La Main Rouge

27. Missive Rouge (2/2)

« Professeur, combien de temps encore va demander ma retenue ? » Demanda Arya en guise de salutation en entrant dans le bureau du professeur de défense Contre les Forces du Mal.

Le soir était venu et avec lui son inévitable et exécrable retenue avec Soames. Les autres devaient avoir regagné leurs Salle Communes et ils profitaient certainement de quelques moments de calme pour jouer ensemble aux échecs magiques et discuter.

Arya jeta un œil à la porte entre-ouverte qui l'attendait. L'ennui l'écrasait déjà.
Soames posa sur elle un regard sévère et inflexible.
− Tout dépend de votre avancement.
− Vous aviez dit que j'étais en retenue pour une semaine, mais avec les entraînements de Quidditch ça devient difficile de...
− Vous n'aviez qu'à vous montrer plus attentive en cours, la coupa le professeur en se levant.
Elle marcha vers la petite pièce aux livres, chacun de ses talons soulignant d'un claquement son agacement. Arya la suivit, mécontente, les mains enfoncées dans les poches de se robe.
Soames jeta un regard critique à la pile de livre qu'il restait à trier.
− Il y a encore beaucoup à faire, constat elle.
Arya crut sentir de la satisfaction dans sa voix. Soames se délectait de la voir punie, la jeune fille en était sûre et cette certitude lui donnait envie de renverser les étagères.
− Peut-être que si je pouvais utiliser un sort, ça irait plus vite, suggéra Arya. Je dois vraiment...
Soudain un crissement sonore les fit sursauter.

Arya fit volte-face à la recherche du bruit. C'était une grosse chouette grise au plumage ébouriffé qui grattait de son bec la vitre de la fenêtre de Soames.
− Vous avez du courrier, nota Arya, ravie de la diversion que lui offrait la chouette dans sa tentative de négociation de ses heures de retenues.
Le professeur ouvrit la fenêtre et la chouette voleta jusque sur le bureau. Pendant un instant Arya crut que le courrier était pour elle, car la chouette se mit à marcher dans sa direction.
Mais Soames s'empara d'une main rapide de l'enveloppe. Arya regarda le professeur ouvrir l'enveloppe et déplier un papier. Aussitôt un feuillet lui échappa et glissa sur le sol. Arya se pencha, le ramassa et s'arrêta, stupéfaite.

C'était une photo de sa mère. Sa mère, attachée et ligotée sur une chaise.
Sur le mur sombre et vieilli derrière elle était dessiné en rouge vermeil une main gigantesque contenant une étoile à cinq branches.
La main de la transmutation alchimique. Le signe de la Main Rouge.
Et sa mère, prisonnière, qui s'agitait sur sa chaise en vain, ses yeux terrifiés se posait sur Arya et la fixait sans un mot.

Soames lui arracha des mains. Arya était pétrifiée. Sa mère avait été enlevée par la Main Rouge. Elle eut soudain l'impression qu'une décharge électrique lui traversait le corps. Elle fit volte-face, se précipita vers la sortie du bureau. Mais la porte claqua, se refermant sous son nez. Elle essaya de l'ouvrir, en vain.
− Ouvrez-moi ! S'écria-telle rageusement en se tournant vers Soames. Ouvrez ! Ma mère a besoin d'aide !
Soames la fixait d'un regard inexpressif, la baguette levée, car elle venait de s'en servir pour fermer la porte.
Le professeur ne la lâchait pas du regard, elle se tenait là, la baguette brandie vers la porte, ou vers elle. Pendant un instant Arya se demanda si elle n'allait pas lui jeter un sort. Allait-elle se dévoiler ? Révéler son appartenance à la Main Rouge ?

Arya attrapa précipitamment sa propre baguette et la pointa vers le professeur.
− Vous aller m'attaquer ? Ici à Poudlard ? demanda-t-elle d'une voix tremblante.
Soames eut un regard calculateur...Arya frémit : allait-elle oser révéler sa vraie nature en l'attaquant et en la livrant à ses complices ?
Mais calmement, Soames baissa sa baguette et regarda la photographie.
− Nous allons chez le directeur, décida-t-elle.
Arya se sentait hébétée. Elle s'écarta pour laisser le professeur Soames passer et ouvrir la porte. Elle la suivit dans les couloirs. Il lui semblait que le chemin menant au bureau de Londubat était interminable.