23. Animagus.

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Alors, elle s'enfonça dans les bois, d'abord en trottinant puis, alors qu'elle gagnait en assurance, elle se mit à courir. Elle sautait par-dessus les troncs abattus sur son passage avec une agilité grisante. Elle sentait les branches de la forêt se prendre comme autant de mains osseuses qui cherchaient à la caresser. Elle sentait le froid de l'hiver filer dans sa truffe qui captait chaque odeur, celle des sapins, des écorces et de la terre gelée. Elle sentait d'autres odeurs, plus difficiles à saisir, car plus ténues et c'était sûrement le fumet des autres animaux qui vivaient dans la Forêt Interdite. Sa fourrure la protégeait du froid mieux que n'importe quel manteau.

Elle gravit un petit amoncellement de roche et se jucha au sommet. À travers la cime des arbres elle apercevait au loin les montagnes blanchies. Elle pouvait courir là-bas sans s'arrêter si elle le voulait. Elle pouvait partir dès maintenant.

Mais elle n'était pas prête. Même si elle avait l'apparence d'un loup, elle n'en était pas vraiment un. Et elle ne savait pas se nourrir seule. Elle dégringola le rocher et repris sa course au hasard dans les bois, pour le seul plaisir de se mouvoir avec sa nouvelle apparence.

Arya s'arrêta de courir à nouveau. Elle se sentait à peine fatiguée. Elle marcha jusqu'à un petit plan d'eau. Elle se pencha au-dessus de la surface et enfin se découvrit sous sa nouvelle apparence. Elle était une louve au poil gris et blanc touffu. Même ses yeux avaient changés, ils n'étaient plus gris, mais presque argentés avec des paillettes d'or à l'intérieur.

Soudain, elle redressa la tête, alertée par un léger bruit. Elle huma l'air sans rien sentir. C'est alors qu'entre les troncs apparurent soudain, comme des spectres, des chevaux.

Mais quels chevaux...C'était la première fois qu'Arya en voyait des semblables.
Les créatures s'avancèrent avec méfiance vers le point d'eau, car elles l'avait vue.

Ces bêtes étaient d'une maigreur mortelle, leurs os saillaient sous leur peau grise. Sur leurs côtés étaient repliées des ailes semblables à celle des chauves-souris. L'une des créatures qui étaient la plus proche et qui l'avait repérée, tourna vers Arya sa tête semblable à celle d'un dragon et ses orbites blancs se fixèrent sur elle.

Elle sentit son poil se hérisser sans raison valable, car les créatures ne semblaient pas se soucier de sa présence maintenant qu'ils l'avaient toutes vue. Elle regarda les étranges créatures se pencher pour boire dans le point d'eau. L'une d'elle, la plus grande s'approcha. Arya gronda pour la tenir à distance. L'animal renâcla. Arya cessa de grogner. Elles ne paraissaient pas agressives. Mais leurs aspects avec quelque chose de morbide et elles lui évoquaient la mort.

Arya se détourna avec un frisson et se remis à courir, en direction du lieu où était caché la robe. Car la nuit commençaient à tomber.


Quand elle se retransforma, elle sentit aussitôt le froid la happer. Elle enfila la robe d'Albus et se blottit contre le tronc en attendant l'arrivée de James. Celui-ci ne tarda pas. Quand il émergea enfin d'entre les arbres, Arya se leva, tremblante de froid.
− Il paraît que tu t'es transformée, fit-il d'emblée.
− Parlons de ça en chemin, je me les gèle !
− Pas de problèmes, on va passer par les vestiaires de Quidditch, il n'y a personne.
James consulta sa carte avant de la glisser dans sa poche.
− On peut passer devant chez Hagrid sans faire le tour, ce sera plus court et il n'est pas chez lui.
Arya trébucha sur les racines jusqu'à la sortie de la forêt. Son corps lui semblait soudain balourd et maladroit.
− Alors ? En quoi tu te transforme ? demanda James tandis qu'ils traversaient le parc.
− Albus et Scorpius ne t'ont pas dit ?
James fit non de la tête.
− En loup, répondit Arya avec fierté.
− C'est comment ?
− Plus génial que ce que tu ne peux imaginer ! Dépêche-toi de t'y mettre sinon on va gagner le pari.
− Scorpius et Albus n'ont pas encore réussit, fit remarquer James.
− Scorpius s'est un peu transformé, il ne tardera pas à effectuer une transformation totale, à mon avis.
− Mince, souffla James. Je ne laisserai pas ce petit Serpentard l'emporter !

La Main RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant