La Main Rouge

13. Le Duel (2/2)

Quand elle pénétra dans la Grande Salle, elle découvrit qu'effectivement James et Fred étaient de retour. À son grand soulagement ni Albus ni Rose n'étaient là. Elle ne se sentait pas prête à leur faire face après s'être énervée contre eux à la fin du duel.

− Salut James !
Celui-ci était occupé à séparer un tas de bonbons en deux.
− Salut Arya ! Tu veux un chocogrenouille ?
Arya se pencha pour que personne d'autre ne l'entende.
− Non, je voudrais que tu me prête ta cape d'invisibilité, chuchota-t-elle.
James lui fit signe de s'asseoir entre lui et Fred. Arya s'exécuta, comprenant qu'elle n'échapperait pas aux questions curieuses des deux amis.
− Et pourquoi tu en as besoin ?
− C'est important.
− Pourquoi ? insista-t-il.
− Je dois aller à Près-au-Lard. Je n'y vais pas seule, Scorpius m'accompagne.
− Non.
− Quoi ? Non quoi ?
− Mon père l'a récupérée, lui rappela-t-il.
− Et la Carte du Maraudeur ? Tu veux bien me la prêter ?
− Non.
− Et pourquoi ? s'impatienta Arya.
− C'est dangereux. La dernière fois que tu y as été tu t'es faite attaquée par un mage noir !
− Je serais extrêmement discrète !
− N'insiste pas Arya, c'est non.
− Pourtant, dis-moi, tu reviens bien de Près-au-Lard, non ?
− Oui, mais moi les mages noirs ne sont pas à ma poursuite !
− James s'il te plaît, rien qu'une fois !
− Arya ! s'exclama-t-il exaspéré. Non !

Arya jeta un regard à Fred en quête de soutien, mais celui-ci se contenta de hausser les épaules avec un air désolé.
Elle se leva et furieuse, partit dans les dortoirs.

* * * * * * * * * ** * * * * * *

Elle n'en ressortit que le soir, au moment d'aller manger. Elle s'installa à table loin de Rose et Albus et mangea avec Coline, une des filles de première année avec qui elle avait quelquefois sympathisé en cours. Arya restait cependant distante, tourmentée par l'idée de ce Soames ferait si elle avait la preuve de ses pouvoirs anormaux. À la fin du repas, elle rattrapa Scorpius dans le hall.
− Pas de cape, pas de carte, annonça-t-elle.
− On y va quand même ?
− Oui !
− Alors rendez-vous à minuit !
Ils se séparèrent comme si de rien n'était.

Arya se coucha toute habillée dans son lit et tira les rideaux de son lit à baldaquin, pour éviter que les autres ne le remarque.

Quand son réveil lui indiqua minuit, elle se leva silencieusement, parfaitement réveillée, et sortit du dortoir, discrète comme une ombre.

Elle retrouva Scorpius, tapis derrière la statue de la sorcière borgne. Après avoir prononcé la formule magique, ils pénétrèrent dans le souterrain, éclairés à la lueur de leurs baguettes.

Ils sortirent sans encombre du magasin, car il était verrouillé de l'intérieur. Dans la rue, les lumières étaient presque toutes éteints. Une faible musique s'échappait des Trois Balais et donnait à la rue une atmosphère paisible.

Scorpius et Arya se faufilèrent jusqu'à la Tête-de-Sanglier. Les fenêtres étaient éclairées et des éclats de voix parvenaient de l'intérieur.
− Mince, il a encore des clients ! chuchota Scorpius.
− On dirait qu'ils se disputent...
Scorpius et Arya se redressèrent légèrement pour regarder pas la fenêtre.
En réalité il n'y avait que deux hommes dans le bar. Le barman et un autre homme qu'Arya reconnu aussitôt.
− Mais qu'est-ce qu'il fait là, lui ?
− Tu le connais ? demanda Scorpius.
− C'est une Langue-de-Plomb, je l'ai croisée au Ministère de la Magie la dernière fois !
− En tout cas je crois qu'Abelforth essaie de le mettre à la porte.

En effet, le barman indiquait la sortie à la Langue-de-Plomb avec insistance. Les deux hommes haussaient la voix, surtout Abelforth en réalité. Il tourna soudain le regard vers la fenêtre et Arya et Scorpius s'abaissèrent précipitamment.
− Bouse de dragon ! Je crois qu'il nous a vus ! s'exclama Scorpius à voix basse.
− Tu penses ?