À 25 ans, Kate, jeune enseignante sans emploi, est menacée d'expulsion par le service de chômage. Alors que sa situation parait désespérée, elle se fait remarquer par une agence de mannequinat. Sans y croire, elle se rend sur place et découvre que l...
Le mois de décembre touchait à sa fin et, avec lui, le cinquième mois de grossesse d'Alexandra dont le ventre s'était fortement arrondi, au grand plaisir de la future marraine à la fièvre acheteuse. En effet, Kate ne cessait de ramener bavoirs et chaussettes à volants qui, selon elle, siéraient à merveille à la future petite princesse. La rouquine savait qu'il était inutile d'interrompre sa meilleure amie prise d'achats compulsifs : elle était bien trop têtue. Et puis, si cela la mettait en liesse, il n'y avait aucune raison qu'elle mette un terme à son engouement. Surtout qu'elle préférait voir Kate comme ça. Depuis que cette dernière avait accepté ses sentiments pour Sam et que son métier de mannequin décollait, tout lui souriait. La jolie brune auparavant si peu sure d'elle n'avait jamais été aussi épanouie. Avec sa soeur de coeur à ses côtés, Alexandra s'était remise peu à peu de sa rupture. La blessure était encore présente, mal cicatrisée, prête à se rouvrir à chaque instant. Mais elle s'était résignée à élever seule son bébé, avec l'aide salutaire de Kate. C'était donc maintenant à elle de soutenir son éternelle copine et de la pousser à donner le meilleur d'elle-même. Et la rousse aux formes généreuses savait par quoi commencer : l'honnêteté.
- Quand comptes-tu lui dire la vérité ? Tu ne penses qu'il serait temps qu'il sache ? Ta relation est basée sur le mensonge, c'est hyper malsain ! l'asticota Alexandra en l'aidant à ranger les nouveaux vêtements pour nourrisson dans la commode qu'elles avaient libérées exprès.
- " Malsain ", tout de suite les grands mots madame la prof ! la taquina Kate en agitant un hochet comme s'il eut s'agit d'une maraca. Pour info, je comptais tout lui révéler cet après-midi. On a prévu d'aller boire un verre sur le marché de Noël.
- Tant mieux ! Et tu penseras à moi en buvant un bon vin chaud ! la jalousa Alex qui rêvait de gouter à l'interdit.
Quelques heures plus tard, Kate retrouva Sam sur le marché déjà bondé. Il était parvenu à leur dégoter une table haute en jouant des coudes avec des étudiants alcoolisés. En vainqueur, il tendit une carte à la belle jeune femme. Un tas de boissons festives et hivernales y étaient indiquées. Ils optèrent pour la même chose : un vin chaud aux épices et à la grappa au miel. Valentine leur en avait dit beaucoup de bien vendredi, sur le temps de midi.
- Au fait, joyeux Noël ! lui souhaita Kate. Tu aurais vu mes parents hier quand je leur ai annoncé que j'avais quelqu'un dans ma vie ! Ils étaient excités comme des puces ! D'ailleurs, ils aimeraient beaucoup te rencontrer. Ils ont proposé de nous inviter pour le nouvel an, mais je ne me suis pas avancée.
- Tu as bien fait. J'ai eu droit au même spectacle de mon côté ! Mais c'est encore tôt, on a encore le temps. En plus, j'ai quelque chose de prévu pour le trente-et-un.
Sa petite amie l'interrogea d'un signe de tête, occupée à boire quelques gorgées chaudes du délicieux breuvage.
- J'ai reçu une invitation par mail pour aller à une soirée d'anciens élèves dans mon lycée, j'aimerais que tu m'accompagnes.
La jeune femme faillit s'étrangler ! Son lycée à lui équivalait à son lycée à elle. Par peur d'avaler de travers pour de bon, elle reposa le verre fumant sur la table. Elle tenait bien trop à la vie. Le beau blond, occupé à faire tournoyer son propre verre pour que les alcools se mélangent entre elles, n'avait pas perçu le trouble de sa compagne. C'est pourquoi il continua sans ambages.
- J'en profiterais pour te présenter à certains potes avec qui j'ai gardé contact.
Merde ! Si j'y vais, l'un d'eux va certainement me reconnaitre et tous vont me juger. Il faut que je me désiste, que je trouve une excuse là, tout de suite ! Je n'ai aucune envie de les revoir, d'endurer ça une nouvelle fois ! paniquait Kate en son for intérieur.
- Et puis, je me demande si le laideron sera présent. Comment elle s'appelait déjà ? Bah, ce n'est pas important ! De toute façon, quand tu la verras, tu ne pourras pas te tromper. Qu'est-ce qu'on a pu rire avec elle ! se remémorait Sam, riant de ses dents bien blanches.
Quoi ? Qu'est-ce qu'il vient de dire ?
- Enfin, ça m'étonnerait quand même qu'elle ait reçu l'invitation. Sauf s'ils comptent sur elle pour servir de divertissement à l'assemblée ! blagua-t-il de plus belle.
Pas de doute, il parlait d'elle. Kate reprit son verre et le termina d'une traite. Sam siffla d'admiration car il ne soupçonnait pas qu'elle avait une si bonne descente. Echauffée par l'alcool et l'orgueil piqué au vif, elle refusa poliment l'invitation, prétextant que ses parents tenaient vraiment à sa présence. De surcroit, elle ne pouvait pas abandonner Alexandra durant les fêtes et qui viendrait donc avec elle. Le célèbre photographe ne put qu'accepter, lui promettant de rendre visite à ses beaux-parents une prochaine fois. Sur ce, Kate trouva une excuse bidon pour s'éclipser de ce rendez-vous amoureux désastreux. Une course de dernière minute ou un plat au four, elle ne savait plus exactement ce qu'elle lui avait baratiné. Qu'importe. En rentrant chez elle, elle se sentait plus blessée et vexée que jamais. L'homme qu'elle aimait venait, sans le savoir, de lui planter un poignard dans le dos. Elle se sentait mal, triste et furieuse contre celui qu'elle considérait comme l'homme de sa vie. Non, il n'avait pas changé. C'était toujours le même gamin cruel, l'impitoyable bourreau de son enfance. Comment avait-elle pu croire un instant qu'il aurait continué de l'aimer si elle lui avait tout révélé ? Quelle conne ! s'insultait-elle en boucle. Elle aurait voulu pleurer, mais aucune larme ne sortait. Elle ne tremblait même pas, les émotions refusant simplement d'exploser. Pourtant, elle rêvait de hurler sa douleur au monde entier. La haine, restée en retrait depuis Paris, évinça en quelques secondes l'amour qui avait mis tant de temps à éclore. Dans un état second, elle saisit son ordinateur portable, le posa sur la table basse du salon et l'alluma d'emblée, sans prendre le temps de retirer ni sa veste, ni son écharpe tricotée main. Boite mails, courriers indésirables,... Ah ! Elle était là, cette fameuse invitation ! Ils avaient osé, les hypothèses de Sam se concrétisaient. Promo deux-mille-neuf, bal masqué... Alors comme ça on voulait la convier ? Très bien, dans ce cas elle irait ! Ils désiraient voir le monstre pour se payer une bonne tranche de rire ? Parfait ! Et Alexandra voulait qu'elle soit honnête ? Soit ! Ils ne seraient pas déçus...
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Salut chers lecteurs !
Aïe, ça se complique ! :/
Le retour de la vengeance a sonné. Que va faire Kate ? Va-t-elle se ressaisir ?
