*Chapitre 22*

5.8K 428 40
                                    

Je fais un dernier signe de la main à Emy qui s'éloigne dans la voiture de ma mère. J'ai un sentiment horrible, celui de l'abandonner, pourtant ce n'est pas la première fois que je la confie à ma mère, mais je ne sais pas ce qu'il me prend je suis à fleur de peau. J'ai envie de libérer toutes les larmes de mon corps quand la voiture change de rue et je ne l'aperçois plus. Je repense à tout ce qui vient de se passer, la matinée fut plutôt mouvementé et riche en émotion.

- tu penses que je prends la bonne décision?

Je prends une profonde respiration pour empêcher mes larmes de se libérer, mais je n'arrive pas à faire le moindre geste. La peur m'envahit à nouveau, finalement c'est plus dur que je le croyais de devoir retourner à l'intérieur de ses locaux.

- ce n'est pas en restant planté sur ce trottoir que tu auras ta réponse, affirme Rosie

- plus de pitié Rosie je t'en prie, soufflé-je

- tu as raison, je devrais plutôt te fesser le derrière! rigole t-elle

- humm très tentant, mais je ne suis pas très sadomasochiste, et puis tu ferais mieux de garder toute cette énergie pour Madame pétasse! réponds-je en souriant

- enfin un sourire! s'exclame t-elle en levant les mains en l'air

- Franck serait tellement horrifié, de voir ce que son entreprise est devenu

Oui j'ai retrouvé un peu le sourire, grâce aux bêtises que sortent de la bouche de Rosie, mais c'est mon mari qui envahit mes pensées. Ce n'est pas vraiment de la tristesse, non plus de la colère. Je crois que je suis autant attaché à cette maison d'édition que lui et ça me désole qu'elle est fini dans les mains de personne qui ne sont même pas capable de lui faire garder l'image que mon défunt mari a construit.

- non! non! c'est fini les pleurs!

- plus facile à dire qu'à faire, ce n'est pas toi qui va se retrouver de nouveau à la rue, et puis j'aime cette maison d'édition comme si c'était moi qui l'avais crée, avoué-je d'une voix tremblante

- c'est tout à fait normal, et tu devrais te battre pour cette entreprise, je sais que tu préfères que personne ne sache que...

- hors de question! la coupé-je en haussant la voix

- bordel laisse moi finir Lilou! reprend t-elle sur le même ton

Waouh je suis devant une nouvelle Rosie ou quoi, c'est la première fois que je l'entends lever la voix, qui d'ailleurs est très jolie. Ça lui va plutôt bien, elle devrait se rebeller un peu plus souvent de cette manière. On va éviter que ça soit sur mon cas personnel bien évidement, il y a tant de personne qui aurait besoin d'un bon coup de pieds au cul dans cette entreprise.

- je t'écoute

- Madame Curtis te va bien, même si je préfère le nom de Porter, mais pour le moment gardons ce secret bien au chaud, il te servira sûrement plus tard. Ce que je veux dire c'est que tu as toutes les cartes entre tes mains pour montrer que tu peux relever à toi seule cette maison d'édition, Franck a bien dû laisser ses dossiers ou autres avec les noms des futurs écrivains qui voulaient éditer, tu sais ces petites perles comme il les appelait

Je me mets à rire de bon cœur, ça me fait tellement du bien de pouvoir parler librement de mon mari, avec quelqu'un qui le connaissait presque aussi bien que moi. Les petites perles de mon mari, elle a raison, je suis la seule à pouvoir leur ouvrir les portes de cette maison d'édition. Sauf qu'il y a qu'un seul nom qui me vient en tête et il a l'air de m'avoir rayé de sa vie.

Mon sérum d'Amour : Lui [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant