1. Poudlard (2/2)

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Arya regardait la grande locomotive rouge vif et les élèves qui poussaient leurs chariots sur le quai de la gare. Impatients, ils se frayaient un chemin jusqu'au train et leurs hiboux s'agitaient dans un bruissement d'ailes incessant.

Arya jeta un regard à sa propre valise posée sur son chariot. Traverser le mur du quai neuf trois-quarts n'avait représenté que peu de choses comparées à la stupéfaction qu'elle avait ressentie quand sa grand-mère avait sorti sa baguette magique pour se servir du thé quand elle était venue lui parler de Poudlard. Voir la théière s'élever dans les airs n'avait été que le début de la spirale de folie et d'incrédulité dans laquelle elle semblait désormais plongée.

Des sorciers, des baguettes, une école de magie.
De la magie...

Laissant à peine le temps d'assimiler, à elle et sa mère, ce qu'elle expliquait, Mérinda l'avait emmenée sur le Chemin de Traverse, la plongeant un peu plus dans l'univers décalé et effroyablement attrayant des sorciers. D'une certaine façon, elle avait ressenti un profond sentiment de soulagement. La magie existait, et elle n'était plus seule à le savoir. Elle n'était pas anormale.
Et ce sentiment lui donnait un courage nouveau.

Le dernier mois s'était écoulé vite, bien trop vite. Les derniers jours de vacances s'étaient envolés, Elvý et elle s'étaient séparées sur les collines, se promettant de se retrouver dans leur nouveau collège et Arya n'avait pas eu le courage de lui avouer qu'elles ne se reverraient pas à la rentrée.

À présent, une sorte d'appréhension lui nouait le ventre.
− Tu veux que je t'aide à hisser ta valise ? Lui demanda sa grand-mère.
Arya lui adressa un petit sourire de remerciement.
− Je vais le faire, ça va aller.
Mérinda scruta le visage de sa petite fille avec attention.
− Ne t'inquiète pas ma chérie, Poudlard va te plaire. C'est là qu'est ta place.
− Tu crois ? demanda sincèrement Arya.
− Oui, je le crois. Ne doute pas de toi. Allez vite ! Grimpe à bord !
− Au revoir grand-mère.
− A bientôt ma chérie !

Mérinda l'étreignit une dernière fois et la jeune fille hissa tant bien que mal sa lourde valise à bord du train. Un coup de sifflet annonça le départ du train. Elle eut tout juste le temps de faire quelques pas dans le couloir que le train s'ébranlait déjà.

* * * * * *

Les compartiments semblaient déjà tous complets et occupés. Et elle ne connaissait personne. S'interdisant de paniquer, Arya commença à remonter le couloir, tirant son encombrante valise derrière elle et s'excusant à mi-voix auprès des autres qu'elle croisait et qui devaient enjamber sa valise.
− Première année ? lui demanda une voix dans son dos.
Arya se tourna face au grand roux qui l'observait d'un air tranquille.
− Oui. Pardon, tu veux passer ? demanda-t-elle en s'écartant au maximum.
Le rouquin enjamba la valise avant d'en saisir la poignée.
− Laisse-moi te filer un coup de main ! Quel compartiment ?
− Heu...et bien en fait je ne sais pas...
− Je connais un compartiment avec des gens sympas, suis moi ! Au fait, moi c'est Fred.
− Moi c'est Arya. Et merci pour ce coup de main.
− Oh pas de soucis ! Je suis sûr que cette valise fait deux fois ton poids !
Arya esquissa un sourire. Elle sentait son inquiétude retomber lentement.

Fred avait un visage fin, moucheté de tâche de son et un air particulièrement malicieux. Il s'arrêta devant un compartiment où seuls deux garçons étaient installés. Et bien qu'elle rechignât à s'installer avec des inconnus, Arya le suivit à l'intérieur.
− Les gars, elle peut s'installer avec nous ?
− Bien sûr répondit le plus jeune.
L'aîné aida Fred à hisser sa valise dans le porte-bagages.
− Je m'éclipse, sourit Fred, je n'ai toujours pas retrouvé ma cousine, c'est à se demander si elle est bien montée dans le train !
− Dis salut à Rose de ma part ! sourit l'aîné.
− Je n'y manquerais pas. À plus tard !
Le rouquin lui adressa un clin d'œil avant de s'éclipser.
Arya s'assit, soudain mal à l'aise: les deux garçons aux cheveux noirs l'observaient avec beaucoup trop d'insistance.
− Je m'appelle James. Tu es nouvelle à Poudlard, non ?
− Oui.
− Comme mon frère ! lui indiqua-t-il en désignant le cadet qui l'observait avec un air de curiosité polie.
− En quelle année es-tu ?
− En deuxième. Tes parents sont des sorciers ou des moldus ?
− Des moldus. Mais ma grand-mère est une sorcière. Elle m'a expliqué beaucoup de choses sur la magie, mais elle était à Durmstrang et elle ne savait presque rien sur Poudlard.

La Main RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant