Victime d'un grave accident de la route, Phalène est plongée dans un coma profond. Sortie de son corps, elle vient alors retrouver Florian, son grand amour d'adolescence, trop vite perdu de vue dix ans plus tôt. Ils renouent une relation hors du co...
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Mardi 28 avril
Laura, la queue dressée en panache et le dos arqué, ronronnante, vient réclamer son dû d'affection. Florian lui donne quelques caresses et la prévient :
« Je ne dînerai pas avec toi, ce soir ; je vais te servir maintenant. »
Pour éviter l'encombrement de sa soupente, il met ensuite un peu d'ordre. Puis il prend une douche (dans un coin fermé d'un rideau, à côté de l'évier de sa minuscule cuisine), se rase soigneusement, choisit une tenue à la fois élégante et décontractée avant de partir chez Lydiane qui habite Cours du Parc, une belle avenue doublée d'allées collatérales offrant l'ombrage de ses quatre rangées d'arbres centenaires.
Il s'y rend à pied, comme d'habitude, et traverse sans hâte les cours de l'imposant palais ducal des Etats de Bourgogne dominé par la tour Philippe-le-Bon, puis s'engage dans le dédale des rues de la vieille ville où sont construits de superbes hôtels particuliers chargés d'histoire. Il atteint ainsi la place Wilson, si romantique avec son vaste bassin entouré de prunus roses et son kiosque à musique au charme rétro. Parvenant à l'avenue bordée de marronniers fleuris qui embaument, il fronce les sourcils en consultant sa montre.
« Ah, je ne tiens pas à arriver trop tôt... »
Après avoir marqué un temps d'arrêt, il repart, ralentissant le pas.
Cette soirée printanière, très douce, incite les promeneurs encore nombreux à s'attarder. Parmi eux, il reconnaît un ami du lycée viticole de Beaune, qu'il n'a pas revu depuis longtemps. Heureux de cette rencontre, Florian accepte aussitôt d'aller prendre un pot dans un bar du quartier, au risque de se faire attendre pour le dîner.
De ses longs ongles laqués de carmin, Lydiane tambourine nerveusement sur une vitre.
Il est 19 heures 30 ; son invité n'est pas encore là.
« En retard, comme toujours ! », s'impatiente-t-elle en avalant quelques gorgées de scotch. Puis elle allume avec fébrilité une cigarette blonde à bout filtre et prend machinalement son portable. Au moment de composer le numéro de Florian, elle se ravise et repose l'appareil.
« Voilà une demi-heure que je l'attends !... Enfin, pour quelqu'un d'aussi cool et rêveur que lui, ça n'a rien d'étonnant. »
Elle aspire une bouffée de fumée et la rejette lentement, espérant ainsi calmer l'irritation qu'elle sent monter. Sachant qu'il supporte mal l'odeur du tabac, elle va poser sa cigarette dans un cendrier, sur la table de l'extérieur, puis aère largement le séjour (un spacieux salon / salle à manger tout crépi de blanc) et vaporise un spray d'ambiance fleurant le muguet.
Son splendide appartement, dans une résidence de grand standing (avec espaces verts, tennis et piscine), est situé au septième et dernier étage d'un immeuble construit en forme de pyramide tronquée. Les six pièces, à l'ameublement design, offrent un confort maximum et donnent sur une large terrasse en angle (où, à l'abri des regards, elle peut s'exposer nue au soleil).