Vendredi 2 octobre
Alors qu'il prend son petit déjeuner en compagnie de sa chatte qui se régale d'un morceau de poisson cru, Florian se remémore les évènements de la veille. Des décisions urgentes s'imposent, concernant son avenir professionnel et ses sources de revenus.
Son ami Francis a mis en vente sa galerie de la rue Vauban, désirant s'installer à Nice. Il n'a pas encore trouvé d'acquéreur, sans doute en raison du prix élevé, justifié par la surface et la situation dans un secteur piétonnier fréquenté, proche du palais des Ducs. S'il en avait le financement, Florian l'achèterait sans hésitation. Il y exposerait ses propres tableaux, ferait des portraits à l'aquarelle sur demande, louerait des emplacements à des artistes (peintres et sculpteurs) qui lui verseraient un pourcentage sur leurs gains...
Il pourrait aussi y loger, dans une grande pièce attenante (servant actuellement d'atelier d'encadrement et de bureau, avec un coin salon) qui ouvre sur un jardinet dont Laura profiterait. Déjà pourvu de sanitaires, ce local clair serait facilement aménageable en un agréable studio, après quelques travaux qu'il exécuterait en partie par lui-même.
Mais il sait qu'aucune banque n'accepterait de lui prêter l'argent nécessaire, du fait de sa précarité.
Avec regret, Florian préfère renoncer à cette acquisition plutôt que d'emprunter à Lydiane – sachant qu'il parviendrait difficilement à rembourser une somme aussi importante, et ne voulant pas instaurer entre eux des rapports d'argent qui risqueraient de compromettre la qualité de leur relation.
« Si je lui disais que cette galerie m'intéresse, elle serait capable de l'acheter et de m'en offrir la gestion. Je ne veux pas devenir son gérant ou son locataire, ni dépendre d'elle financièrement... Je ne vais même pas lui parler de mon prochain chômage. »
D'ailleurs, il a quelques projets, plus facilement réalisables, se connaissant des qualités de pédagogue : il envisage de donner, à domicile, des cours particuliers d'informatique, ainsi que des leçons de piano.
« En mettant des annonces dans les journaux locaux et sur Internet, je devrais pouvoir trouver des élèves ; il y a une telle demande sur ce premier créneau ! Pour le piano, ce sera plus rare, mais récréatif... »
Florian pense aussi poser sa candidature auprès de la Municipalité qui recrute des animateurs en informatique pour ses huit " Points d'accès numérique " ouverts dans différents quartiers de Dijon.
Guère motivé en ce qui concerne les tâches ménagères, il entasse dans l'évier la vaisselle du petit déjeuner sur celle du dîner d'hier. Il préfère de beaucoup commencer, sans tarder, la lecture d'un ouvrage de Patrick Drouot : " Nous sommes tous immortels ", emprunté la veille à la médiathèque. Confortablement installé dans son fauteuil, il lit une dizaine de pages, mais ne parvient pas à fixer son attention car il n'a guère dormi pendant la nuit (son licenciement et le comportement d'Helena l'ayant perturbé). Il s'étonne un peu d'entendre Laura ronronner sans raison apparente, pelotonnée sur l'autre fauteuil.
La radio diffuse l'austère " Stabat Mater " de Pergolèse, qui achève de le faire glisser dans un demi-sommeil... Sa tête dodeline et son livre s'incline sur ses genoux, sans qu'il s'en rende compte.
Depuis un long moment, la chatte avait perçu la présence de Phalène. Maintenant, Florian voit à son tour celle qui attendait, dans toute sa claire beauté, de pouvoir lui apparaître – ce qu'il n'osait plus espérer, après deux mois d'absence.
S'unissant aussitôt, ils connaissent à nouveau des instants enchanteurs...
Heureuse, elle exprime sa grande joie de l'avoir retrouvé, après cette terrible épreuve qu'elle a endurée à l'hôpital. Lui, est si ému qu'il ne peut que répéter son prénom, agrémenté de tendres épithètes.
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Phalène
ParanormalVictime d'un grave accident de la route, Phalène est plongée dans un coma profond. Sortie de son corps, elle vient alors retrouver Florian, son grand amour d'adolescence, trop vite perdu de vue dix ans plus tôt. Ils renouent une relation hors du co...