HEEL - Chapitre 17

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Lundi. Kate avait dû abandonner Alexandra à l'appartement pour se rendre à la S-Agency. Son amie avait contacté l'école pour laquelle elle travaillait pour prévenir de son absence : impossible de prester ses heures dans son état ! Elle avait encore besoin d'une journée pour se remettre de son chagrin. La brune, en bonne copine, lui avait donné son feu vert pour dévaliser son tiroir à collation ! Note à moi-même, se dit Kate : refaire le plein de chocolat et autres antidotes anti-déprime avant de rentrer. Elle était bien décidée à remonter le moral d'Alex !

En arrivant dans le vestiaire de la salle de sport pour se changer, Kate fut assaillie par Valentine qui s'était jetée sur elle, déjà en tenue, avant même qu'elle ait eu le temps de gratifier les autres mannequins d'un sympathique bonjour. La grande blonde était excitée comme une puce et sautillait sur place comme une gamine.

     -   Kaaaaaaate ! Tu es au courant ?!

Et bien non, elle n'était pas au courant. De quoi pouvait bien parler la plantureuse créature au corps de rêve qui continuait à se dandiner ridiculement. Ridicule certes, mais pas aveugle, Valentine saisit que sa nouvelle amie ne savait rien. 

     -   Bon, je vais te mettre au parfum ! C'est à propos de Sam Janssens, le célèbre photographe, celui avec qui tu t'entends bien et absolument rien de plus ! pérora-t-elle à l'attention de la petite brune ignorante.

     -   Oui ça va, j'ai compris ! Accouche ! l'enjoignit Kate dont la curiosité avait été affutéé à la simple évocation de Sam.

Heureuse de l'effet qu'elle avait produit et non moins contente d'avoir capté toute l'attention de Kate, Valentine s'évertua à répéter les bruits de couloirs entendus un peu plus tôt qui n'avaient pas échappé à sa fine ouïe. Elle n'oublia pas de ménager le suspense pour faire saliver son unique auditrice.

     -   Apparemment, Sam se serait fait passer un savon suite à une gaffe lors de la réunion de la rédaction hier ! A ce qu'on dit, il devait présenter ses photographies pour en sélectionner plusieurs qui allaient être proposées à la revente. Mais devine quoi ? Ils ne les avaient pas ! Enfin, si, mais pas toutes. Juste une petite poignée. Enfin, bref, soi-disant un problème d'enregistrement... Le Directeur était furieux, sans parler de Cruella qui lui aurait même hurlé dessus ! Tu m'étonnes ! Cette bourde a fait perdre des milliers d'euros à l'agence. Sans compter les heures de shooting gaspillées, les mannequins qui ne toucheront pas de commission à cause des clichés invendus et j'en passe ! Tu imagines ?! Fatalement, d'après ce que je sais, il n'en menait pas large, liquéfié carrément ! Pâle comme un linge à ce que je sais !

C'était donc pour ça que son petit ami ne l'avait pas recontactée. Il devait être au trente-sixième dessous suite à cet échec, lui qui avait travaillé si dur. Kate se délectait en se figurant l'image d'un Sam avachit au fond d'un siège, dépité dans une salle pleine à craquer, pointé par des doigts accusateurs. Que son supplice avait dû lui paraitre long ! Ce détail ne faisait qu'accroitre la réjouissance qu'elle cachait derrière son masque de circonstance. C'est pourquoi, face à Valentine, elle prit un air choqué et s'indigna avec elle de ce manquement professionnel.

Esteban retrouva ses deux compagnes à la pause de midi, à la table devenue habituelle. Le superbe mâle s'empressa de jeter son long manteau noir sur la chaise à côté de Kate et de s'y installer. 

     -   Désolé de vous avoir lâchée, j'étais en séance photos. Vous avez entendu les nouvelles ? Sam...

     -   On sait ! lâchèrent en coeur la grande et la petite, lassées de n'avoir entendu parler que de ça toute la matinée.

Tout à coup, le réfectoire bruyant se fit silencieux et tous les yeux convergèrent en un même point. L'objet des conversations venait de faire irruption. L'atmosphère était lourde, suffocante. Plus personne n'osait esquisser le moindre geste. 

-   On dirait un mannequin challenge, chuchota Kate entre ses dents.

Esteban et Valentine pouffèrent imperceptiblement, cette dernière envoyant des morceaux de nourritures prémâchées sur le t-shirt à col en V de son ami. Kate devint aussi rouge qu'une écrevisse en manquant s'étouffer de rire.

Le photographe, conscient du malaise, fit demi-tour. Dans sa rotation, ses yeux verts, éteints, croisèrent ceux, amusés, de Kate qui ressentit un pincement au coeur. Ne me regarde pas comme ça, tu n'as que ce que tu mérites ! se convainquit-elle.

Lorsque la porte à double battants se referma sur le jeune homme, le temps reprit son cours normalement, ramenant avec lui le flot des ragots. Les trois compères, qui n'avaient rien loupé du spectacle, purent éclater de rire sans retenue.

 Les trois compères, qui n'avaient rien loupé du spectacle, purent éclater de rire sans retenue

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Salut à vous chers lecteurs !

J'espère que vous allez bien et que les aventures de Kate vous donnent le sourire.

A bientôt dans le chapitre 18 ! (pfiouuuuu, ça file !)

HEELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant