La Main Rouge

30. Ultime Recours (2/2)

He said I never left your side
When you were lost I followed right behind

♫ Måns Zelmerlöw - Heroes

« Mais qu'est-ce que c'était que ça ? » Souffla Gorwin.

Harry se tourna vers lui, épuisé. L'Auror se tenait le bras et son visage, à peine descriptible dans la nuit, semblait recouvert d'une substance sombre.
Du sang, songea Harry.

Lui-même n'avait pas été épargné et son combat contre Sarral et l'enfant aux pouvoirs étranges l'avait laissé affaibli et endolori.
Les Aurors encore valides se rassemblaient autour de lui, en haut de la colline. Les blessés graves avaient étés évacués et, à son grand soulagement, on ne recensait aucun mort.
– Pas de trace de la Main Rouge ? demanda Ron aux autres.
Son ton était las et Harry savait que sa question n'était qu'une formalité. Ils avaient tous vu les sorciers en rouge disparaître tout à coup.
– Non, même les blessés qui gisaient à terre ont étés emportés, répondit Vlad.
– Quel est ce sortilège ? demanda Silvius d'une voix rauque.
– Congregate Fugite, il me semble, souffla Ron.
– Je n'ai jamais entendu parler de ce sort ! s'exclama Lauria, furieuse.
– C'est peut-être un sortilège de leur conception, suggéra Vlad. Il faut être très puissant pour être capable de tisser un tel sort de transplanage ! Et nous avons bien vu que cette Main Rouge est à la hauteur d'une telle prouesse...
– Quoi qu'il en soit, nous nous retrouvons une fois de plus sans aucune idée de l'endroit où ils se cachent ! Et deux élèves de Poudlard sont toujours en danger, tout comme les sorciers qu'ils ont capturés ! siffla Gorwin, accablé.
– Brownn est avec Malefoy, peut-être qu'à eux deux ils débloqueront la situation, fit Ron avec espoir.
– Rentrons au Bureau, décida Harry, nous devons faire le point et trouver un nouveau plan. De nombreuses vies sont en jeu...

Les Aurors hochèrent la tête et commencèrent aussitôt à transplaner.
– Nous avons perdu cette bataille, mais j'espère que nous ne perdrons pas la guerre, lui glissa Ron avant de disparaître dans un craquement sonore.

* * * * * * * * * * * * * *

Debout dans le couloir, tremblante, Arya se concentrait sur l'apparition brillante qui avait émergé de sa baguette. L'aube se levait et l'aura grisâtre du petit matin se déversait par l'escalier qui menait au corridor où elle se tenait. Elle se sentait épuisée et c'était le froid et la fatigue qui la faisaient trembler ainsi. C'était la troisième fois jusqu'à maintenant que son Patronus parvenait enfin à prendre forme et à se matérialiser sous la forme d'un animal. Pendant longtemps, elle n'avait réussi à emmètre que de la brume lumineuse. Elle avait failli désespérer plus d'une fois, mais, encouragée par Scorpius, elle s'était concentrée et n'avait pas baissé les bras. Et ce n'était finalement pas un souvenir en particulier qui l'avait aidé à produire son Patronus, mais plutôt la somme des sentiments qu'elle avait partagés avec ces amis. La joie, les rires, les escapades dans les couloirs obscurs de Poudlard, les matchs de Quidditch, les balades en vélos avec Elvý sur les collines islandaises, le survol de la Forêt Interdite avec Scorpius, et le sentiment de liberté qu'elle avait ressenti en apprenant à devenir une Animagus. Il y avait ces courses poursuites avec Fred, James, Albus et Scorpius dans la forêt sous leurs formes animales et le Noël au Square Grimmaurd avec sa mère et Brownn.

C'était tous ces sentiments qu'elle avait déversés dans ce sortilège.

Et à présent le renard argenté qui avait émergé de sa baguette se tenait tranquillement devant elle. Et cette fois-ci, il ne s'évanouit pas, il semblait plus fort, plus stable, presque tangible.
– Il est magnifique, souffla la jeune fille, n'osant s'approcher de l'animal, par crainte qu'il ne disparaisse de nouveau.
– Tu as réussi, devina Scoprius depuis l'autre côté de la porte.
– Oui, il est devant moi, chuchota Arya.
– Très bien, surtout reste concentrée.
Le renard remua la queue et la jeune fille se sentit sourire.
– Transmets-lui le message, et dis-lui à qui il doit le porter !