En chemin pour le cinquième étage, Kate se félicitait pour son oeuvre. Au collège, Sam avait pour habitude de crier haut et fort ses gouts, quels qu'ils soient. Elle s'était souvenue de son allergie pour les noix et en avait donc réduit en poudre, espérant qu'une occasion se présente. Le diner d'hier soir s'était alors avéré idéal. Elle imaginait facilement les gens de l'agence se moquer au passage de Sam à cause de son nouveau visage et le jeune homme devrait assumer la situation sans broncher pour ne pas se faire remarquer davantage. C'était maintenant à lui de vouloir devenir invisible.
Munie de toutes ses affaires, Kate débarqua de l'ascenseur et, une fois n'est pas coutume, cet étage se révélait différent des autres. Le couloir était longé par de multiples loges de part et d'autres. En avançant, elle remarqua que l'une d'entre elles portait son nom et jugea bon de frapper. Une petite femme rondelette lui ouvrit. En la voyant, Kate se sentit moins à part dans ce monde aux codes très stricts, ce qui la rassura. La dame leva ses grosses lunettes également rondes vers elle et se présenta.
- Kate Chot je présume ? Moi c'est Carole, je serai ta conseillère en image attitrée durant toute ta carrière à la S-Agency. Ca permet de mieux se connaitre et de répondre parfaitement à tes besoins comme à ceux de tes obligations. De ce fait, c'est moi, avec d'autres collègues experts dans leurs fonctions, qui vais m'occuper de toi pour te mettre le plus possible en valeur. Compris Chérie ?
Et elle la fit entrer. Kate aimait la façon que Carole avait de l'appeler Chérie. Ca lui donnait un côté maternel déjà mis en valeur avec ses rondeurs. Elle trouvait également comique qu'une femme, d'aspect si négligé arborant un chignon haut messy, soit sa conseillère en image. Malgré ces contradictions, Kate lui fit entièrement confiance et sut que tout se passerait bien...
- Chérie, je suis vraiment désolée, mais je vais d'abord devoir te faire subir la chose la plus désagréable du programme.
... ou presque. Là, Kate commença vraiment à prendre peur. Soudain, une demoiselle vêtue de blanc fit irruption dans la pièce. Elle pria Kate de se déshabiller pour ensuite venir s'installer sur la grande table préalablement recouverte de papier.
Dans tout l'étage résonna un hurlement de douleur.
Quand l'épilation de toutes les zones, intimes ou non, de son anatomie fut terminée après ce qui sembla pour Kate une éternité, la jeune femme admira la travail effectué par l'esthéticienne. Jamais elle n'avait été aussi lisse, mis à part peut-être quand elle était née. Et encore ! Elle n'en était pas sure. Afin d'atténuer les rougeurs, on lui appliqua une lotion glacée à l'Aloe Vera. Elle put enfin se revêtir et la fille en blanc quitta la pièce, la laissant seule avec Carole.
- Tu me remercieras plus tard Chérie. Après quelques séances, tu ne sentiras plus rien et, surtout, tu pourras dire adieu à ces vilains poils dont la nature nous a dotés !
Kate faillit défaillir à cette annonce. Cela voulait dire qu'elle devrait subir d'autres séances de torture. Le proverbe " Il faut souffrir pour être belle " n'avait jamais été aussi vrai ! D'ailleurs, ce devait être une femme ayant subi une épilation qui avait pondu cette expression. Kate en était maintenant persuadée. On frappa à la porte et une autre fille entra, vêtue de blanc elle aussi. Elle fit asseoir le mannequin amateur face au grand miroir de la loge, dont le pourtour était orné de grosses ampoules. Elle caressa les cheveux de Kate, les soupesa, observa leur texture, leurs pointes et leur teinte.
- Que fait-on ? demanda la coiffeuse à Carole.
- Pour aujourd'hui, un dégradé suffira avec une finition wavy.
C'est ainsi que Kate se laissa chouchouter et, au bout de trente minutes, sa chevelure avait repris vie comme par magie. La coiffeuse fut remerciée et une maquilleuse prit le relais. Elle exécuta un smokey eyes bleu et une bouche nude à la demande de la conseillère en image. A la fin, Kate eut du mal à se reconnaitre tellement la métamorphose était extraordinaire. Pour la première fois de sa vie, elle aima le visage renvoyé par le miroir, comme s'il avait s'agit d'une autre personne. Elle serra les pans de son pull et dut contenir ses larmes pour ne pas ruiner son maquillage.
- Le Directeur avait raison Chérie, tu es vraiment un diamant brut qu'il suffisait de polir ! murmura Carole, la voix emplie d'émotions.
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Bonjour bonjour chers lecteurs ! :)
Bon sang, déjà le chapitre 11 ! Je n'en reviens pas moi-même, je ne pensais pas progresser si vite. D'un autre côté, j'ai toutes les grandes lignes de cette histoire en tête et j'ai vraiment hâte de les coucher par écrit.
Appréciez-vous la progression ? J'avoue avoir souvent peur que ce soit ennuyant, que les évènements ne se succèdent pas assez rapidement et vous lassent.
Qu'en pensez-vous franchement ?
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HEEL
ChickLitÀ 25 ans, Kate, jeune enseignante sans emploi, est menacée d'expulsion par le service de chômage. Alors que sa situation parait désespérée, elle se fait remarquer par une agence de mannequinat. Sans y croire, elle se rend sur place et découvre que l...