29. L'Antre de la Main Rouge (4/4)

95 6 0
                                    

 Sól tér sortna, 
 sígr fold í mar,
 hverfa af himni heiðar stjörnur;
 geisar eimi ok aldrnari,
  leikr hár hiti við himin sjalfan


Wardruna - Voluspá


           Arya suivait Arthur à travers les méandres de la forteresse. Personne n'avait voulu lui dire où se trouvait cet endroit, et elle était certaine que beaucoup de gens ici ignoraient tout de leur actuelle localisation. Les membres de la Main Rouge portaient tous des robes ou des capes de sorcier rouge. Ils étaient facilement reconnaissables et Arya ne pouvait s'empêcher de les dévisager à chaque fois qu'elle les croisait, scrutant les visages de ceux qui étaient responsable de son malheur avec froideur. Arthur avait lui aussi revêtu une cape rouge et elle le suivait comme son ombre. Durant la journée, il lui avait fait visiter les parties de la forteresse auxquelles elle avait le droit d'accéder. Mais les souterrains et la tour (qui servaient, d'après Arthur, de prisons aux sorciers kidnappés par la Main Rouge), ainsi que l'aile est où elle avait été emprisonnée et où la Main Rouge avait installé son QG et où ils devaient avoir entreposé la Table de Meygin n'étaient réservés d'accès qu'au sorciers rouge. Arthur lui avait également fait visiter la salle d'entraînement et elle avait feint de vouloir s'entraîner pour récupérer une baguette. Arthur n'était cependant pas dupe et avait refusé.

À présent, la nuit était bien avancée. Sarral était venu lui donner une robe de sorcier blanche. Il lui avait expliqué que c'était la couleur que devait porter ceux qui rejoignaient librement la Main Rouge. Arthur avait ajouté que la couleur très claire et voyante, noyée dans la masse rouge, permettait aux autres de la surveiller plus facilement. Arya passa donc la robe blanche, de mauvaise grâce.

Il était minuit passé, et pourtant l'antre de la Main Rouge semblait grouiller d'activité. La Cérémonie de Réveil était imminente. Arya suivait silencieusement Arthur. D'autres sorciers, enveloppés de capes rouges pour la majorité d'entre eux, semblaient converger vers le même endroit. Arya n'osait parler. Elle croisa quelques sorcier habillés de blanc, elle tenta de croiser leurs regards, en vain, tous avaient les yeux baissés, honteux, soumis, ou écrasés par le poids du choix qu'ils avaient fait, par contrainte sans aucun doute. Au détour d'un couloir, ils rejoignirent un autre groupe qui allait dans la même direction qu'eux, mais ceux-ci, tous portant la cape rouge, faisant avancer devant eux, sous la menace de leurs baguettes, quelques sorciers effrayés.

Des prisonniers.
Arya ralentit le pas, cherchant du regard sa mère ou Scorpius.
− Ils ne sont pas là, fit Arthur qui s'était arrêté pour l'attendre.
− Pourquoi ?
− Ceux que tu vois là sont ceux que la Main Rouge a capturé pour tenter de réveiller Surthil, expliqua-t-il en reprenant sa marche. Ce sont des membres des Lignées, certains sont même des Destinés, comme toi et moi, d'autres ne sont que des sorciers assez puissants pour s'être vu décerner l'Ordre de Merlin. Ton ami et ta mère ne sont pas ici pour la même raison. Scorpius sert à faire pression sur son père. Ta mère nous permet de te contrôler.

Arya eut un rictus.
Nous ? Parce que tu crois que toi, tu me contrôle ?
Il se tourna vers elle, visiblement hésitant.
− Pardon, ce n'est pas ce que je voulais dire.
Arya s'approcha plus près de lui pour que personne ne puisse l'entendre.
− Il va falloir que tu arrêtes de penser comme eux, si tu veux me suivre quand je m'échapperai, murmura-t-elle.
− Et tu penses vraiment pouvoir t'échapper ?
− Oui, répondit-elle avec conviction. Et si tel est ton souhait, tu peux renoncer cette vie pour une autre. Une vie où tu ne seras pas un instrument entre les mains d'une secte dangereuse.
− Tu sais que je ne peux pas t'aider... Sarral le saurait.
− Je ne te demande pas de m'aider, seulement de bien choisir ton camp quand le moment sera venu.

La Main RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant