32. Offensive

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Say you were me then you could see the view
You'll know we are equally damaged
Don't be a fool, make it easier

♫ Blonde Redhead - For the Damaged Coda




Arya entrouvrit les yeux et les referma aussitôt, éblouie par la lumière du jour.
Elle se sentait fourbue et elle avait la désagréable impression que chacun de ses membres était rempli de coton.
− Arya, réveille-toi.
La jeune fille rouvrit vivement les yeux et se redressa. Elle était de retour dans sa prison et le soleil qui se déversait abondamment par les meurtrières lui indiquait que la journée était déjà bien entamée.

Elle avait donc été inconsciente pendant de longues heures, c'était la première fois que les effets de la potion d'Abelforth agissaient ainsi. Il l'avait beaucoup améliorée, elle avait été extrêmement radicale. Et très efficace.
Elle prit une grande inspiration, laissant l'air frais de sa cellule emplir ses poumons. Elle était vivante.

Arya s'assit sur le bord de son lit, face à Arthur qui attendait debout devant elle aussi immobile qu'une statue. Il était seul, et c'était un soulagement de ne pas avoir à faire face à Sarral.
La porte de la cellule n'était pas entièrement fermée. Arthur surprit son regard et hocha la tête.
− Je t'en empêcherai.
− Qu'est-ce que tu fais ici ?
Arthur s'agita, mal à l'aise.
− Ce que tu as fait hier soir était très brave.
− C'était un acte désespéré, rien de plus, répliqua froidement Arya. Dis-moi, comment va ma mère ?
− Elle est toujours prisonnière ici. Tout comme Dumbledore. Il s'est finalement révélé être un traître. Il n'a jamais cherché à nous rejoindre, seulement à infiltrer la Main Rouge. Il a été surpris en train d'essayer de libérer ta mère. Il y a eu un combat, mais il était seul contre tous. Nous l'avons fait enfermer avec les autres prisonniers.
− Abelforth ne manque pas de courage. C'est aussi grâce à lui que je ne suis pas morte la nuit dernière. Il m'a sauvée.
− Je sais. Sarral à découvert la fiole vide sous ton lit et il a fait avouer à Dumbledore que c'est lui qui te l'avait remise.
− Et c'est tout ? s'enquit Arya, inquiète. C'est tout ce qu'il a avoué ?
Si Abelforth avait aussi confessé avoir donné la baguette à Arya, ils se pencheraient sûrement sur les sortilèges qu'elle avait émis. Et s'il découvrait l'envoi du Patronus, la Main Rouge serait sur le pied de guerre et les Aurors n'auraient plus aucune chance. Personne ne soupçonnait qu'elle ait réussi à envoyer un message à l'extérieur de la forteresse. Elle restait, après tout, une élève de première année en sorcellerie. Ce qui n'était pas le cas d'Abelforth, et si on apprenait qu'il avait eu entre les mains une baguette magique, alors le plan tout entier pouvait être compromis.

− Non, rien d'autre, confirma Arthur, perplexe.
− Alors, pourquoi es-tu ici ? demanda-t-elle de nouveau.
− Je suis venu t'annoncer que ce soir aura lieu une nouvelle Cérémonie de Réveil.
− Et j'imagine que j'aurai l'honneur d'ouvrir le bal ?
Arthur ignora sa remarque sarcastique.
− Te reste-t-il de la potion ? demanda-t-il à mi-voix.
− Non. Pourquoi cette question ? Sarral craint que je ne quitte les festivités un peu trop tôt en m'évanouissant encore devant cette damnée pierre noire ?
Le jeune garçon eut l'air désappointé.
− Non, Arya, j'espérai que tu puisses échapper à la mort, confessa-t-il.
Arya ne répondit pas, surprise. Arthur se racla nerveusement la gorge avant de s'expliquer.
− Je t'aime bien, Grindelwald. Toi et moi, on se ressemble. Nous n'avons juste pas eu la même chance de nous retrouver avec les bonnes personnes pour nous aiguiller dans la vie. Je crois que je m'en rends compte à présent.
− C'est vrai, si une personne autre que Sarral t'avait tendu la main, tu n'en serais certainement pas là, consentit Arya. Alors tu dois m'aider. Toi et moi, nous pourrions libérer les prisonniers et quitter cet endroit pour toujours.
− Je suis tout comme toi le prisonnier de la Main Rouge, murmura-t-il. Sans eux je ne suis rien. Je leur dois tout. Il me paraît injuste et horrible que tu puisses être sacrifiée, l'accepter reviendrait à tuer une partie de moi, celle qui pense que nous sommes semblables. Mais les promesses offertes par Surthil... je ne veux plus avoir peur, Arya. Je ne veux plus avoir peur de qui je suis, je ne veux plus qu'on me considère avec crainte à cause de mes pouvoirs. Surthil me permettra de me révéler au grand jour, sans crainte. Son ombre me protégera, mes pouvoirs pourront s'exprimer aux yeux du monde. Je n'aurai plus peur, ni de qui je suis, ni des autres.
− Surthil causera notre perte, Arthur. La tienne, la mienne, et celle de bien d'autres sorciers innocents. Tu le sais au fond de toi, que cette chose est mauvaise. Tu as senti la noirceur de cette entité, n'est-ce pas ?! Tu ne peux pas croire que ton salut viendra de cette pierre dormante !

La Main RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant