8. Le Signe (2/2)

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La semaine s'écoula sans incident et Arya avait l'impression de passer son temps à esquiver le professeur McGonagall et à se faire si discrète pendant son cours qu'elle pensait sérieusement qu'elle allait finir par devenir invisible.

Elle se sentait d'humeur maussade. Elle n'avait pas pu trouver la pierre et pour couronner le tout, elle avait écopé d'une retenue, s'ajoutant à celle que McGonagall lui avait déjà donnée par le passé. Demeurer ainsi sans réponse à ses questions et sans le moindre indice la rongeait, si bien qu'un matin, sitôt levée elle attrapa une plume et une feuille de parchemin pour rédiger la lettre à sa grand-mère. Elle griffonna quelques instants et relut sa missive, satisfaite.

« Chère grande− mère.
J'espère que tu vas bien, moi oui, ma rentrée à Poudlard s'est à peu près bien passée. Il faut que nous parlions de mon grand-père. Le plus vite possible. J'ai besoin de comprendre. Tu aurais dû savoir que je poserais toutes ces questions, tu aurais dû m'en parler il y a longtemps.
J'attends ta réponse au plus vite.

Arya. »


Albus l'attendait à la grande table au petit déjeuner. Il avait l'air mortifié et ne cessait de jeter des regards inquiets à la table des professeurs.
− Qu'est-ce que tu regardes ? Lui demanda Arya au bout d'un moment.
− Je surveille le moment ou McGonagall va aller parler à mon père.
Potter n'était toujours pas au courant de la retenue d'Albus. Arya jeta à son tour un œil à la table des professeurs.
− Ton père n'est pas là. Détends-toi.

Albus poussa un petit soupir nerveux et attrapa la Gazette du Sorcier que quelqu'un avait laissé à la place vide à côté de lui. Albus parcourut rapidement les titres.
− Tiens, encore un sorcier qui a disparu. C'est le deuxième depuis la rentrée. Ordre de Merlin...
− Ils sont peut-être en vacances, répondit Arya qui s'en fichait pas mal. Tu veux lire la lettre que je vais envoyer à ma grand-mère ?
− Si tu veux.
Arya lui tendit le petit bout de parchemin. Albus le déroula et lu rapidement la missive.
− Heu... c'est un peu sec comme lettre non ?
− C'est mieux que « ramène-toi on doit s'expliquer », non ? J'avais prévu de lui envoyer ça au départ.
Albus sourit.
− Arya, tu es vraiment....

Mais Arya ne sut jamais ce qu'elle était, car c'est le moment que choisirent deux chouettes effraies pour atterrir dans son bol de chocolat.

Elle échangea un regard effrayé avec Albus. Les deux chouettes tendaient la patte, l'invitant à prendre le courrier.

Albus l'aida à détacher l'enveloppe de la seconde chouette tandis qu'Arya détachait avec des gestes tremblants l'autre lettre qui lui était adressée. Sans demander leurs restes, les deux oiseaux s'envolèrent.

Arya regarda les deux enveloppes brunes. Elles étaient en tous points identiques.
Machinalement elle jeta un regard à la table de Serpentard. Scorpius l'observait.
Avec appréhension, Arya ouvrit la première enveloppe. Bien qu'elle s'y attendait, elle eut un frisson en sortant la marque dessinée au sang sur une feuille pliée en quatre. Elle la, sans un mot, à Albus avant d'ouvrir la seconde enveloppe. À intérieure de celle-ci, il n'y avait pas de message avec la marque. Juste une photo... Une photo de sa maison.
− Qu'est-ce que ça veut dire ? fit-elle dans un souffle.
− C'est chez toi ?
− Oui.
Arya sentit son pouls s'accélérer quand elle pensa à sa mère. Elle pressentait là une effroyable menace. Elle serra les poings, refoulant les tremblements qui l'avaient brièvement secouée. Il fallait agir vite.
− Je dois aller là-bas ! décida-t-elle en se levant, sentant une bouffée de panique monter en elle.
− Comment ?
− Le Pendentif...
− Tu ne l'as plus...
− Je vais le chercher...
− Mais mon père...
− James va m'aider.
Arya gagna le hall à grands pas, suivie d'Albus qui devait presque courir pour rester à sa hauteur.
− Arya, tu ne crois pas que ça a assez duré et que tu devrais en parler à un professeur ?
La jeune fille s'arrêta brusquement.
− Jamais ! Je ne veux pas qu'on me découvre mêlée à une quelconque histoire de mage noir ! Je vais demander à James de m'aider, il sait où ton père range ses affaires, je dois aller voir si ma mère va bien ! Elle est peut-être en danger !

Albus hocha la tête. Arya lui tendit la lettre de sa grand-mère.
− Envoie ça pour moi s'il te plaît.
Avant qu'il n'ait eu le temps de protester, Arya partit en courant vers la Salle Commune, en priant pour y trouver James.


Elle tomba sur Fred et James au moment même où ceux-ci s'apprêtaient à partir en cours.
− James, j'ai besoin de toi, fit-elle essouffler.
Arya lui expliqua rapidement la situation.
− Pas de problème, Arya. Il a sûrement mis ton Pendentif dans un de ses tiroirs de bureau viens.
Fred et Arya suivirent James qui le mena devant une vieille tenture, non loin de la salle de classe de défense contre les forces du mal, qu'il écarta, livrant un passage secret.
− On sera plus rapide comme ça.

En effet ils arrivèrent rapidement dans une petite salle jouxtant la salle de classe de Potter.
− Il met ses affaires là, expliqua James.
− Procédure habituelle ? demanda Fred d'un ton très professionnel.
− Oui.
James sortit sa baguette.
Alohomora !
La porte pivota sur ses gonds comme pour les inviter à entrer.
James l'entraîna à l'intérieur et referma la porte sur eux.
− Et Fred ?
− Il fait le guet.
La pièce était petite et plus qu'on bureau, elle servait surtout à entreposer des dossiers et des affaires. Sans hésiter, James ouvrit l'un des tiroirs en usant du même sortilège.
− Haha ! s'exclama-t-il au bout d'un moment.
− Tu l'as ?
− Heu non désolé, c'est juste la Carte du Maraudeur.
James fourra la carte du maraudeur dans sa poche et ouvrit un second tiroir.
− Je l'ai ! s'écria-t-il, ravi.

Il lui jeta le pendentif qu'Arya attrapa au vol.
− Tu sais comment faire ?
− Je crois que oui.
Arya passa le pendentif à son cou et serra le caducée d'Hermès entre ses mains.
− Essaie de faire vite, l'avertit James.
− Je vais faire au mieux.

Arya ferma les yeux et se concentra sur l'image de sa maison.

L'espace d'un instant, elle se sentit comme soulevée et une désagréable pression lui serra le ventre. Enfin ses pieds heurtèrent le sol brutalement et elle ouvrit les yeux.


* * * * * * * * * * * *

Elle se trouvait sur une colline, à quelques pas de sa maison. Secouée, elle réprima un haut-le-cœur avant de se précipiter sur le chemin de sa maison. À peine eut-elle atteint la porte de sa maison qu'elle sut que quelque chose clochait.

Une énorme copie du symbole avait été peinte en rouge sur la porte. Arya sentit la peur l'envahir, elle poussa la porte de la maison et entra précipitamment.
− Maman ! cria-t-elle avec énergie.
− Arya ?
Sa mère surgit de la cuisine, un tablier autour de la taille et les mains enfarinées.
− Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
− Je...heu...
Sa mère avait l'air d'aller bien et elle l'observait, stupéfaite de la trouver ici. Arya se sentit tout à coup stupide.
− Je...je passais dans le coin et je me suis dit «pourquoi ne pas passer dire bonjour à maman»..., répondit-elle en se balançant sur ses talons.
− Tu passais dans le coin ? demanda sa mère. Tu es censée être à l'école. En Angleterre !
− Oui, c'est un truc magique, je peux me téléporter. Maman, qu'est-ce que c'est que ce signe sur la porte ?
− Aucune idée. Je me suis réveillée avec ça sur la porte, ce matin.
− Tu n'as pas vu ceux qui ont fait ça ?
− Non, et heureusement pour eux ! Fit sa mère en prenant un air menaçant.
− Tu devrais dormir chez une amie, ne pas rester seule ici...
− Arya, je n'ai pas dix ans, à mon âge on ne fait plus de soirées pyjama chez des amis.
− Imagine que ceux qui l'ont dessiné reviennent ?
− J'ai le fusil de chasse de ton oncle, sourit sa mère.

Arya resta un instant sans voix en train d'imaginer sa mère dégommant des sorciers à la carabine.
− Ha, d'accord, comme tu veux. Sois prudente. Je dois repartir. Je t'aime maman !
− Je t'aime Arya, répondit sa mère. Ne fais pas d'imprudence...
Arya serra son pendentif et repensa à l'obscur bureau où l'attendait James.

* * * * * * * * * * * *

Quand elle réapparut dans le bureau, elle manqua de s'évanouir et James la rattrapa à temps avant qu'elle ne s'effondre dans une pile de livres.
− Ça va ?
− Oui...c'est le voyage, je crois que ça puise dans mon énergie...
− C'est peut-être parce que tu franchis la barrière magique de Poudlard. Ça doit demander plus d'effort.
James attrapa le pendentif et le replaça dans le tiroir.
− Levons le camp !
− Attend encore un peu...
Arya se sentait épuisée.
− Non, on ne peut pas traîner trop longtemps ici, tu te reposeras en cours.

La Main RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant