À 25 ans, Kate, jeune enseignante sans emploi, est menacée d'expulsion par le service de chômage. Alors que sa situation parait désespérée, elle se fait remarquer par une agence de mannequinat. Sans y croire, elle se rend sur place et découvre que l...
Mercredi. Kate se rendit à l'agence munie de son contrat dument complété. Ingritte l'accueillit avec un beau sourire, tandis que Cruella la nia en tournant la tête, dédaigneuse, feignant de ne pas l'avoir vue. La jeune femme ne le prit pas mal. Au contraire, elle préférait éviter toute occasion où la terrible Sous-Directrice aurait pu lui cracher son venin en pleine face. Elle ne perdit donc pas de temps pour se rendre chez le Directeur qui l'invita à entrer et fut on ne peut plus en joie que sa nouvelle égérie ait accepté son offre. Pour fêter l'évènement, il disposa deux coupes sur son bureau et déboucha une onéreuse bouteille de champagne. L'homme, en expert, déversa le précieux breuvage avec délicatesse sans en perdre une seule goutte. Ensuite, tous deux trinquèrent à un avenir radieux ! Le pétillant liquide rafraichit l'officielle mannequin débutante. Elle appréciait particulièrement le chatouillement provoqué par les petites bulles éclatant dans sa bouche. Monsieur Cumonte, après avoir avalé une deuxième gorgée, reposa son verre devant lui et reprit la parole :
- En tout cas, je tiens à vous féliciter pour l'excellent travail que vous avait fait avec Sam ce week-end ! Grandiose ! Somptueux ! s'exclama-t-il, ravi.
A son tour, Kate posa sa coupe, surprise.
- Merci beaucoup, répondit poliment la jeune femme, dubitative. J'étais pourtant persuadée que ça ne vous plairait pas. J'avais la tête ailleurs et n'étais pas concentrée, s'excusa-t-elle. Mais je vous promets de faire mieux dorénavant !
- Faire mieux ?! Mais trésor, c'est déjà magnifique ! Tous les tabloïds en parlent. Sans compter les autres magazines. Depuis lundi, le bureau est débordé d'appels : Tout le monde se demande qui est notre nouveau modèle, autrement dit vous. Arabella et le staff sont débordés !
Kate ne comprenait rien de ce que lui racontait son bienfaiteur. Elle tentait de trouver des réponses dans les paroles qu'il lui adressait, mais ces dernières ne soulevaient que davantage de questions. Tout à coup, ses yeux se plantèrent sur un magazine qui trainait innocemment sur le coin du grand bureau en chêne massif. Elle n'eut qu'à se pencher et à tendre le bras gauche pour le saisir, un peu trop vivement. Elle le tenait fermement devant son visage et son sang ne fit qu'un tour ! Là, sur la couverture, en grand, s'étalait une photographie d'elle dont elle n'avait pas connaissance. Bien que de dos, elle se reconnut sans peine. Il s'agissait bien de ses vêtements, de son corps, de ses cheveux balayés par le vent, de son visage légèrement tourné vers la droite scrutant l'horizon sous un soleil couchant. Elle en conclut facilement que Sam avait été présent durant son moment d'abandon, mais que le jeune homme n'avait pas daigné se montrer et que, en prime, il s'était permis de l'immortaliser. Kate se sentait trahie. Or, elle en vint rapidement à penser que ce n'était pas plus mal ainsi car l'incident lui donnait l'occasion rêvée de s'entretenir avec le talentueux photographe plus tôt qu'elle ne l'avait pensé.
- En effet, ça rend bien, lâcha-t-elle dans un souffle. Quand pourrais-je voir Sam pour le remercier ? enchaina Kate non sans arrière pensée.
- Voilà qui tombe bien, il viendra justement en fin de journée pour toucher sa commission ! Voulez-vous que je lui intime de vous attendre avant qu'il ne parte ?
- Non, n'en faites rien. Nous finirons bien par nous croiser ! assura-t-elle, souriante.
Le Directeur continua leur entretient en lui expliquant son nouvel horaire. Dorénavant, elle aurait plusieurs activités par semaine. Selon les besoins (interviews, shootings, apparitions publiques, etc.), son horaire pourrait se voir modifier, c'était chose courante dans le milieu, elle s'y habituerait la rassura-t-il. Du lundi au vendredi, elle devrait prester huit heures par jour, elles-mêmes divisées en sessions de deux heures de cours différents : sport, cuisine, anglais (c'était un minimum pour converser avec les plus grands) et maintien (pour les défilés, les photos et la bienséance). Il lui expliqua tout cela sans reprendre sa respiration comme à l'accoutumée. Enfin, pour terminer, il lui expliqua comment fonctionnerait son salaire. Les mannequins de l'agence touchaient tous une paye mensuelle identique pour les quarante heures prestées durant la semaine. A cela s'ajoutaient les commissions qui dépendaient du nombre de travaux professionnels effectués, tels que les fameux besoins précités.
- Je peux donc d'ores et déjà vous donner votre toute première commission pour cette couverture. Tenez, et avec elle je vous donne également votre horaire détaillé.
Kate saisit le papier plastifié et la petite enveloppe blanche contenant le chèque à l'incroyable montant. Massimo Cumonte se tourna alors vers sa grande horloge murale.
- Piles à l'heure ! Vous allez pouvoir vous rendre au cours de cuisine. Le lieu est noté sur l'horaire, ne vous perdez pas, plaisanta-t-il.
Il se leva, ajusta sa veste de costume et la raccompagna jusqu'à la porte. Heureuse de revoir Sam dans quelques heures, Kate se rendit hâtivement au deuxième étage.
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Bonjour à tous !
Les choses se précisent encore un peu plus et cela me ravit :) Pas vous ?
