Victime d'un grave accident de la route, Phalène est plongée dans un coma profond. Sortie de son corps, elle vient alors retrouver Florian, son grand amour d'adolescence, trop vite perdu de vue dix ans plus tôt. Ils renouent une relation hors du co...
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Samedi 3 octobre
Créé vers la fin du XVIIe siècle, le magnifique parc de la Colombière, avec ses trente-trois hectares et ses quelques six mille arbres d'essences variées, est le plus grand espace vert à proximité du centre ville.
Lydiane et Florian y font du jogging, sur le chemin circulaire en sous-bois. Elle savoure pleinement ce plaisir simple et nouveau de courir, dans l'air frais du matin, à côté de celui qui sait si bien lui révéler les vraies valeurs. Il l'observe par instants et admire son profil d'une finesse exquise, ses lèvres délicatement ourlées... Quand elle se tourne vers lui en souriant, l'éclat de son regard aux reflets d'améthyste le ravit.
A leur approche, un écureuil craintif file en une ondulation rousse à la cime d'un frêne, d'où il semble s'envoler jusqu'à l'arbre voisin. Ils s'arrêtent un moment pour le suivre des yeux, puis repartent à petites foulées.
Après avoir fait quatre tours du parc (soit environ sept kilomètres) ils continuent en marchant. L'attention de Florian est maintenant attirée par les longues jambes hâlées de Lydiane, et par sa poitrine ferme qui tend son sweat-shirt, au rythme de sa respiration profonde.
Ils vont s'asseoir sur un banc ensoleillé, face à un enclos occupé par une famille de daims qui s'approchent du grillage, en quête de nourriture ; sur ses membres frêles, le faon nouveau-né garde une allure maladroite, touchante d'innocence et de fragilité.
Reprenant son souffle, elle entoure de ses bras les épaules de son compagnon qui la complimente en lui effleurant les cheveux :
− Tu as de l'endurance, Lydiane ; tu t'entraînes ?
− Oui, depuis quelque temps je cours beaucoup, mais sur le tapis roulant, dans ma salle de fitness, lui répond-elle en posant la tête contre la sienne.
Ils échangent d'autres câlineries...
Avec une moue de regret, elle déplore :
− J'aurais une meilleure capacité respiratoire si j'avais moins fumé...
− La course intensive et régulière peut aussi devenir une drogue...
− Tu en es sûr, Florian ?
− Le corps sécrète des endorphines quand il est trop fatigué. Ces substances chimiques naturelles dopent et euphorisent l'organisme ; mais au repos, le lendemain, on éprouve un effet de manque et le besoin de courir à nouveau pour retrouver cet état spécial dû à l'effort prolongé.
− Tu as déjà participé à des marathons ?
− Non ; courir sur une telle distance me semble excessif. Je ne tiens pas à user mes articulations, ni à m'épuiser. Une douzaine de kilomètres me suffisent.