Victime d'un grave accident de la route, Phalène est plongée dans un coma profond. Sortie de son corps, elle vient alors retrouver Florian, son grand amour d'adolescence, trop vite perdu de vue dix ans plus tôt. Ils renouent une relation hors du co...
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Mercredi 11 novembre
A trois heures, Florian dort profondément. Il rêve de Phalène ; elle le regarde avec tendresse, le tenant par la main. Heureux, ils voyagent ensemble à travers le cosmos, montant toujours plus haut. Sa voix lui parvient, à peine distincte, répétant sans cesse :
« Réveille-toi ! Descends ! »
Mais dans les rêves, on ne s'étonne jamais de rien ; les situations les plus illogiques paraissent normales. Insouciants, ils continuent à monter parmi les étoiles...
Pourtant, la voix lointaine se fait de plus en plus insistante et même suppliante :
« Il y a le feu ! Réveille-toi, Florian ! Descends vite ! »
Un long miaulement rauque, inhabituel, le tire à demi de son sommeil. Alors, l'espace d'un instant, il aperçoit Phalène dont la voix lui éclate dans la tête :
« Non, ne descends pas, c'est trop tard ! L'escalier du bas est en flammes ; appelle les pompiers ! »
Elle poursuit, maintenant plus calme mais encore pressante :
« Mets ta chatte dans ton sac à dos et sors par la fenêtre ! Essaie de t'échapper par les toits ! »
Affolée, Laura saute sur le lit, le poil hérissé, miaulant désespérément.
Florian allume vite sa lampe de chevet. Saisissant aussitôt la situation, il se lève précipitamment.
Dans le séjour, il voit une inquiétante fumée s'insinuer par les interstices de la porte d'entrée. Courant ouvrir la fenêtre, il se penche vers l'extérieur. Aux étages du dessous, tout le monde paraît dormir. Mais au rez-de-chaussée, là où se trouve la grande vitrine d'un magasin d'antiquités inoccupé durant la nuit, des fulgurances rougeâtres éclairent la rue.
Il compose alors le 18 pour alerter les pompiers (qui promettent d'arriver au plus vite), s'habille en toute hâte et enfouit dans les larges poches de son blouson : téléphone, fichiers informatiques, clés, chéquier, argent, portefeuille...
Pendant ces rapides préparatifs, il entend des cris : « Au feu !... Au secours !... » D'autres clameurs leur font écho. Des portes et fenêtres claquent. La rue s'anime en quelques minutes.
La fumée qui se répand dans la pièce commence à lui piquer les yeux. Laura miaule toujours en se dressant, agrippée à son jean.
« Ne crains rien, on va s'en sortir... », lui dit-il en la mettant dans le sac à dos dont il serre légèrement le cordon. Mais la chatte effrayée cherche à s'échapper.
« Tais-toi et arrête de bouger ! ordonne-t-il. Tu as bien assez d'air pour respirer. »
