À 25 ans, Kate, jeune enseignante sans emploi, est menacée d'expulsion par le service de chômage. Alors que sa situation parait désespérée, elle se fait remarquer par une agence de mannequinat. Sans y croire, elle se rend sur place et découvre que l...
Alexandra l'attendait, bras croisés, appuyée contre le mur derrière la porte d'entrée.
- Tu m'avais caché qu'il était si canon !
- Je t'en prie, ne t'emballes pas... la supplia Kate, mains jointes, en s'approchant d'elle.
- Mais je ne m'emballe pas du tout ! Après tout, vous sortez ensemble et vous semblez très complices... Sans parler du bécotage. Vous êtes choux ! On dirait deux ados maladroits, se moqua son amie en allant s'asseoir dans le fauteuil.
- Oh ça va, arrête de te ficher de moi ! C'est pour servir mes objectifs, rien d'autre.
Alexandra, qui remettait de l'ordre dans ses feuilles de cours éparpillées, s'arrêta pour regarder sévèrement son amie.
- Et tu ne penses pas que tu es en train de gâcher ce qui pourrait s'avérer être une belle histoire ? Et s'il était tout bonnement fait pour toi ? Chut ! Je t'interdis de me couper ! Tu ne crois pas avoir ramassé assez de claques avec tes relations précédentes ? Ca va faire deux ans que tu ne t'es pas remise en selle... Non ! Tu te tais ! Katie, réveille-toi ! Ce mec est parfait ! Ouvre les yeux, il a changé ! Il n'y a que toi qui vis dans le passé, acheva la rouquine, son petit nez retroussé rougi par l'énervement.
Kate digérait difficilement les paroles qu'elle venait d'entendre. Elle se sentait trahie alors qu'elle croyait dur comme fer avoir rallié Alex à sa cause. Sauf que celle-ci n'avait jamais souffert de harcèlement scolaire ou autre.
- Tu ne comprends pas... Tu ne peux pas comprendre. Ecoute, je sais que tu ne souhaites que mon bonheur, que tu dis tout ça pour moi. Mais ne t'en fais pas. Cette fois-ci, les claques, c'est moi qui les distribue.
Elle alla s'asseoir aux côtés de la petite masse en pyjama bleu qui s'était affaissée. Elle la prit dans ses bras pour lui témoigner son affection. Elle ne lui en voulait pas et ne lui en voudrait jamais. Alex était comme une soeur pour elle, celle qu'elle n'avait jamais eue et réciproquement.
- Allez ma belle, fais-moi un sourire, l'encouragea-t-elle doucement.
Le corps qu'elle serrait chaleureusement contre elle se mit à trembler. Quand la chevelure rousse se redressa, le visage sur lequel elle était perchée était déformé par le chagrin et inondé de larmes. La bouche, grimaçante, tenta d'articuler quelque chose que Kate ne comprit pas. Elle lui demanda donc de répéter.
- Yima... iyéééé...
- O.K... mais je ne comprends toujours pas ! Qu'est-ce qu'il y a ?! s'impatienta la belle brune, paniquée par la détresse de sa meilleure amie.
Cette dernière respira un grand coup et, entre deux reniflements, réussit à dire ce qu'elle avait gardé pour elle depuis la nuit passée.
- C'est François... Il m'a quittée.
Kate n'en croyait pas ses oreilles. Comment François, le fiancé d'Alex, avait-il pu la quitter ? Cela faisait des années qu'ils étaient ensemble, elle les avait toujours connus en couple ! Elle ne connaissait pas plus fusionnels qu'eux et elle avait toujours envié leur relation. Pour mieux comprendre, elle avait dû tirer les vers du nez à sa grande amie. Prise d'un hoquet, celle-ci fit ce qu'elle pu pour restituer le plus fidèlement possible ce qu'il s'était passé pour qu'elle en soit réduite à se réfugier chez la mannequin novice.
Tout avait commencé quand elle avait annoncé à François qu'elle était enceinte, trois mois plus tôt. D'abord fou de joie, son fiancé avait changé d'attitude au fil des semaines : il se faisait plus distant, taiseux. Dès qu'elle évoquait le bébé, François détournait le regard, changeait de sujet. Au lieu d'aider la future maman, fatiguée à cause des symptômes de sa grossesse, il la laissait faire toutes le tâches ménagères comme si rien n'avait changé. Alexandra, à bout, avait décidé d'en discuter avec lui hier, quand il serait rentré de son travail au supermarché du coin. Malheureusement, la jolie rousse tomba de haut quand son cher et tendre lui avoua tout remettre en question : N'était-il pas passé à côté de sa vie, de sa jeunesse ? Avait-il bien fait de se mettre en ménage si tôt ? Etait-elle son âme soeur ? Etait-il sûr de vouloir un bébé ? Toutes ces questions se bousculaient dans la tête du jeune homme. Excédée après tant de mots blessants, Alexandra avait tenté de le rassurer mais le ton monta et la discussion s'envenima. François, acculé, en proie au doute, voulut en finir, fatigué par les supplications qui s'éternisaient.
- Et il m'a mise à la porte...
En effet, il s'était emparé de la première valise qu'il trouva, y avait jeté en vrac plusieurs affaires appartenant à sa compagne. Puis, sans prévenir, l'avait saisie par le bras et trainée dehors avec la valise, avant de refermer la porte qu'il n'avait plus daignée ouvrir.
- Tu aurais dû prévenir la police. Il ne peut pas te jeter hors de chez toi comme ça ! s'emporta Kate, dégoutée par l'attitude de son ami.
- Non, ça n'aurait fait qu'empirer les choses entre nous. Et je ne veux pas ça. Pour le bien du bébé, spécifia Alex dont les larmes avait cessé de couler. Et elle caressa son ventre tendrement, en mère protectrice.
L'énoncé de ses mésaventures terminé, Kate lui assura qu'elle pouvait rester autant qu'elle le souhaitait. Après tout, elle était ici chez elle ! Et puis, elle ne devait plus pleurer. Tout s'arrangerait, François recouvrerait ses esprits et ne tarderait pas à admettre ses erreurs. Et elles le souhaitèrent ardemment , formulant des prières silencieuses à un dieu potentiellement existant et diligent.
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Bonjour chers lecteurs !
Ouf, enfin un chapitre plus concis !
Aimez-vous la tournures des évènements ? Les personnages secondaires commencent à prendre de l'ampleur et ce pour mon plus grand plaisir ! (Désolée Alex de te faire souffrir !)
J'attends toujours vos avis/commentaires avec impatience, donc n'hésitez pas :)
