8. Le Signe (1/2)

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Dès que les plats disparurent, Albus et Arya quittèrent précipitamment la Grande Salle, si bien qu'ils furent les premiers à atteindre le hall.
− On va attendre Hagrid près des Grandes Portes, décida Arya.
− Dépêchons-nous av...
− Hé !
Albus et Arya se retournèrent. Rose se tenait dans derrière eux dans le hall.
− Où est-ce que vous allez ? demanda-t-elle en faisant quelques pas curieux vers eux.
− Je...on va..., bredouilla Albus.
− On va se coucher. Voilà ! Bonne nuit Rose ! lança Arya.

La jeune fille entendait le raclement des bancs de la Grande Salle. Le hall ne tarderait pas à grouiller d'élèves. Rose fronça les sourcils, visiblement vexée du ton désagréable d'Arya. Les premiers élèves apparurent dans le hall. Rapidement, Arya tira Albus et Rose dans le renfoncement d'une porte avant qu'ils ne se fassent repérer.
− Mais...mais qu'est-ce que vous faites ? s'indigna Rose en essayant de se dégager.
− On évite de se faire remarquer. Chut ! Lui ordonna Arya.
− On va voir Hagrid, lui expliqua Albus à voix basse.
− Ce soir ? murmura Rose.
− Non j'avais l'attention de camper dans le hall pour y aller aux aurores, répliqua Arya d'un ton sarcastique. Bien sûr qu'on y va ce soir, pourquoi crois-tu qu'on se cache ?

Rose lui jeta un regard noir qu'Arya fit mine de ne pas remarquer.

Quand le brouhaha des élèves se fut estompé, Arya risqua un coup d'œil dans le hall. Les Professeurs quittaient la salle. Elle attendit que le dos du professeur Londubat ait disparu en haut des escaliers pour sortir de sa cachette.
− On n'a pas vu passer Hagrid, constata Arya.
− Il y a une autre sortie derrière la table des professeurs. Il doit déjà être arrivé à sa cabane, répondit Albus.
− Bon, allons-y, décida Arya en ouvrant l'une des grandes portes.
− Attendez ! Je viens avec vous !
Arya se retourna, surprise.
− Tu viens avec nous ? répéta-t-elle, incrédule.
− Oui, répondit la rouquine en lui lançant un regard de défi.
Albus échangea avec elle un regard surpris.
− C'est comme tu veux...


Ils sortirent tous les trois dans le parc plongé dans la nuit. Plus loin, à l'orée de la forêt interdite se tenait la cabane du garde-chasse. Les fenêtres étaient toutes éclairées et projetaient leurs rectangles lumineux sur la pelouse du parc. Un mince filet de fumée s'échappait de la cheminée et montait dans le ciel.

Ils traversèrent le parc en silence et s'arrêtèrent à quelques pas de la cabane d'Hagrid.
− Qu'est-ce qui nous dit qu'il ne va pas nous mettre à la porte ou pire, nous dénoncer aux professeurs ? demanda Rose, inquiète.
− Il connaît bien nos parents, fit Albus hésitant, il ne nous mettra peut-être pas dehors...
Arya, Albus et Rose gravirent les marches de la cabane en silence.
Arya frappa à la porte, déclenchant aussitôt de tonitruants aboiements.
− Tais-toi Crockdur ! ordonna la voix puissante du garde-chasse.

La porte s'ouvrit d'un coup et Arya fut brièvement éblouie par le feu de cheminée.

Hagrid se tenait dans l'embrasure de sa porte, les dévisageant successivement tous les trois et Arya se demanda s'il n'allait pas les renvoyer à coups de pieds, ou lâcher sur eux son terrible et vieux molosse noir qui essayait de passer entre ses jambes.
− Albus ? fit-il enfin, surpris. Arya ?
− Hum, bonsoir Hagrid, est-ce qu'on pourrait vous parler quelques instants ? demanda Albus d'une voix hésitante.
− Entrez, entrez, fit Hagrid en s'écartant. Crockdur couché !
Ils entrèrent dans la maison du géant et ils s'arrêtèrent net, découvrant un centaure, couché au bout d'une gigantesque table en bois.

Hagrid se tourna vers eux, les poings sur les hanches, visiblement partagé entre l'amusement et la colère.
− Vous savez que vous n'avez pas le droit de vous balader dans le parc la nuit ? demanda-t-il d'un air menaçant.
Rose, Arya et Albus échangèrent un regard. Mais un sourire étira soudain le visage hirsute du garde-chasse.
− Ça fait bien longtemps que trois élèves ne sont pas venus frapper à ma porte en pleine nuit ! s'exclama-t-il en riant.
Même le centaure, qui jusque-là n'avait dit mot, sourit.
− Asseyez-vous !

La Main RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant