait partie des élèves décorés du jour. Elle avait déjà peur de rien à la base, mais depuis son retour de Tokyo c'est encore pire. Maintenant non seulement elle a pas peur, mais en plus quand elle se fait chopper, elle est passée pro dans l'art de faire croire à la personne qui la grille que c'est elle qui est en tord. C'est toujours un grand moment de voir ses lavages de cerveaux improvisés. Elle est définitivement parfaite pour son nouveau boulot d'attachée de presse du parti de la justice, l'un des partis politiques siégeant au Parlement coréen.

Indomptable [EXO - Lay]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant