33. La Dernière Forteresse (1/3)

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Ils avaient à peine fait quelques pas dans la cellule qu'un cri strident déchira soudain l'apparente tranquillité de la forteresse. Albus sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Il se boucha les oreilles et se tourna vers les deux autres pour découvrir leurs regards affolés.

− Mais qu'est-ce que c'est que ça ?! hurla-t-il.
− Un charme de Cridurut ! cria James pour couvrir le bruit strident de l'alarme. L'intérieur du château est protégé contre des intrusions extérieures !
− C'était trop facile ! grimaça Fred. Nous aurions dû nous en douter !
Albus s'approcha de la porte pour jeter un œil dans le couloir obscur. La voie semblait libre.
− Qu'est-ce qu'on fait ?
− On court ! s'exclama Fred en prenant les devants.

Ils s'élancèrent dans le couloir obscur et passèrent devant plusieurs autres cellules dont les portes étaient grandes ouvertes.
− Comment on va retrouver Arya ? demanda Albus, s'efforçant de maintenir l'allure des deux aînés.
− On va d'abord à la porte ! Lui rappela James en bondissant dans un escalier en pierre.

Il se figea brusquement, coupant Albus en plein élan, il le percuta et chancela dans les marches. La main de Fred le ramena à l'équilibre de justesse.
− Qu'est-ce que...
Il s'interrompit, découvrant ce qui avait alerté son frère.
Quelques marches plus haut, des corps gisaient en travers du passage.

Albus sera le point sur sa baguette, essayant de chasser le froid glacial qui venait de le saisir. Se pouvait-il que parmi ces corps il y ait celui d'Arya ou de Scorpius ?

James gravit quelques marches supplémentaires, doucement, prêt à réagir au moindre mouvement. Fred et Albus le suivirent, sur leurs gardes.
Les corps n'étaient que quatre et, enveloppés dans de longues robes rouges, ils étaient ceux de sorciers de la Main Rouge.
− Ils sont morts ? demanda Fred d'une voix tremblante.
James se pencha sur l'un des hommes.
− Non, je l'entends respirer.
− On dirait qu'ils ont été stupefixiés, chuchota Albus, si bas que l'alarme faillit noyer ses paroles.
− Il y a eu un combat ici, constata James, ravi.
− Nous sommes passés devant des cellules vides, des prisonniers se sont peut-être échappés ! s'exclama Albus, plein d'espoir.
− Ça serait bien le genre d'Arya, admit fièrement James.
− Ne perdons pas de temps, allons leur prêter main-forte ! s'écria Fred, soudain plus enthousiaste.

Ils gravirent les derniers escaliers, enjambant d'autres corps inanimés. Le charme de Cridurut cessa enfin, laissant à Albus une désagréable impression que ses tympans s'étaient liquéfiés. Personne n'était venu encore les arrêter malgré l'avertissement sonore.

Et ils comprirent pourquoi au détour d'un énième couloir.


Ils venaient de déboucher sur un nouveau palier. L'espace était large et s'ouvrait sur quatre autres couloirs et sur un nouvel escalier en bas duquel trônait une immense porte en bois, au moins aussi grand que celles de Poudlard, couverte de runes et de glyphes étranges.

Au centre de cet espace, un groupe de sorciers habillés de blanc luttaient farouchement au coude à coude. Ils étaient encerclés, des sorciers drapés de rouges les attaquaient depuis les couloirs adjacents et les sentinelles postées devant les grandes portes leur barraient le passage à la moitié de l'escalier. Parmi eux, Albus repéra aussitôt Arya, et sa magie qu'elle déployait maladroitement devant ceux qui l'entouraient, à la manière d'un bouclier argenté. Il y avait aussi Scorpius, luttant dans l'ombre d'un homme qui paraissait être son père. Et il y avait Abelforth, dont les sortilèges semblaient claquer dans l'air à la manière de coups de fouet. Le garçon aux cheveux noirs qui les avaient attaqués dans la Cabane Hurlante luttait avec eux, sa magie puissante égalant celle d'Arya.

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