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Dimanche 4 octobre

Ayant vendu sa vieille auto (et résilié la location de son garage), Florian apprécie le silence et le confort du véhicule électrique que Lydiane a récemment acheté : " notre voiture ", a-t-elle précisé afin qu'il se sente à l'aise, en lui demandant de conduire pour aller déjeuner dans la grande maison familiale isolée au milieu du vignoble de la Côte, près de Beaune.

Il y a quelques jours, ces propos soulignant leur considérable différence de moyens financiers l'auraient humilié ; aujourd'hui qu'il donne à leur relation un tour plus officiel en l'amenant chez ses parents, il peut mieux accepter cette situation.

Ils sont maintenant sur le point d'arriver. De tous côtés, on ne voit que l'immensité des vignes dont les feuilles commencent à prendre des teintes automnales. Quelques bancs de nuages pommelés ne suffisent pas à masquer le soleil ; le temps est propice au déjeuner prévu en plein air.

Au bout de la route, apparaît une bâtisse grise et massive : " Le Clos Vignot ". Lydiane observe, d'un regard professionnel, l'imposante demeure qui lui rappelle un château fort, avec deux tourelles trapues en façade et un haut porche voûté, sous lequel ils s'engagent.

C'est une construction d'architecture typiquement bourguignonne, datant du XVIIIe siècle, qui comprend de vastes dépendances formant une grande enceinte carrée.

Descendus de voiture, ils sont d'abord accueillis par les jappements affectueux du chien, un épagneul que le grand âge a rendu presque aveugle mais qui, en s'approchant, a senti Florian et reconnu sa voix.

Mme S vient ensuite leur souhaiter la bienvenue. La taille et la prestance de Lydiane (vêtue d'un ensemble pantalon crème sur un chemisier rose fuchsia) intimident cette petite femme blonde plutôt rondelette ; celle-ci s'efforce toutefois de n'en rien laisser paraître et se répand en amabilités d'une voix fluette, les remerciant avec confusion pour la jolie composition florale qu'ils lui apportent.

La panse rebondie, la calvitie luisante, le père de Florian arrive alors ; son nez bourgeonnant et ses joues couperosées annoncent un amateur de bon vin. Il leur serre la main avec quelques mots de bienvenue – et un long regard appréciateur vers la compagne de son fils...

Pour fêter la fin des vendanges, un " kir " est servi sous le grand chêne séculaire au centre de la cour, où les vingt-six travailleurs saisonniers et les cinq ouvriers permanents sont réunis, dans l'attente du repas qu'ils prendront autour d'une longue table dressée sur des tréteaux. Dans cette joyeuse assemblée, l'heure est aux plaisanteries.

Les patrons et leurs deux invités, suivis du chef d'équipe et de son épouse, vont les rejoindre. Lydiane, qui n'a pas bu d'alcool depuis cinq mois, passe avec succès ce premier " test " ; elle ne fait que goûter au vin blanc-cassis qui lui a été offert, puis repose discrètement son verre, imitant Florian.

PhalèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant