29. L'Antre de la Main Rouge (1/4)

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L'obscurité lui avait rarement paru si profonde et dense.

Arya avait l'impression d'être perdue dans sa propre tête, dans les limbes de son esprit, égarée entre conscience et inconscience. Elle se sentait distante de son propre corps, comme flottant dans un espace cotonneux ou seuls quelques échos lui parvenaient faiblement.

Mais petit à petit, les élancements douloureux de son corps se firent plus présents, et ils finirent par se montrer plus puissant que les nappes rassurantes et opaques de l'inconscience.
Elle ouvrit péniblement les yeux, sans oser bouger. Son dos et sa tête, lui faisaient mal. Des uppercuts répétés de cognards auraient sans doute eu le même effet.
Pourquoi avait-elle si mal ?

Soudain, tout lui revint, comme un flot trop lumineux et acéré, les souvenirs déferlèrent dans son crâne meurtri.

L'échec de son plan, la bataille de la Cabane Hurlante, le Mage Noir, les Mangemorts, l'étrange garçon aux cheveux noirs, James tombant inconscient alors que sa forme d'ours s'effaçait, les cris de Fred et Scorpius à l'étage et Albus, touché à la poitrine, convulsant sur le sol délabré de la cabane.

Elle cligna des yeux, refoulant les larmes qui montaient. Elle ignorait ce qu'étaient devenus ses amis. Elle se redressa et ses muscles raides la firent grimacer.
Puis elle se figea, réalisa soudain l'endroit où elle se trouvait. Et qui était assis en face d'elle...
Elle se trouvait dans une petite cellule austère en pierre grossière et sombre, au plafond en arc de voûte. Elle était assise sur une paillasse sommaire faisant office de lit. La seule lumière diffusée provenait de la fine meurtrière située au-dessus du lit de fortune. D'anciens anneaux de métal suspendus çà et là sur les murs laissaient à penser qu'elle se trouvait dans une ancienne cellule. Sur un banc, en face d'elle, l'homme au long manteau rouge qui l'avait attaquée dans la Cabane Hurlante, attendait patiemment, la main droite posée sur la jambe et l'autre tenant sa baguette.

Son regard sombre l'observait fixement, avec beaucoup trop d'attention sous ses longs sourcils noirs. Les pointes de ses cheveux couleur de geai frottaient ses épaules et le tissu de sa robe de sorcier rouge. Arya se raidit, sa main plongea machinalement dans les poche de sa robe de sorcier, mais c'était inutile : sa baguette avait disparu.

À sa droite, la porte de la cellule était grande ouverte sur un corridor mal éclairé. La jeune fille serra les dents. Ses muscles pourraient-ils la porter hors de cette prison ? Pourrait-elle courir assez vite pour échapper au mage noir ? Avait-elle encore assez de force pour tenter une métamorphose de loup ?

Le sorcier au manteau rouge sourit. Il avait suivi son regard.
− Où sont mes amis ?!
Arya avait voulu crier, mais sa voix n'était qu'un grognement rauque.
− Ils sont restés là où nous nous sommes affrontés.
Il avait encore ce ton calme, trop calme, presque menaçant, comme lorsqu'elle l'avait entendu parler dans la Cabane Hurlante.
− Vous les avez tués ? S'étrangla Arya.
− Je ne crois pas. Quoique, si personne n'est venu à leur secours, ils sont peut-être morts à l'heure qu'il est. Surtout celui qui était là en bas ... comment s'appelait-il déjà ? Ah oui...Albus.

Arya se leva d'un bon, les poings crispés. Elle se tenait à moins d'un mètre du mage qui n'avait pas esquissé le moindre geste. La colère lui lacérait le cœur. Ses mains s'illuminèrent presque aussitôt. Et elle n'avait pas peur. Oh non, elle n'avait plus peur de cette magie qui menaçait de surgir et de détruire à tout instant. Arya s'en fichait, car c'était précisément ce qu'elle voulait.

Détruire.
Réduire en cendre ce sorcier qui était la cause de tant de maux.
Sa magie jaillit de ses mains tendues comme un raz de marée furieux et fusa vers le sorcier qui, trop orgueilleux et assuré de sa victoire, n'avait pas bronché.

La Main RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant