HEEL - Chapitre 22

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Treize heures : Quitter l'aéroport Charles De Gaulle direction Paris centre.

Quatorze heures : Arrivée au showroom place Vendôme.

Quatorze heures trente : Rencontrer l'équipe Versace et saluer le Directeur.

Quinze heures : Essayages.

Cruella menait d'une main de fer hors d'un gant de velours le trio. Elle avait délaissé Sam qui devait prendre autant de photos qu'il pourrait de ce lieu privé, haut de gamme et tout de marbre. Les trois jeunes gens étaient à bout de forces : ils n'avaient rien avalé depuis leur petit déjeuné à Bruxelles. Mais cela importait peu car il fallait faire vite ! Les couturiers n'auraient que deux jours pour exécuter les retouches. Kate fut emmenée dans une cabine aménagée où elle put se déshabiller entièrement : le tissus devait épouser parfaitement son corps. Quand elle fut prête, on lui présenta le vêtement qu'elle devrait porter pour le défilé. Pas de doute ! Il s'agissait bien là du clou du spectacle. Elle n'avait jamais vu pareille merveille ! Dire que c'était elle qui allait arborer cette somptueuse robe de mariée... Elle n'en revenait pas ! C'était comme réaliser un rêve de petite fille, mais sans la cérémonie officielle. C'était peut-être la seule et unique fois de sa vie qu'elle revêtirait une robe de mariage et elle comptait bien en savourer chaque instant. Le modèle était presque à sa taille. Il faudrait le rétrécir un peu. En effet, elle s'était affinée depuis ses débuts à la S-Agency. Certes, elle faisait toujours son fameux 38 que chérissait tant Cruella, mais elle n'avait plus aucun bourrelet disgracieux. On fixa la tenue avec des aiguilles et elle put ensuite essayer les escarpins à lacets montants aux talons vertigineux de quinze centimètres. Ainsi surélevée, elle serait presque aussi grande que Valentine ! Soudain, un flash l'éblouit.

     -   Tu es magnifique ! la félicita Sam que l'accoutrement n'avait pas laissé indifférent.

Kate s'empourpra, ce qui fit rire les couturiers affairés autour d'elle.

     -   Qu'est-ce qui se passe ?! s'enquit Esteban, torse nu, attiré par le bruit. Waouw ! Tu es canonissime ! 

La petite brune montée sur échasses devint encore plus rouge à la vue des abdominaux du beau ténébreux. Franchement, quel gâchis pour la gent féminine !

     -   Vaaaaaal ! cria-t-il. Viens voir par ici !

La grande blonde était apparue au bout de l'allée mais, au lieu de venir à leur rencontre, elle revint sur ses pas. Kate était pourtant persuadée que son amie avait entendu l'appel du bel espagnol. Pourquoi Valentine les ignorait-elle comme ça ?

     -   Pfffff ! Voilà que mademoiselle fait sa jalouse ! s'indigna Esteban en faisant des gestes précieux dignes d'une princesse pour imiter sa copine. Non mais ne te tracasse pas Kate, ça va lui passer.

L'ambiance retombée comme un soufflé mal cuit, Kate, soucieuse, repartit se changer en cabine.


Dix-sept heures : Hôtel et quartier libre.

Le Directeur avait été généreux : il leur avait réservé une chambre confort simple à chacun au même étage, tandis que Cruella et lui jouiraient de deux suites un peu plus haut. Sam était allé s'enfermer dans sa chambre, de même que Valentine qui n'en était plus sortie de la soirée, refusant même de venir savourer un diner avec eux aux frais de l'agence. Kate et Esteban étaient donc descendus, seuls, au restaurant de l'hôtel Molière. Il se penchèrent sur le cas de leur plantureuse amie dont le moral n'était plus au beau fixe. Devant la mine torturée de la petite mannequin, Esteban essaya de lui faire comprendre ce que pouvait ressentir la blonde aux yeux bleus. 

     -   Il faut que tu comprennes que, pour Valentine, tout ceci est loin d'être un jeu. C'est son rêve. Et, pardon de te dire ça, mais toi tu es un obstacle pour elle. Si tu n'avais pas été là, peut-être que c'est elle qui aurait été choisie à ta place. Elle a travaillé dur pour en arriver là, mais toi tu viens à peine de débarquer et tu rafles tout sur ton passage, confia-t-il doucement pour ne pas la brusquer. Il posa sa main sur la sienne avant de continuer : Kate, ce n'est pas de ta faute. C'est comme ça. La vie est souvent mal faite et Valentine nous pique une petite crise de prise de conscience. Le mieux qu'on puisse faire pour elle est de respecter cela et d'attendre que ça lui passe.

Kate ne savait pas quoi dire. Il avait raison. Merde... Les larmes lui montèrent aux yeux et allèrent s'écraser sur la nappe blanche où un serveur en costume-cravate vint déposer les plats qu'ils avaient commandés : des noix de saint-jacques au beurre blanc pour elle et un gratin d'aubergines pour lui. Il entreprit de remplir leurs verres de vin rosé et Esteban, attentif, lui fit signe de laisser la bouteille. Un peu d'alcool pouvait effacer bien des chagrins.


Vingt-et-une heures : Extinction des feux.

Demain serait un autre jour...

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Salut chers lecteurs !

Comme promis, le séjour à Paris de nos amis risque de s'avérer tumultueux ! 

Envie de connaitre la suite ? Il vous faudra attendre le chapitre 23 ;)

A bientôt !

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